Depuis une semaine se tient la session parlementaire annuelle. Elle marque le début d’un nouveau mandat inédit pour Xi Jinping, et le départ du Premier ministre Li Keqiang qui avait été nommé à ce poste le 15 mars 2013. C’est Li Qiang, un proche de Xi Jinping, membre du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois, qui lui succède. Les nouveaux visages du Conseil des affaires d’État chinois confirmés par les délégués réunis au Palais du peuple, ne sont pas des inconnus. Nommés par le nouveau Premier ministre, la plupart sont des collaborateurs de longue date du chef de l’État.
Et si les rivaux de l’homme fort de l’Empire du Milieu ont dû prendre leur retraite, d’autres ont obtenu des dérogations pour rester en poste. C’est le cas du gouverneur de la Banque centrale et du ministre des Finances qui ont dépassé l’âge limite, mais restent aux commandes de la politique économique et monétaire. Yi Gang et Liu Kun sont dans le même bateau, celui de risques financiers systémiques accrus (crise immobilière, endettement des provinces) et d’une croissance chinoise ralentie. Face à la grogne sociale, le parti communiste chinois a fait de la stabilité et de la relance économique post Covid-19 une priorité. Sachant que les efforts pour un changement structurel et réglementaires de l’économie chinoise sont toujours en cours.
Une administration nationale de réglementation financière doit ainsi être mise en place au cours de cette troisième mandature Xi Jinping. Autre priorité, dans le cadre de la guerre commerciale avec les États-Unis : la lutte contre les risques d’asphyxie technologique et contre l’hégémonie du dollar notamment via la promotion des paiements en yuans. Les ministres du Commerce, de l’Agriculture et de la Technologie sont également maintenus à leur poste.