«Je suis prêt à reconnaître qu’on a fait des erreurs, et qu’on a perdu des opportunités pour que la Russie puisse se rapprocher de l’Occident […]. Il y a une certaine rancune que Poutine exploite», a déclaré le 10 mars, lors d’un entretien accordé à LCI, J. Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Il répondait à son interlocuteur qui l’interrogeait au sujet de l’expansion de l’OTAN sur le sol européen, encouragée ces dernières décennies par les Etats-Unis, et perçue par la Russie à la fois comme une trahison et une menace sécuritaire.
«Il y a des moments où peut-être nous aurions pu faire mieux, il y a des choses que nous avons proposé et qu’on n’a pas été capables de mener en pratique, comme la promesse que l’Ukraine et la Géorgie feraient partie de l’OTAN […]. Je pense que c’est une erreur de faire des promesses que l’on ne peut pas tenir», a-t-il ensuite estimé.
Pour rappel, le 10 mars, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, réunis en sommet à Versailles, ont exclu toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits.
Le chef de la diplomatie européenne s’est en outre exprimé au sujet de l’offensive militaire russe en cours en Ukraine, au regard de laquelle il a assuré que le président russe cumulait de «nombreuses raisons» d’être jugé devant la Cour pénale internationale de La Haye. J. Borrell a en effet dénoncé «une guerre complètement injustifiée et gratuite» qui devenait «de plus en plus brutale et complètement inacceptable pour le monde civilisé». Assurant que l’armée russe bombardait l’Ukraine de «manière indiscriminée», il a par ailleurs vanté une «résistance ukrainienne très forte».
Abordant la thématique des livraisons d’armes organisées par l’Occident à destination de l’Ukraine, le chef de la diplomatie européenne a toutefois affirmé que l’Union européenne n’était pas en guerre contre la Russie. «On ne peut pas se permettre d’être en guerre», a-t-il précisé. Concernant l’avenir politique de la Russie, il a assuré qu’il ne prônait pas un changement de «régime». «Le but n’est pas de changer le régime politique russe, le but c’est d’arrêter la guerre», a-t-il insisté.
Les chefs d’Etat des 27 pays de l’UE réunis en sommet à Versailles le 11 mars ont intensifié leur pression sur la Russie afin qu’elle stoppe son offensive militaire, avec l’annonce d’un doublement des financements pour des armes à l’Ukraine ou la menaces de nouvelles sanctions «massives» contre Moscou.
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