« Le conseil de la Choura », organe dirigeant du Hezbollah, « s’est accordé pour élire cheikh Naïm Qassem secrétaire général du Hezbollah », a annoncé un communiqué de la formation islamiste chiite en guerre contre Israël. A 71 ans, le nouveau guide de la Résistance islamique qui fait partie des fondateurs du Hezbollah en 1982 est devenu, en 1991, secrétaire-général adjoint du mouvement, un an après les accords censés réconcilier les Libanais après la guerre civile (1975-1990). Dernièrement, il était apparu lors de trois allocutions télévisées depuis la mort du leader historique martyr, dont la dernière le 15 octobre. Il avait alors affirmé à l’adresse des Israéliens que « la solution » qui permettrait le retour chez eux des habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du Hezbollah depuis un an était « un cessez-le-feu », menaçant, sinon, de frapper « partout » en Israël. Cet ancien professeur de chimie, diplômé de l’Université libanaise (publique) né à Kfarfila, dans le sud du Liban, est appelé à gérer le conflit meurtrier avec Israël qui a déjà fait plus de 2 600 morts et 12 000 blessés, 1,4 million de déplacés et provoqué des destructions considérables dans le sud du Liban, la banlieue sud de Beyrouth et la plaine orientale de la Bekaa. Disposant d’une solide formation religieuse, acquise auprès de Mohammad Hussein Fadlallah, l’un des plus éminents imams chiite respecté, le nouveau chef du Hezbollah, affable et courtois, ayant piloté des négociations politiques liées au Parlement et au gouvernement, n’en compte pas moins parmi les « faucons » de la Résistance et l’un des intellectuels féconds de la formation (il a 20 ouvrages à son actif, dont l’opus « Hezbollah : la voie, l’expérience et l’avenir » publié en 2008).
Son manque d’expérience dans le domaine militaire peut paraitre comme un handicap. Largement surmonté depuis ses dernières apparitions mettant en garde, avec la solennité qui s’impose, l’entité sioniste. Tout cela s’est traduit, sur le terrain, par une remontée en puissance des attaques menées par le Hezbollah contre les bases et colonies israéliennes. En gardant le cap dans l’actuelle confrontation, avec l’appui nécessaire au combat du peuple palestinien, il confirme que rien n’a changé pour le Hezbollah qui ne doutait pas un instant des véritables desseins d’Israël et de l’Oncle Sam dans la région.