Appuyé par les Etats-Unis, Israël poursuit le génocide mené depuis le 7 octobre 2023 contre la bande de Gaza en proie à une destruction massive systématique et à un ferme embargo qui engendre soif et famine. Au moins une vingtaine de Palestiniens, dont 7 enfants, ont été liquidés dans la journée de samedi par les tirs d’artillerie, si ce n’est par le ciblage des drones à Beit Lahiya, Jabalia, Tel Zaatar… Même les réfugiés qui s’abritaient à côté de l’hôpital Kamal Adwan n’ont pas été épargnés.
Face à cette barbarie, la résistance palestinienne ne désarme pas. Les Brigades al-Qassam du Hamas ont déclaré qu’une opération sécuritaire complexe a été exécutée dans le camp de Jabalia au nord de la bande de Gaza au cours de laquelle plusieurs militaires israéliens ont été tués ou blessés. Selon leur communiqué, un combattant a pu éliminer un sniper israélien et son assistant dans l’après-midi de vendredi à la distance zéro. Une heure plus tard, « ce combattant qui s’est déguisé en portant la tenue militaire israélienne est parvenu à atteindre une force sioniste formée de 6 soldats et s’est fait exploser parmi eux via une ceinture explosive les tuant ou les blessant ».
Le mêm jour, le couloir militaire de Netzarim qui divise la bande de Gaza en deux, a été la cible de tirs de la part des Brigades al-Qods du mouvement du Jihad islamique. Ses combattants ont déclaré avoir « bombardé des rassemblements de soldats et de véhicules de l’ennemi sioniste, avec des obus de mortier et des tirs de roquettes, dans l’axe de Netzarim ».
Les Forces du Martyr Omar al-Qassem, aile militaire du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), et les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa du Fatah ont également annoncé une attaque au mortier lourd contre une ligne d’approvisionnement israélienne au nord du couloir de Netzarim. Ce couloir crucial, qui divise Gaza entre le nord et le sud, a été mis en place au cours des premiers mois de la guerre pour empêcher le retour des Palestiniens déplacés dans le nord de la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont considérablement élargi ce couloir au cours des derniers mois, en construisant une nouvelle infrastructure militaire et des logements permanents, signe de la volonté de Tel-Aviv de s’y installer durablement.
Les soldats stationnés à Netzarim ont révélé cette semaine pour le journal Haaretz que l’armée a transformé cette portion de Gaza en une zone de mort où les unités de l’armée israélienne rivalisent entre elles en tuant des Palestiniens sans armes qui s’approchent de ce couloir.
Les attaques sur Netzarim surviennent alors que les forces d’occupation israéliennes sont confrontées à une recrudescence des actions de résistance.
Le 19 décembre, les Qassam ont rendu compte d’une attaque au drone suicide sur le site militaire de Majin à l’est de Khan Younes, au sud de l’enclave. Le drone utilisé est de type Zouari. Le 18 décembre, ils ont indiqué dans un communiqué qu’un de leurs combattants a réussi à tuer un soldat israélien près de son char et à s’emparer de son arme avant de lancer deux grenades dans le Merkava. L’opération s’est déroulée dans la ville de Beit Lahia, dans le nord du pays.
Le Haaretz a cité les soldats disant que « les bâtiments de Gaza, qui ont été classés comme résidences de terroristes ou zones de rassemblement d’ennemis, n’ont pas été retirés de la liste des cibles de l’armée même après avoir été bombardés, ce qui expose les civils qui y pénètrent à un danger ».
Médecins sans frontières a accusé l’occupation israélienne de commettre des crimes de nettoyage ethnique dans la bande de Gaza. Christopher Lockyer, secrétaire général de l’organisation, a déclaré : « Nous assistons à des signes évidents de nettoyage ethnique, alors que les Palestiniens sont déplacés de force, assiégés et bombardés ».
Depuis Rome, à l’occasion de la célébration de la veille de Noël, le pape François a évoqué samedi les événements de Gaza lors de la réunion du cabinet papal (Curie) au Vatican. Le chef spirituel des catholiques, se référant aux frappes aériennes israéliennes sur Gaza ces derniers jours, a qualifié de « persécution » les attaques d’Israël. « Hier, alors qu’ils avaient autorisé le patriarche (le cardinal Pierbattista Pizzaballa) à entrer à Gaza, ils ne l’ont pas fait, et hier, des enfants ont été bombardés. Il ne s’agit pas d’une guerre mais de la persécution. Je tiens à le dire parce que cela touche les cœurs », a-t-il martelé.
Par ailleurs, dans le résumé d’un livre publié le mois dernier, le pape François avait écrit : « Selon certains experts, ce qui se passe à Gaza a les caractéristiques d’un génocide. Il faut examiner attentivement si cela répond à la définition technique définie par les juristes et les organisations internationales. »