Le Haaretz rapporte que les combattants du Hamas qui ont participé à cette opération n’étaient pas au courant de cet évènement musical et ont dû être alertés par leurs drones ou leurs parachutistes qui, en traversant l’enveloppe de Gaza, ont vu les Israéliens sortir dans les rues. Ils en ont informé les combattants au sol au moyen de leurs moyens de communication. Lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, ils ont été bombardés par l’aviation israélienne et avec eux les participants à la Rav party.
Une vidéo enregistrée sur une caméra de corps d’un membre du Hamas montre ce dernier demander à un Israélien qui avait été capturé dans un autre lieu la direction pour se rendre à Re’im. Les sources de la police révèlent aussi que les premiers hommes armés arrivés sur les lieux étaient venus de la rue 232 et non pas de la barrière frontalière.
Selon l’enquête, un hélicoptère militaire Apache qui avait décollé de la base Ramat David a ouvert le feu sur les lieux de la fête. Plus de deux douzaines d’hélicoptères d’attaque ont tiré d’énormes quantités d’obus lourds et de missiles Hellfire (fabrication américaine) sur les lieux, a confirmé l’armée de l’air israélienne.
« L’aviation militaire israélienne ne savait pas ce qui se passait sur le terrain parce que le Hamas avait attaqué la Division de Gaza et neutralisé tous les équipements de communication », rapporte le Haaretz.
Des pilotes israéliens ont reconnu qu’ils ont pu bombarder des Israéliens parce qu’ils ne savaient pas l’endroit qu’il devaient bombarder. Ils avaient pour ordre de « tirer sur tout » et ne pouvaient pas distinguer les Palestiniens des civils israéliens, ajoute le journal.
C’est en examinant les cadavres des tués et les voitures que les enquêteurs israéliens ont commencé à douter de la première version officielle qui a accusé le Hamas. Ils étaient entièrement calcinés, sachant que les Brigades al-Qassam ne possèdent pas les armes incendiaires appropriées. Certains des dégâts constatés n’ont pu être causés que par des armes du type de celles des hélicoptères US Apache, pas via de simples fusils d’assaut, selon l’enquête.
« D’après nos estimations, environ 4 400 personnes étaient présentes à l’événement, et la grande majorité d’entre elles ont pu s’échapper après que la décision de disperser le festival ait été prise quatre minutes après la salve de roquettes tirée », a confié au journal un haut responsable anonyme de la police d’occupation Mais 364 d’entre eux ont péri, selon les chiffres officiels qui ont rendu compte de 1200 tués. Ce bilan a été revu à la baisse par rapport aux 1400 déclarés au début, après avoir recensé 200 cadavres des combattants du Hamas.
Des zones d’ombre demeurent dans cette sombre affaire, d’autant qu’il est difficile de croire que les pilotes des Apaches n’ont pas vu les Israéliens qui accouraient dans tous les sens en ouvrant le feu sur les combattants palestiniens. Ont-ils sacrifié à la Directive Hannibal qui permet de tuer tout soldat israélien pour empêcher qu’il ne soit capturé ? Pareille thèse ne saurait être mise à l’écart, alors que cette directive est actuellement entièrement appliquée dans l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, où les bombes israéliennes pleuvent depuis 44 jours, en dépit de la présence dans l’enclave des 240 israéliens faits prisonniers dans l’opération Déluge d’al-Aqsa.