Dans une interview accordée à Canal 22 (chaine de télé opposée au régime algérien qui émet depuis la France) M. Marzouki a réfuté le diagnostic livré par le président algérien, lors de son passage du 22 mars sur la chaîne qatarie Al Jazeera, sur la situation politique et économique en Tunisie. Abdelmadjid Tebboune avait estimé que « les choses se sont compliquées davantage après l’accueil réservé par la Tunisie au président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali. Depuis, la Tunisie est visée par un complot. L’Algérie se tient à ses côtés. Nous n’abandonnerons jamais la Tunisie, n’en déplaise à certaines parties ».
Pour M. Marzouki, le président Kaïs Saïed est tombé dans « la prose algérienne sur la création d’un sixième Etat au Maghreb, rompant ainsi la ligne de neutralité observée par la Tunisie, depuis des décennies, à l’égard du conflit entre le Maroc et l’Algérie. C’est une prose totalement fausse qui ne conduira qu’à l’implosion de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Il faut que les nouvelles générations y mettent fin pour se consacrer entièrement à l’édification du Maghreb ».
L’ancien président tunisien a qualifié le pouvoir algérien de « dictature » qui parie sur « un cheval perdant pour maintenir son emprise sur la Tunisie ».
Pour rappel, en novembre 2020, M. Marzouki avait conseillé de ne pas « sacrifier l’avenir de 100 millions de Maghrébins pour 200 000 Sahraouis ».