Le général yéménite a assuré que le navire en question apporte une assistance à l’entité sioniste en lui procurant « un grand nombre de missiles balistiques et de drones ». Et d’ajouter : « Nous veillons à ce que la navigation en mer Rouge desserve tous les ports à l’exception des ports en Palestine occupée », a-t-il ajouté.
Les déclarations de Y. Saree contredisent celles véhiculées par le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), selon lequel l’attaque de mardi soir, est « la 26e visant le trafic maritime commercial en mer Rouge depuis la mi-janvier », a rapporté l’AFP qui reprend à son compte le récit US. « les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, multiplient les attaques en mer Rouge afin d’y freiner le trafic maritime international, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza », a ajouté la même source.
Mais le général yéménite a réitéré que les attaques de son armée visent exclusivement les navires israéliens ou ceux qui se dirigent vers les ports israéliens. « Nous continuerons à interdire le passage des navires israéliens ou de ceux qui se dirigent vers les ports israéliens jusqu’à la cessation de l’offensive et du blocus de Gaza », a-t-il affirmé.
Dans sa version des faits du mardi soir, le Centcom veut mettre aussi l’accent sur une soi-disant implication iranienne dans cette opération. « Les Houthis soutenus par l’Iran ont lancé dans le sud de la mer Rouge une attaque complexe de conception iranienne à l’aide de drones, de missiles de croisière antinavire et d’un missile balistique antinavire », a-t-il indiqué dans son communiqué.
Il précise que « les drones et les missiles ont été abattus par des avions de combat déployés depuis le porte-avions américain Dwight D. Eisenhower, de trois destroyers américains et d’un navire de guerre britannique, le HMS Diamond ». Rendant compte de « 18 drones et 3 missiles tirés » par les forces armées de Sanaa.
Selon le site israélien Globus, Israël fait face au danger « des sanctions silencieuses » en raison des attaques yéménites. Il rapporte que « de plus en plus de navires commerciaux déclarent qu’ils ne sont pas en relation avec Israël pour éviter d’être visés ».
Ami Daniel, expert israélien du secteur du département du trafic maritime, indique au site « qu’un nombre croissant d’équipages des navires en mer Rouge demandent à leur directeur de ne pas naviguer là-bas et de ne pas se rendre en Israël ». et d’expliquer que « les compagnies maritimes soutiennent cette tendance, comme COSCO, qui a annoncé qu’elle n’accosterait pas en Israël, et d’autres sociétés. »
Malgré les mécanismes de compensation du gouvernement dans le cas où le contenu serait endommagé en raison de l’entrée dans l’entité d’occupation israélienne, « les compagnies maritimes étrangères préfèrent tout simplement ne pas gérer les risques liés à l’arrivée en Israël », ajoute A. Daniel selon lequel « ils augmentent les primes de risque ou déposent des marchandises au Pirée (Grèce), par exemple, puis une entreprise ayant un lien avec Israël les leur expédie ».
Dans ce contexte, il a souligné qu’ « Israël est confronté au risque de sanctions silencieuses en raison des attaques au Yémen, telles que la réduction des lignes d’approvisionnement ». Il a également estimé qu’ « Israël en paiera le prix. Au lieu de 6 lignes d’approvisionnement, il y en aurait deux ou trois. D’autres préféreront également que les navires ne prennent pas de risque en naviguant dans la mer Rouge, ce qui augmentera le coût de tout produit apporté en Israël. »
Abu Dhabi s’implique
Ansarullah a accusé les Emirats arabes unis de cibler les navires commerciaux non destinés à l’entité sioniste pour justifier aux Américains de militariser la mer Rouge Mardi, Fadel Abu Taleb, secrétaire général du Bureau politique du mouvement Ansarullah, a écrit sur son compte X que « Les Émirats arabes unis, par l’intermédiaire de leurs mercenaires au Yémen, prennent des dispositions pour cibler les navires commerciaux non destinés à l’entité d’occupation israélienne ».
Abou Taleb a poursuivi que les Émirats arabes unis faisaient cela « dans le but de mélanger les cartes et de justifier aux Américains de militariser la mer Rouge ». Qualifiant cette manœuvre de « méprisable », qui a été « dévoilée et révélée » au grand jour, il a réitéré que « les opérations des forces armées du Yémen dans les deux mers Rouge et Arabe ont des objectifs spécifiques et clairs ».
A noter que la chaîne israélienne Kan a révélé que les EAU étudiaient la question de rejoindre la coalition maritime lancée par les États-Unis en mer Rouge, « au cas où Washington décide de mener une frappe très importante contre Sanaa ».
Si Sanaa assure vouloir cibler exclusivement des navires israéliens ou se rendant dans les ports israéliens, en soutien au peuple palestinien qui fait l’objet d’un génocide et d’un blocus dans la bande de Gaza, le Centcom « l’accuse de vouloir viser le trafic maritime commercial en mer Rouge ».
Dans la soirée du 9 janvier, le commandement central américain (Centcom) a affirmé que les Houthis, « soutenus par l’Iran », avaient « lancé une attaque complexe de drones d’attaque unidirectionnels (OWA) de conception iranienne, de missiles de croisière antinavires et d’un missile balistique antinavire » en direction « des voies maritimes internationales où transitaient des dizaines de navires marchands ». Washington a précisé dans un message publié dans la matinée du 10 janvier que les « 18 drones OWA, deux missiles de croisière antinavires et un missile balistique antinavires» avaient été abattus par ses navires de guerre, dont son porte-avions l’USS Dwight D. Eisenhower et le destroyer britannique HMS Diamond. »
Washington, Londres et même Paris envisageraient une opération militaire au Yémen. Les Houthis « porteront la responsabilité des conséquences s’ils continuent à menacer des vies, l’économie mondiale ou la libre circulation du commerce dans les voies navigables essentielles de la région », a prévenu la force maritime occidentale le 3 janvier dernier. En effet, depuis le 18 décembre 2023, Washington a formé une coalition regroupant une vingtaine de pays pour lutter contre les attaques des Houthis en mer Rouge, mais de nombreux membres ne font que de la figuration, n’ayant envoyé que des officiers sans navires de guerre.
Lors d’une interview avec la chaine de télévision libanaise d’information al-Mayadeen, le membre du Conseil politique suprême du gouvernement de Sanaa Mohamad Ali al-Houthi a déclaré que « cette coalition a pour but réel de protéger Israël et non pas le trafic maritime international. »
Jaafar al-Husseini, porte-parole du groupe Hezbollah d’Irak, a lui aussi assuré que son organisation ne restera pas indifférente à une attaque contre le Yémen. « Toute agression contre le Yémen mettra de côté tous les calculs et les considérations. Toutes les options seront sur la table. Il y aura surement des ripostes de la part de la Resistance islamique en Irak », a assuré pour al-Mayadeen.