Les groupes jihadistes, qui ont pris le contrôle de 32 villages et points dans l’ouest d’Alep mercredi, ont pris le contrôle de 2 autres villages dans la matinée de jeudi. Ils se sont approchés à moins de 5 kilomètres du centre-ville d’Alep et ont pris le contrôle d’une zone de 250 kilomètres carrés, attaqué l’aéroport militaire d’Alep Neyrap avec des drones et détruit un hélicoptère dans les premières heures de la journée. On signale que les éléments de HTS ont saisi des armes lourdes et des véhicules militaires et capturé des dizaines de soldats. De nombreux soldats syriens ont également été tués au cours des affrontements. Des informations à prendre avec des pincettes. Les affrontements continuent de s’intensifier en direction du centre-ville d’Alep. L’armée syrienne a réagi en usant d’armes sol-sol pendant les affrontements. Environ 10 000 civils fuyant les affrontements dans la région se sont réfugiés dans la campagne d’Idlib.
Alors que l’intensité des affrontements continue d’augmenter, de nouveaux fronts ont émergé jeudi matin. Des affrontements ont éclaté dans la matinée dans la région de Saraqib, à l’est de la province d’Idlib, dans le nord-ouest du pays. Des groupes factieux se sont emparés des villages de Trimbe, Dadih, Kafrbattih, Jubas et Shabur, contrôlés par l’armée syrienne.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Il s’agit des « plus violents » affrontements depuis des années dans ce secteur. La province d’Alep et ses territoires, aux mains de l’armée arabe syrienne, y jouxtent le dernier grand bastion jihadiste d’Idleb. Un correspondant de l’AFP a rapporté de violents affrontements – ininterrompus depuis mercredi matin – à l’est de la ville d’Idleb, qui s’accompagnent de frappes aériennes du régime.
Ces combats, qui se déroulent parfois à moins de 10 km de la métropole d’Alep tenue par le gouvernement, ont fait depuis mercredi 141 morts, d’après l’OSDH. Il s’agit de 71 combattants jihadistes de HTS, 18 membres des groupes alliés, et « 52 membres des forces du régime et leurs alliés », a précisé l’ONG basée à Londres et disposant d’un vaste réseau en Syrie. Les combats se déroulent également près d’une autoroute reliant Alep à la capitale Damas, que les jihadistes tentent d’atteindre pour couper cet axe stratégique, selon l’OSDH. Dans un communiqué, le ministère de la Défense syrien a dit que les jihadistes de HTS et leurs alliés avaient lancé mercredi matin « une vaste attaque sur un large front avec un grand nombre de terroristes qui ont recours aux armes lourdes pour cibler villages et localités et positions militaires ». Outre des tirs de roquettes et « d’intenses tirs d’artillerie », l’OSDH a également indiqué que « l’aviation russe », allié du régime, « avait intensifié ses frappes aériennes », visant notamment les environs de Sarmine dans la région d’Idleb. HTS, dominé par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, contrôle des pans de la province d’Idleb, mais aussi des territoires voisins dans les régions d’Alep, Hama et Lattaquié.
Le nord de la Syrie bénéficie ces dernières années d’un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020. La trêve a été parrainée par Moscou avec la Turquie, qui soutient certains groupes rebelles syriens à sa frontière. Damas a repris le contrôle d’une grande partie du pays avec l’appui de ses alliés russes et iraniens depuis le déclenchement en 2011 d’un conflit planétaire. Ce dernier a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.