Présenté lors d’une conférence tenue en marge des Assemblées annuelles 2024 de la BAD, ce rapport fournit des données et des analyses vitales et actualisées, cruciales pour les décideurs africains, leur permettant de prendre des décisions éclairées. Ce rapport, dont les faits saillants ont été exposés par Kevin Chika Urama, économiste en chef et vice-président de la BAD chargé de la gouvernance économique et de la gestion des connaissances, dresse le bilan des progrès accomplis par l’Afrique dans la transformation de son économie et le maintien de son développement au cours des dernières décennies. Cette évaluation examine les principaux facteurs, contraintes, lacunes et options politiques.
Intervenant à cette occasion, Akinwumi Adesina, président de la BAD, a souligné que ce rapport met en lumière le constat selon lequel les économies africaines opèrent dans un contexte mondial très complexe, marqué notamment par des risques géopolitiques et la progression de l’inflation. Ledit rapport révèle que 10 pays africains figureront parmi les 20 économies à la croissance la plus rapide au monde, une tendance qui se maintient depuis plus d’une décennie, a expliqué A. Adesina, estimant que les prévisions pour 2024-2025 sont prometteuses, car les conditions économiques mondiales s’améliorent, ce qui permet d’espérer un rebond et une croissance économique soutenue dans toute l’Afrique.
Le président de la BAD a en outre mis en avant la résilience “remarquable” dont la plupart des économies africaines ont fait preuve, malgré des défis structurels bien ancrés et une sensibilité aux chocs exogènes. Cette résilience est généralisée, ce qui permet à l’Afrique de rester la deuxième région du monde en termes de croissance, a-t-il noté, précisant que 41 pays devraient afficher une croissance plus élevée en 2024 qu’en 2023, et 15 devraient connaître une croissance supérieure à 5% en 2024.
Toutefois, si la résistance de l’Afrique face aux vents contraires mondiaux est une évolution positive, il reste des défis à relever non seulement pour renforcer la croissance du continent, mais aussi pour faire en sorte que cette croissance entraîne une transformation économique et sociale durable en faveur des populations africaines, a fait remarquer A. Adesina. Il a ainsi recommandé que les pouvoirs publics africains réorganisent leurs outils politiques afin de stimuler et d’accélérer la transformation structurelle du continent, laquelle nécessite de donner la priorité aux investissements dans les domaines clés des objectifs de développement durable (ODD) comme l’éducation, l’énergie, la productivité et les infrastructures.