« Les discussions ont porté sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », a indiqué un communiqué de la diplomatie russe. Les échanges ont également abordé « les questions actuelles du développement progressif des relations traditionnellement amicales entre la Russie et le Maroc, y compris le maintien d’un dialogue politique régulier pour résoudre les crises en cours au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». Les deux parties ont souligné que les principes du droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU devraient être la base de la résolution des crises dans la région.
M. Bogdanov avait également reçu, le 2 avril dernier, l’ambassadeur algérien à Moscou. Les discussions ont couvert plusieurs sujets, dont « la situation au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Sahara-Sahel ».
Les diplomates marocains et algériens en poste à Moscou sont régulièrement reçus au ministère russe des Affaires étrangères, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à examiner la question du Sahara.
Pour rappel, la Russie s’était abstenue lors du vote de la résolution 2756 par le Conseil de sécurité, le 31 octobre 2024. Elle avait également refusé de soutenir une proposition algérienne visant à élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara.
Ruades polisariennes
En attendant, le Polisario s’en est pris avec virulence à Alexandre Ivanko, chef de la mission de l’ONU au Sahara (MINURSO), l’accusant d’avoir divulgué le contenu de son rapport semestriel avant sa présentation officielle aux membres du Conseil, prévue le 14 avril. Le Front séparatiste estime que ce rapport contient des données biaisées et considère que ce document « sert l’agenda de Rabat ».
Le rapport met en lumière la coopération étroite entre les Forces armées royales et les éléments de la MINURSO, tout en soulignant les « entraves systématiques » que le Polisario impose aux mouvements de la mission onusienne à l’est du mur, ce qui complique l’accomplissement de son mandat de surveillance du cessez-le-feu signé en 1991.
Le document révèle également que la MINURSO a proposé, le 6 février dernier, un cessez-le-feu durant le mois de Ramadan. Initiative favorablement accueillie par le Maroc et ignorée par le Polisario. Ce contraste illustre, selon le rapport, les écarts entre les deux parties quant au respect de leurs engagements liés à l’accord de cessez-le-feu, surtout après la déclaration du Polisario en 2020 annonçant son retrait de cet accord.
Le rapport s’attarde aussi sur l’évolution de la nature du conflit, indiquant que le Maroc a eu recours à des technologies avancées, notamment les drones, dans le cadre de la légitime défense et pour protéger ses unités militaires face à des attaques et provocations répétées. Il précise que les enquêtes ont confirmé que les frappes aériennes ont visé des équipements et des installations, sans cibler les civils.
Il convient de noter que cette offensive médiatique intensive menée par le Polisario contre le responsable onusien s’inscrit dans une tentative d’influencer le climat général précédant la tenue de la session du Conseil de sécurité.