Le naufrage continue à faire des remous en Grèce, tant les conditions troubles dans lesquelles il s’est déroulé a alimenté dès l’origine d’importantes suspicions sur le rôle exact des garde-côtes grecs dans cet impressionnant décès collectif en mer.
Sur le bateau de pêche bondé, migrants et demandeurs d’asile étaient entre 400 et 750 personnes selon les différentes estimations. Seuls 104 ont survécu, sauvés après le retournement de leur embarcation, en juin, au large de la ville grecque de Pylos. Partis de Libye, hommes, femmes et enfants à bord avaient l’intention de rallier les côtes de l’Italie.
À présent, 40 d’entre eux portent plainte contre les garde-côtes grecs. Sur la forme, les plaignants leur reprochent notamment de ne pas avoir accompli leur devoir de sauveteurs, malgré la situation de détresse, alors que ceux-ci escortaient pourtant leur embarcation.
Les témoignages qui ont émergé depuis le drame font majoritairement état en réalité d’une tentative de la part des garde-côtes de tirer le bateau, tentative qui aurait alors causé le retournement du navire, puis le décès consécutif de centaines de personnes.
Au niveau grec, une enquête pour déterminer les causes du désastre est par ailleurs toujours en cours. De leur côté, les plaignants et leurs avocats réclament, eux, une enquête indépendante.