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Retour de B. netayahu aux affaires : Les mises en garde de Washington et de Moscou

Yaïr Lapid, Premier ministre israélien sortant, a félicité jeudi soir son rival Benjamin Netanyahu pour sa «victoire» aux élections législatives de mardi et « donné les instructions pour préparer une transition ordonnée». A Washington, le retour de B. Netanyahu aux affaires inquiète au regard des « extrémistes » avec lesquels il a pactisé. Alors qu’à Moscou, c’est une mise en garde qui a été adressée à Tel-Aviv quant à un éventuel soutien militaire à Kiev.

B. Netanyahu a remporté avec ses alliés des partis ultra-orthodoxes et de la liste d’extrême droite Sionisme religieux64 mandats sur les 120 de la Knesset, soit trois de plus que le seuil de la majorité, a annoncé la commission électorale au surlendemain des législatives. Peu avant, le Premier ministre sortant Yaïr Lapid, qui l’avait chassé du pouvoir l’an dernier en mettant sur pied une coalition hétéroclite qui a depuis implosé, a contacté son rival pour le féliciter de cette victoire.

Selon la commission électorale, le « bloc de droite » de B. Netanyahu obtient 64 élus – 32 pour son parti le Likoud, 18 pour les deux partis orthodoxes et un record de 14 pour l’extrême droite. La formation Yesh Atid (« Il y a un futur ») du centriste Lapid a récolté 24 élus, son allié de centre-droit Benny Gantz 12 députés, suivi de 10 élus pour deux autres formations et de cinq pour le parti arabe Raam qui avait aussi soutenu sa coalition, pour un total de 51 députés. Le parti arabe Hadash-Taal a lui obtenu 5 députés.

Les choses sérieuses commencent pour B. Netanyahu, blanchi sous le harnais, pour la formation d’un gouvernement. Les tractations, difficiles, avec ses « alliés » de l’extrême droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, devraient démarrer. Les deux hommes, avec lesquels les Américains n’entendent pas composer, ont déjà réclamé respectivement les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur. Cette extrême droite israélienne est l’héritière d’une idéologie fanatique, le kahanisme, dont les adeptes sont considérés comme organisation terroriste aux États-Unis.

Les alliés de « Bibi » ont en effet des positions radicales sur bon nombre de sujets, à commencer par le conflit israélo-palestinien. Le parti d’extrême droite Sionisme religieux cherche une annexion de la Cisjordanie, territoire palestinien selon les résolutions de l’ONU. « Le temps est venu d’être les maîtres dans notre pays », a lancé son numéro deux, le suprémaciste juif Itamar Ben Gvir le soir des élections. Ces déclarations belliqueuses interviennent à l’heure où la Cisjordanie vit au rythme de la résistance armée.

Ces partis entendent aussi modifier le visage d’Israël : s’attaquer à la séparation des pouvoirs en plaçant le système judiciaire sous domination du politique, faire du pays un État régi par les règles religieuses, réduire les droits des minorités… Lâché de toutes parts depuis le début de son procès pour corruption, l’ex-Premier ministre a tout fait pour faire monter ses derniers alliés et revenir au pouvoir. Y compris en mettant sous le boisseau ses propres convictions, lui qui représente une droite laïque.

Le tracé de la frontière maritime avec le Liban pourrait être renié par les fanatiques au pouvoir à Tel-Aviv. Ces derniers avaient reproché au Premier ministre sortant sa faiblesse face aux menaces du Hezbollah.

En Russie, B. Netayahu qui se targue de ses relations privilégiées avec le maitre du Kremlin sera évalué à l’aune de la guerre contre l’Ukraine. Ce n’est donc pas par hasard que Moscou a déjà tiré la sonnette d’alarme en mettant en garde Israël contre tout envoi de missiles et/ou de système de défense aérien à Kiev. Attendons pour voir…

Selon l’AFP, sous son mandat, la situation économique s’est dégradée et il a perdu l’appui de l’armée accusée d’avoir contribué à le faire élire.

Ces derniers mois, il s’était plusieurs fois déclaré prêt à mourir pour son pays, et son entourage a souvent fait état de menaces à son encontre.
« Cette nation est prête à faire tous les sacrifices mais elle n’acceptera pas les voleurs. L’objectif de la marche est que les décisions soient prises par le peuple lui-même », avait-il déclaré à la foule vendredi en lançant sa longue marche.

Des extraits de son discours critiquant les chefs des services militaires et de renseignement avaient été censurés par les télévisions pakistanaises.

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