Alors que les familles se préparaient à accueillir leurs fils emprisonnés, les forces d’occupation israéliennes ont mené une série d’agressions à leur encontre. Elles ont pris d’assaut la maison de la famille du prisonnier Atef Jabr Abou Aliya, qui a été libéré mercredi soir, dans le village d’Al-Mughayyir, au nord-est de Ramallah. Elles ont bloqué les abords des maisons des prisonniers Ahed Al-Natsheh et Hamza Al-Kalouti dans la localité de Beit Hanina, et ont menacé les habitants d’arrestation s’ils brandissaient le drapeau palestinien ou faisaient des signes de célébration pour la libération des prisonniers. A relever aussi que Rafat Abou Fanouna (34 ans), arrêté depuis le 7 octobre 2023, est mort en martyr dans la prison de l’occupation israélienne de Ramla dans des conditions mystérieuses. C’est le 60eme détenu martyr depuis le début de la guerre génocidaire contre Gaza, dont au moins 39 originaires de Gaza.
Le Croissant-Rouge palestinien a également indiqué que ses équipes se sont dirigées vers l’hôpital Hadassah pour recevoir le prisonnier Kazem Zawahra, qui est dans le coma depuis des mois, afin de le transférer vers la ville de Bethléem. D’autre part, la Croix-Rouge internationale a rapporté qu’elle se prépare à « faciliter l’achèvement du processus d’échange », au passage de Kerem Shalom et à l’hôpital européen de Gaza.
Les médias israéliens ont rapporté que la Croix-Rouge a reçu les dépouilles de quatre captifs israéliens. Selon des sources palestiniennes, la vérification initiale de l’identité des corps des prisonniers israéliens a été effectuée sur à Kerem Shalom. Le Hamas a indiqué avoir réussi à imposer « le processus de remise des corps des prisonniers ennemis, avec la libération de nos prisonniers héroïques, pour empêcher l’occupation de continuer à se désengager des clauses de l’accord de trêve (entré en vigueur le 19 janvier) ».Dans un communiqué, il a annoncé la libération de « 600 de nos prisonniers héroïques après les atermoiements de l’occupation à les libérer, en plus d’un certain nombre de nos enfants et femmes prisonniers incarcérés dans les geôles de l’occupation fasciste ». Comme il a souligné « avoir coupé la voie aux fausses justifications de l’ennemi », qui « n’a d’autre choix que d’entamer la deuxième phase des négociations ». Le Hamas a renouvelé son engagement total envers l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, avec tous ses détails et dispositions, comme indiqué dans le communiqué, appelant les médiateurs à « continuer à faire pression sur l’occupation pour qu’elle respecte les clauses de l’accord ».Il a en outre appelé certains pays du monde à « mettre un terme aux deux poids deux mesures dans le discours relatif aux prisonniers sionistes, tout en s’abstenant à mentionner nos prisonniers et la torture à laquelle ils sont soumis ».
Mercredi, Abou Obeida, porte-parole des Brigades Al-Qassam, a annoncé que la Résistance avait décidé de remettre les corps de 4 prisonniers à l’occupation. Le processus de libération des corps des Israéliens a commencé mercredi soir à 23h00, coïncidant avec la libération des prisonniers palestiniens. Le Bureau des médias des prisonniers a déclaré que 620 prisonniers seront libérés dans le cadre de la première phase de l’accord.
Le bilan de la guerre israélienne déclarée au mouvement Hamas dans la bande de Gaza, a grimpé à 48 365 morts depuis le 7 octobre 2023, a indiqué ce jeudi le ministère de la santé de l’enclave palestinienne assiégée. Le ministère de la santé gazaoui fait état dans son bilan des victimes de la guerre génocidaire israélienne, de « 48 365 morts et 111 780 blessés » depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le mouvement de résistance islamique palestinien. « Dix-sept martyrs ont été transférés vers les hôpitaux de la bande de Gaza au cours des dernières 48 heures, après qu’ils ont été extraits des décombres, ainsi que 19 blessés par des tirs de l’armée israélienne », ajoute le ministère. « Plusieurs victimes sont toujours ensevelies sous les décombres et jonchent les routes, les ambulances et les équipes de la protection civile n’ayant pas parvenu à les atteindre », est-il rapporté.
Les dépouilles des Palestiniens tués au cours de plus de 15 mois de guerre génocidaire peinent à être extraites des décombres des maisons et des installations détruites, faute d’équipement et de machines pour retirer les gravats. L’accord de cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 19 janvier a suspendu temporairement la guerre israélienne soutenue par Washington qui a fait plus de 14 000 disparus, causé des destructions massives, et provoqué l’une des pires catastrophes humanitaires au monde
Facteur déstabilisateur
En dépit dudit accord, les autorités de la bande de Gaza signalent des violations quasi quotidiennes du cessez-le-feu de la part de l’armée israélienne. Jeudi, Israël Katz, ministre israélien de la Défense, a déclaré que le corridor de Philadelphie, à la frontière entre la Bande de Gaza et l’Égypte, resterait une « zone tampon ». Au micro de Channel 12, il a signifié que « le corridor de Philadelphie restera une zone tampon, tout comme les frontières (d’Israël) avec le Liban et la Syrie ». Le retrait d’Israël de ce corridor de 14 kilomètres est prévu pour samedi, conformément à l’accord conclu avec le Hamas sur le cessez-le-feu et l’échange de prisonniers dans la Bande de Gaza, entré en vigueur le 19 janvier.
Un responsable israélien a toutefois confirmé, jeudi, que Tel-Aviv ne procéderait pas au retrait prévu samedi. « Nous ne quitterons pas le corridor de Philadelphie », a déclaré le responsable cité par le radiodiffuseur public KAN. Il a ajouté qu’Israël ne permettrait pas au Hamas « de parcourir à nouveau (ses) frontières avec des camionnettes et des armes, ni de se réarmer grâce à la contrebande ». Pour l’heure, le Hamas n’a pas encore réagi à ces déclarations.
A signaler aussi que l’armée d’occupation a terminé son enquête sur l’assaut lancé le 7 octobre 2023 par le Hamas contre la base de Nahal Oz, au cours duquel 53 soldats ont été tués et 10 autres capturés, rapporte la chaîne 12. Concernant les détails de l’enquête, la chaîne israélienne a révélé que le plan élaboré par le Hamas considérait Nahal Oz comme l’un des deux sites les plus importants et l’avait étudié et identifié ses points faibles. Elle a expliqué que les combattants du Hamas connaissaient l’emplacement de chaque pièce et de chaque point à l’intérieur de la base et savaient où se trouvaient les gardes.
Le Hamas avait choisi d’attaquer la base à un moment où les effectifs étaient faibles, indique aussi l’investigation, selon laquelle le Hamas avait informé ses membres de l’ordre d’exécution à six heures du soir, la veille de l’attaque de la base.
L’enquête a conclu que les indicateurs apparus la nuit ne se sont pas traduits par des préparatifs. Lors de l’attaque, il n’y avait qu’un seul garde autour de la base de Nahal Oz.
Toujours selon l’enquête, dans certaines zones de la base, les combattants du Hamas ont atteint le mur avant l’arrivée des soldats d’occupation israéliens. Elle constate que malgré la supériorité numérique des soldats israéliens, ils étaient dans une position plus faible en termes de puissance de feu et d’armement par rapport aux combattants du Hamas. Ils ont fui vers des abris, ce qui a donné aux combattants palestiniens la capacité de tuer un grand nombre d’entre eux.
Dans les détails, l’enquête indique qu’à 7h50 du matin, l’armée israélienne a tenté de mener une contre-attaque en utilisant des véhicules blindés et des chars, mais à 8h20, l’attaque a échoué et le commandant du peloton de la force a été tué. A 8h53 du matin, les combattants des Brigades al-Qassam ont pris le contrôle du site et du char qui le protégeait. Quelques minutes plus tard, à 9 heures du matin, une deuxième vague composée de 50 combattants a lancé l’attaque. Ils ont été suivis d’une troisième vague de 100 combattants pour ratisser le site et transférer les prisonniers vers la bande de Gaza. À midi, les combattants palestiniens ont incendié la salle d’opérations et de surveillance du site et ont pris le contrôle total de la zone du site. Les soldats se sont retirés vers les salles fortifiées, ce qui a facilité la tâche des combattants Qassam à les tuer et les capturer.
Selon la chaîne 13, des membres du kibboutz Nahal Oz ont qualifié l’enquête de l’armée concernant les événements du 7 octobre de « choquante », appelant à la formation d’une commission d’enquête officielle sur les événements du 7 octobre.
Horreur en Cisjordanie
En Cisjordanie, là où l’armée sioniste persiste dans ses crimes, il y a lieu de signaler que l’ONU a rapporté mercredi que 40 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers en Cisjordanie occupée alors que les opérations israéliennes se poursuivent.
« Je tiens à signaler une déclaration de M. (Philippe) Lazzarini, directeur de l’UNRWA (Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens), qui a indiqué que plus de 50 personnes, dont des enfants, ont été tuées depuis le début de l’opération des forces israéliennes, il y a cinq semaines en Cisjordanie », a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que « la destruction des infrastructures publiques, le terrassement des routes et les restrictions d’accès sont désormais des pratiques courantes », en particulier dans les régions du nord du territoire occupé. Il a souligné que « près de 40 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, principalement depuis les camps de réfugiés du nord ». « Hier, les forces israéliennes ont mené un raid de 14 heures dans la ville de Naplouse, causant une nouvelle victime et de nombreux blessés », a-t-il encore précisé. Au cours de l’opération, « les forces israéliennes ont fermé les points de contrôle autour de Naplouse, laissant des personnes bloquées pendant plusieurs heures », a-t-il ajouté. « Nous réitérons qu’en matière de maintien de l’ordre, l’utilisation de la force potentiellement létale ne peut être justifiée que lorsqu’elle est strictement inévitable pour protéger la vie ou prévenir des blessures graves », a-t-il souligné.
L’armée israélienne mène des opérations dans le nord de la Cisjordanie depuis le mois dernier, tuant au moins 60 personnes et déplaçant des milliers d’autres. Ces raids s’inscrivent dans l’escalade militaire en Cisjordanie, où au moins 923 Palestiniens ont été tués et près de 7 000 blessés lors d’attaques de l’armée israélienne et des colons illégaux depuis le début de l’attaque contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023, selon le ministère palestinien de la Santé. Des médias palestiniens ont rapporté que l’armée d’occupation a assassiné le jeune Mahmoud Sanakra dans le camp de Balata à Naplouse. La Cour internationale de Justice (CIJ) a déclaré en juillet que l’occupation prolongée des territoires palestiniens par Israël est « illégale », exigeant l’évacuation de toutes les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Aux Etats-Unis, les collaborateurs républicains de l’administration Biden sont désormais tenus d’appeler la Cisjordanie occupée « Judée et Samarie », selon Axios. Une bénédiction américaine de plus à la barbarie sioniste.