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Pas de trêve dans la bande de Gaza : Un nouveau massacre perpétré à Rafah

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Le bilan des massacres perpétrés par l’armée sioniste contre les Palestiniens s’est alourdi, selon le ministère de la Santé à Gaza. En ce samedi 2 mars, 30.320 martyrs ont été recensés. Il a également fait état, dans un communiqué, de 92 morts au cours des dernières 24 heures et d'un total de 71.533 blessés dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre le 7 octobre. Ce bilan a précédé un nouveau carnage lors de raids israéliens sur les tentes des déplacés autour de l’hôpital émirati à Rafah, au sud de l’enclave. 11 martyrs et 50 blessés sont à déplorer, selon un premier bilan.
Pas de trêve dans la bande de Gaza : Un nouveau massacre perpétré à Rafah

Les combats entre la résistance palestinienne et les forces de l’occupation ne faiblissement dans plusieurs zones du nord et du centre de la bande de Gaza, là où les incursions israéliennes, au lendemain de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, avaient fait place nette d’après les responsables à Tel-Aviv. C’est dans ce cadre-là qu’il faudra placer le tir d’un missile sol-air par les Brigades al-Qods, en collaboration avec les Brigades al-Moudjahidines, contre un drone Hermes 900 abattu dans le ciel de Beit Lahia. Un deuxième drone a été intercepté dans la journée par la résistance palestinienne qui n’en finit pas de lancer roquettes et missiles sur les colonies et les concentrations de troupes israéliennes dans l’enveloppe de Gaza. Les sirènes d’alerte ont retenti dans une base aérienne israélienne en début de soirée après son ciblage par une salve de missiles.

Pour l’heure, les négociations d’une trêve, à défaut d’un cessez-le-feu définitif, piétinent toujours. L’establishment israélien, soutenu en cela par son alter ego américain, jouant sur le facteur temps qu’ils estiment défavorable à la résistance. Sauf que les combattants palestiniens font jusqu’à maintenant preuve d’une forte capacité à gérer les divers théâtres d’opérations dans la bande de Gaza.

Pour se faire bonne conscience, les États-Unis ont commencé les largages aériens d’aide sur Gaza, qui fait face à une grave crise humanitaire après des mois de guerre, a déclaré ce samedi un responsable militaire américain. Trois avions militaires américains ont largué de la nourriture sur la bande de Gaza, bombardée et assiégée par l’armée israélienne, afin d’« aider les civils affectés par le conflit actuel », a déclaré un responsable du Pentagone. Or la meilleur aide qui puisse arriver est l’arrêt du « nettoyage » auquel l’armée israélienne s’affaire au grand dam de la population civile. Washington dispose d’une carte maitresse non encore jouée : l’arrêt de l’alimentation, en armes, de l’entité sioniste. Mais il s’agit-là d’une autre paire de manche… A laquelle aucun des régimes arabes proches de l’Oncle Sam n’a songé à en faire une exigence de l’heure. C’est à croire que collusion il y a pour faire aboutir les desseins d’Israël.

Réoccuper Gaza

Des colons de l’enveloppe baliseraient déjà le terrain pour réoccuper la bande de Gaza, pendant que les carnages israéliens se poursuivent sans arrêt. Laissant présager la concrétisation du projet d’expulsion des Palestiniens de l’enclave. « Nous sommes venus ici pour déclarer que le jour suivant la fin de cette guerre, nous devons nous installer », a tranquillement expliqué une femme colon israélienne de la ville de Beit Hanoune, située au nord-est de la bande de Gaza. «Nous devons étendre les villes juives à toute la bande de Gaza », a-t-elle ajouté.« Ils ont construit deux structures ici », s’est-elle félicitée en montrant un groupe de colons venus construire deux maisons en bois. « C’est un acte symbolique. »

Des dizaines de colons de l’extrême-droite s’étaient massés vendredi 1er mars, sur le passage de Beit Hanoune, (Eretz pour les Israéliens), qui sépare le nord de la bande de Gaza de son enveloppe.  500 parmi eux ont traversé en direction de l’enclave palestinienne, a rapporté le media Times of Israel, selon lequel ils ont établi deux bâtiments au moins à proximité de la barrière de séparation, pour relancer le mouvement de colonisation qui avait été rompu en 2005, sous le mandat du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Selon l’armée israélienne, « des activistes ont installé des bâtiments en plastique et en bois derrière le mur de Beit Hanoun ». La nouvelle colonie a été baptisée New Nisanit. L’armée a assuré avoir évacué les colons qui sont entrés dans l’enclave. Elle n’a toutefois pas précisé si elle a démantelé les habitations qu’ils ont établies.

L’expert militaire de la chaine qatarie al-Jazeera a déclaré le 28 février dernier, qu’Israël mène actuellement une opération de destruction du nord de la bande de Gaza et d’établissement de nouvelles routes, ce qui permet de présager qu’il compte occuper longuement cette région. Il a rapporté que 150 bâtiments ont été rasés à Beit Hanoun en une semaine, dans le cadre d’une démolition méthodique qui illustre son intention d’effacer définitivement la ville.

Le sud de la bande de Gaza ne semble pas du tout épargné, alors que se multiplient les carnages. Samedi, un premier massacre a été perpétré dans le camp de Jabalia où la maison familiale des Hamdouna a été visée. 20 dépouilles ont été dégagées des décombres tandis que des cadavres y sont toujours ensevelis pour manque de moyen. Par la suite, un autre massacre a été perpétré dans un camp de déplacés dans l’entourage de l’hôpital de Rafah. Cette ville au sud de la bande de Gaza était devenue le seul refuge des déplacés chassés de leur région au nord et au centre. C’est un gigantesque campement où s’entassent 1,4 million de civils. Les images montrent des tentes en feu dans l’entourage de l’hôpital de la maternité émirati dans la ville de Rafah et des cadavres jonchant la rue. Selon un premier bilan il y a eu 11 martyrs dont un secouriste, une infirmière et des enfants et 50 blessés. Ces massacres corroborent l’idée que l’entité sioniste projette l’expulsion des Palestiniens de leur terre.

Perfidie égyptienne ?

Dès octobre, le ministère israélien du Renseignement a rédigé un document secret de dix pages, diffusé par WikiLeaks, donnant la marche à suivre pour l’expulsion de la population palestinienne de Gaza vers le nord du Sinaï. Des médias ont rendu compte il y a quelques semaines de cela que l’Egypte est en train de construire un camp dans le Sinaï. Mais elle attend le prix à toucher en échange. Le déblocage du fonds de 35 milliards de dollars que les Emirats arabes unis comptent offrir à l’Égypte, sous forme « d’investissements directs », pourrait être perçue comme faisant partie de la contrepartie que le Caire pourrait obtenir en échange de l’accueil des Palestiniens.

Moustafa Madbouli, Premier ministre égyptien, a indiqué que son pays va les percevoir en deux temps au cours des deux prochains mois. Le pays dirigé par le maréchal Al-Sissi est pris à la gorge via une dette souveraine de plus de 165 milliards de dollars. Un surendettement qui a provoqué une dévaluation de la monnaie nationale et plongé le pays dans  une inflation sans précédent.

Mais tous ces plans américano-israéliens pourraient tomber à l’eau à cause de deux facteurs non négligeables. D’abord la résilience dont fait preuve la résistance palestinienne, toutes factions confondues. Et last but not least, la volonté des Palestiniens à résister à tout transfert qui rappelle, à bien des égards, la Naqba de 1948.

La carte des pénuries

Après cinq mois de guerre, la quantité d’aide humanitaire acheminée par camions a chuté drastiquement et les Gazaouis font face à de graves pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments. Une arme largement usitée par ceux qui veulent rendre ce pan de la terre palestinienne invivable.

Des avions militaires étrangers ont commencé à y parachuter des palettes d’aide humanitaire. Des appareils jordaniens, avec le soutien de pays tels que le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas, ont pour l’instant organisé la plupart des largages. Bien des fois ratés… Plusieurs appareils égyptiens ont fait de même le 29 février, ainsi que des avions des Émirats arabes unis.

Imad Dughmosh, un habitant d’Al-Sabra dans le centre de la bande de Gaza, a déclaré à l’AFP qu’il avait pu récupérer de l’eau potable et de la nourriture grâce à ces largages, mais qu’il n’y en avait pas assez pour tous ceux dans le besoin. Les livraisons d’aide humanitaire ont été réduites au minimum depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Dix enfants sont déjà morts de « malnutrition et de déshydratation », a déclaré le 1er mars le ministère de la Santé. Face à cette situation dramatique, le président américain a annoncé que les États-Unis allaient prochainement participer aux largages. « Dans les prochains jours, nous allons nous joindre à nos amis de Jordanie et d’ailleurs en opérant des largages de nourriture entre autres choses » sur Gaza, a-t-il annoncé. Un responsable américain a toutefois estimé que ces parachutages « ne pourraient être qu’une goutte d’eau dans l’océan » par rapport aux besoins. Outre les risques liés au largage de colis lourds sur des zones surpeuplées, des habitants de Gaza ont assuré à l’AFP que de nombreuses palettes avaient fini dans la Méditerranée. Pour Jens Laerke, porte-parole de l’agence de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), les largages aériens posent « de nombreux problèmes ». « L’aide qui arrive de cette manière ne peut être qu’un dernier recours », a-t-il déclaré. «  Le transfert par voie terrestre est tout simplement meilleur, plus efficace et moins coûteux». Il a toutefois lancé un avertissement: « Si rien ne change, une famine est presque inévitable ». Les Nations unies accusent les forces israéliennes de bloquer « systématiquement » l’accès à Gaza, ce qu’Israël nie. Pour les organisations humanitaires dont l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le mieux serait qu’Israël ouvre les points de passage frontaliers et permette aux convois de camions d’entrer et de distribuer l’aide en toute sécurité. Un porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré qu’un millier de camions attendaient à la frontière égyptienne. « Les parachutages sont extrêmement difficiles », a déclaré Stéphane Dujarric. « Mais toutes les options restent sur la table ». Les largages aériens peuvent également se révéler très coûteux. Pour Jeremy Konyndyk, président de l’ONG Refugees International, les parachutages ne peuvent « être utiles qu’à la marge ». Un avion peut larguer l’équivalent du chargement de deux camions, mais pour un coût dix fois supérieur, a-t-il déclaré le 1er mars à la BBC. « Plutôt que larguer de la nourriture depuis les airs, nous devrions exercer une forte pression sur le gouvernement israélien pour qu’il permette l’acheminement de l’aide par des canaux plus traditionnels, qui permettent de fournir une aide à plus grande échelle », a-t-il estimé. C’est bien à ce stade-là que le soutien égyptien à la cause palestinienne, laquelle fait partie intégrante de « sa souveraineté nationale », doit être activé, en forçant la main à Israël. Comme à son allié US qui l’asphyxie…

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