Le déplacement de Xi Jinping à Riyad, répond à l’invitation qui lui avait été lancée par le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, alias « MBS », véritable homme fort du système. Elle intervient à un moment crucial dans les relations saoudo-américaines qui semblent être au creux de la vague.
Les États-Unis reprochent à Riyad son soutien à la Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine, en maintenant le prix du pétrole à un niveau élevé, relève l’AFP. C’est dans ce contexte assez turbulent que le nouveau Timonier arrive en Arabie en tant que premier client du royaume : un quart des exportations de brut saoudien alimentent la Chine.
Le président chinois vient renforcer ses liens avec les principaux pays fournisseurs de pétrole, sur un marché devenu imprévisible depuis la guerre en Ukraine. Il vient aussi solidifier le partenariat stratégique global établi lors de son précédent séjour il y a six ans de cela. Ce déplacement pourrait aussi servir de tremplin à une expansion de l’Organisation de Coopération de Shanghai dans la région, rapporte le South China Morning Post, en profitant justement du vide créé par les turbulences entre les pays du Golfe et les USA.
L’Arabie saoudite et la Chine pourraient signer plus d’une vingtaine d’accords pour une valeur de 110 milliards de riyals (près de 28 milliards d’euros) rapporte-t-on. À la clé notamment la coordination des projets Saudi Vision 2030 et Belt and Road – les Nouvelles routes de la soie chinoises.
Une extension des relations sino-saoudiennes toutefois limitée sur le plan de la sécurité, laisse entendre bien des observateurs. Pékin ne peut pas offrir à Riyad les mêmes garanties que Washington sur le plan militaire. L’Iran restant le principal allié de la Chine dans la région. Sauf si la diplomatie chinoise s’évertue à rapprocher les points de vue des divers acteurs régionaux…