Le ministère palestinien avait révélé mardi le bilan total à 45.338 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 107.764 personnes avaient également été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.
Les opérations de la Résistance palestinienne se poursuivent, en dépit des massacres israéliens quotidiens commis contre le peuple palestinien. A Tulkarem, la résistance palestinienne a signalé mardi avoir détruit un bulldozer militaire D9 avec une charge explosive et ciblé des véhicules de l’armée sioniste en manœuvre dans la région. Les Brigades d’Al-Qods, branche armée du Jihad islamique palestinien, ont révélé mardi que « leurs combattants ont pris pour cible, dimanche soir, une force d’infanterie composée de 12 soldats en faisant exploser une maison dans laquelle ils étaient retranchés dans le quartier d’Al-Izba, à l’ouest de Beit Hanoun ». Et d’ajouter: « Dès que les forces de secours sont arrivées sur le lieu de l’embuscade, nos combattants ont fait exploser un engin Thaqib dans un char Merkava ».
L’armée d’occupation israélienne avait annoncé lundi 23 décembre la mort au combat de trois militaires d’un même bataillon, dans le nord de la bande de Gaza. Lundi soir, son porte-parole a précisé qu’il s’agit d’un officier et deux soldats de la brigade Kfir.
Selon les médias israéliens, l’officier tué dans le nord de la bande de Gaza occupait le poste de commandant adjoint de la compagnie. Ils ont rapporté qu’une force de l’armée d’occupation était tombée dans une embuscade et qu’un engin explosif avait explosé à côté d’elle à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, tuant un officier et deux soldats, en plus de blesser légèrement un soldat.
Les Brigades al-Qassam du Hamas ont assuré qu’un de leurs combattants a poignardé 3 soldats de l’occupation, qui étaient en mission dans un bâtiment dans lequel des troupes israéliennes s’étaient retranchées, dans le Projet de Beit Lahia au nord de la bande de Gaza. Qualifiant l’opération de « complexe », les Qassam ont indiqué avoir libéré des citoyens palestiniens qui étaient séquestrés dans le bâtiment. La branche armée du Hamas a en outre indiqué avoir pris pour cible au moyen d’obus al-Yassine 105 un véhicule de transport de militaires Robot et un char Merkava dans la région du nouveau camp de Nusseirat, au centre de la bande de Gaza.
Les Brigades Abou Ali Moustafa du FPLP ont, pour leur part, révélé avoir visé, à l’aide de tirs de roquettes de calibre 107, de concert avec les Brigades al-Qods, des attroupements de militaires de l’occupation à l’est de Rafah.
Selon les chiffres officiels israéliens, le nombre de soldats israéliens tués dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre s’élève à 389.
Dans une série de messages sur Telegram, Abou Ubaida, porte-parole militaire des Brigades al-Qassam, a souligné que « l’ennemi cache ses véritables pertes et la condition misérable de ses soldats dans le nord de la bande de Gaza afin de préserver l’image de son armée. » Selon lui « le génocide et le nettoyage ethnique dans le nord de la bande de Gaza ciblent des civils innocents pour dissimuler les scandales et les disgrâces de l’armée sioniste ».
Abou Ubaida a averti que « le sort de certains prisonniers ennemis dépend de l’avancée de l’armée d’occupation de plusieurs centaines de mètres dans certaines zones sujettes à l’agression ».
Par ailleurs, les Brigades al-Qods ont diffusé une vidéo clip mettant en garde contre « le danger du retard dans la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers et son impact sur la vie des captifs israéliens, à la lumière du manque de sérieux du Premier ministre de l’occupation, Benjamin Netanyahu, pour parvenir à un accord. » « Il n’y aura plus personne pour raconter l’histoire… Le temps presse », est l’intitulé de cette production.
Un sondage réalisé par le quotidien israélien Maariv a révélé que 74% des Israéliens estiment qu’Israël devrait parvenir à une transaction totale pour récupérer tous les captifs de Gaza, même au prix d’un cessez-le-feu. Benyamin Netanyahu a évoqué lundi, avec « prudence », des « avancées » sur les négociations indirectes au Qatar. « Je voudrais dire avec prudence que des avancées ont été faites et que nous ne nous arrêterons pas tant qu’ils ne seront pas tous rentrés », a-t-il dit lors d’une intervention au Parlement, sans préciser sur quels points les discussions avaient progressé.
Pour sa part, Yisrael Katz, ministre israélien de la Sécurité, a reconnu le même jour, pour la première fois, la responsabilité de l’entité occupante dans l’assassinat de l’ancien chef du mouvement Hamas, Ismail Haniyeh, ainsi que la participation d’Israël au renversement de l’ancien régime syrien. Ces propos sont intervenus lors d’une cérémonie d’honneur organisée par l’armée et après l’escalade yéménite contre l’entité occupante. Y. Katz s’est adressé à Sanaa en disant : « Nous avons renversé le régime d’Assad en Syrie, nous avons frappé l’axe et nous frapperons Sanaa ». Il a également poursuivi ses menaces en déclarant : « Nous endommagerons leur infrastructure stratégique et tuerons leurs dirigeants, tout comme nous l’avons fait contre Haniyeh, Sinwar et Nasrallah à Téhéran, à Gaza et au Liban ».
Le Maariv a rapporté que « les institutions sécuritaires et militaires ont reconnu leur préoccupation face à l’escalade des menaces yéménites ». Il a décrit les structure yéménites comme « extrêmement complexes » et que le Yémen n’est pas un « ennemi ordinaire ».
L’arme de la faim
Seule une dizaine de camions d’aide humanitaire ont distribué de l’eau et de la nourriture dans le nord de Gaza en deux mois et demi, a affirmé dimanche Oxfam. « Sur les rares 34 camions transportant de la nourriture et de l’eau autorisés à entrer dans le gouvernorat du nord de Gaza au cours des deux derniers mois et demi, des retards délibérés et des obstructions systématiques de la part de l’armée israélienne ont fait que seuls 12 ont réussi à distribuer de l’aide aux civils palestiniens affamés », a dit l’ONG dans un communiqué, un décompte qui inclut les livraisons jusqu’à samedi.
L’entité sioniste contrôle strictement l’arrivée de l’aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Gazaouis, est accusée par les groupes de défense des droits de l’homme d’utiliser la famine comme méthode de guerre.
En juillet 2024, dix experts indépendants de l’ONU avaient souligné que « la campagne de famine intentionnelle et ciblée d’Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza ». L’Unrwa a alerté sur le fait que la nourriture est « très rare » à Khan Younès et des milliers de personnes font la queue pour en avoir. Dans un rapport du bureau médiatique du gouvernement de Gaza, on signale que l’occupant sioniste soutient pleinement le vol d’aide humanitaire pour affamer les habitants de Gaza .
Oxfam et d’autres organisations humanitaires internationales ont été « continuellement empêchées de fournir une aide vitale » dans le nord de Gaza depuis le 6 octobre dernier, quand Israël a intensifié ses bombardements, a déclaré l’ONG. « On estime que des milliers de personnes sont toujours isolées, mais, l’accès humanitaire étant bloqué, il est impossible de les dénombrer avec certitude », selon Oxfam. « Début décembre, les organisations humanitaires œuvrant à Gaza recevaient des appels de personnes vulnérables, piégées dans des maisons ou des abris, et qui étaient arrivées à court d’eau et de nourriture », a ajouté l’organisation.
Interrogé par l’AFP, le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a démenti ses chiffres, arguant que, depuis le 2 octobre, plus de 2.100 camions d’aide étaient entrés dans le nord de la bande de Gaza.
L’entrée limitée des camions d’aide exacerbe la crise, ce qui incite les experts à la qualifier de l’un des pires cas de famine provoquée par l’homme depuis près d’un siècle. Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un « génocide » à Gaza, y compris devant la justice internationale, à l’initiative de l’Afrique du Sud. L’Assemblée générale de l’ONU a approuvé jeudi à une large majorité une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens.
A signaler qu’au moins 14.500 enfants palestiniens ont été tués dans la guerre menée par Israël contre la Bande de Gaza depuis l’année dernière, a déclaré, mardi, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). « Un enfant est tué toutes les heures. Ce ne sont pas des chiffres. Ce sont des vies fauchées », a déclaré l’UNRWA. « Tuer des enfants ne peut être justifié. Ceux qui survivent sont marqués physiquement et psychologiquement », ajoute son communiqué.
Privés d’éducation, les garçons et les filles palestiniens de Gaza fouillent dans les décombres, selon l’agence des Nations unies : « L’horloge tourne pour ces enfants. Ils perdent leur vie, leur avenir et surtout leur espoir ».