Selon un sondage YouGov réalisé entre le 18 au 21 octobre pour The Times et SAY24, 27% des Américains estimeraient « très » ou « assez probable » qu’une guerre civile éclate aux États-Unis « à cause du résultat de l’élection présidentielle ». Ces craintes transcendent les clivages politiques: les partisans de Donald Trump et ceux de Kamala Harris partagent des niveaux similaires d’inquiétude. Parmi les 1 266 personnes interrogées, 12% ont déclaré connaître personnellement quelqu’un qui pourrait envisager de prendre les armes si D. Trump perdait dans des circonstances jugées frauduleuses. De même, 5% affirment qu’une défaite perçue comme injuste de K. Harris pourrait également pousser des proches à recourir à la violence.
Le sondage met en lumière une polarisation profonde : 84% des participants estiment que le pays est aujourd’hui « plus divisé » qu’il y a dix ans. Ces fractures ont été exacerbées par l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, qui a laissé une empreinte durable dans la mémoire collective. Plus de 1 400 personnes avaient été arrêtées pour leur rôle dans cet épisode qualifié « d’insurrection » par les autorités US. Alors que la campagne électorale s’intensifie, les inquiétudes sur d’éventuelles violences persistent. D. Trump, en tête dans plusieurs États clés malgré des marges serrées, a récemment survécu à deux tentatives d’assassinat. De son côté, K. Harris peine à mobiliser pleinement l’électorat, même avec le soutien de Joe Biden après son retrait de la course présidentielle.
Google sous enquête
Andrew Bailey, procureur général de l’État américain du Missouri, a annoncé vendredi 25 octobre, sur son compte X qu’il ouvrait une enquête contre Google. « Je lance une enquête contre Google, le plus grand moteur de recherche des États-Unis, pour avoir censuré des discours conservateurs lors de l’élection la plus importante de notre histoire », a ainsi déclaré A. Bailey. Le procureur de l’État a accusé Google de mener une guerre contre le processus démocratique. « Il est temps de riposter », a lancé le procureur.
A l’instar du Texas, du Tennessee et de l’Alabama, le Missouri est un État acquis aux Républicains.
Ce n’est pas la première fois que Google fait l’objet d’accusations de républicains concernant des manipulations présumées de son moteur de recherche, afin de filtrer certains résultats. Fin juillet, Roger Marshall, sénateur républicain du Kansas, avait exigé l’ouverture d’une enquête sur l’entreprise après qu’une fonctionnalité clé de son site web n’aurait pas affiché de résultats aux utilisateurs recherchant des informations sur la tentative d’assassinat de l’ancien président D. Trump lors d’un meeting de campagne en Pennsylvanie. « C’est une ingérence électorale » avait-il accusé, au micro de Fox News. « Google, le plus grand opérateur de moteur de recherche au monde, est devenu un vecteur de propagande de l’administration Biden-Harris et de la gauche radicale », avait-t-il lancé le lendemain sur X, repostant un extrait de cette interview. Cette accusation d’« ingérence électorale » à l’encontre de Google, concernant la tentative d’assassinat de D. Trump, avait été portée le 29 juillet par Elon Musk, patron de X, soutien de l’ancien président américain.
Dans son article, Fox News rapportait que des utilisateurs avaient « été irrités » par le fait que la fonction de saisie semi-automatique du moteur de recherche n’ait pas proposé de résultats concernant la tentative d’assassinat ratée. « Au lieu de cela, les résultats de recherche recommandés allaient de la tentative d’assassinat sur l’ancien président Reagan et celle sur Bob Marley à l’assassinat de l’archiduc Ferdinand, dont la mort a déclenché la Première Guerre mondiale, en passant par la tentative ratée contre l’ancien président Ford », soulignait Fox News. Google avait, en réponse, nié toute tentative de manipulation, admettant toutefois que certains résultats avaient été écartés notamment en raison de « protections intégrées contre la violence politique ». Des systèmes qui n’auraient pas « été à jour »