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Lourdes pertes israéliennes à Khan Younès : La résistance mène des opérations héroïques au sud de Gaza

La guerre asymétrique en cours dans la bande de Gaza réserve bien des surprises à l’armée génocidaire de l’occupant israélien. A Khan Younès, le bourbier est devenu mortel au point que des appels à la prière ont été faits pour préserver la vie des éléments de l’armée sioniste. Cette dernière qui s’évertue, comme le confirme le nouveau bilan établi par le ministère de la Santé à Gaza, à multiplier les massacres. Au cours des dernières 24 heures, 4 tueries ont coûté la vie à 46 Palestiniens et blessé 65 autres.
Lourdes pertes israéliennes à Khan Younès : La résistance mène des opérations héroïques au sud de Gaza

Le dernier bilan établi par le ministère de la Santé à Gaza porte samedi le nombre des martyrs à 33.137, outre les 75.817 blessés. Autant dire que le génocide persiste dans cette poche palestinienne et ce en dépit de l’appel pressant lancé par Washington pour un cessez-le-feu. L’opinion US qui n’en finit pas d’appeler à la cessation des combats à Gaza, message repris sous diverses formes par les manifestations qui ont cours dans plusieurs villes, 37 sénateurs du Congres US, dont Nancy Pelosi, ont adressé un message à Joe Biden réclamant de suspendre l’aide militaire à Israël. Une réaction qui intervient dans le sillage de l’assassinat prémédité des humanitaires du WCK dans la bande de Gaza.

En attendant, c’est vers le Caire que se tournent les regards. En effet, la délégation du Hamas attendue dimanche au Caire à la demande des Egyptiens, rappelle que ses 4 exigences restent inchangées : un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes, le retour des déplacés et la conclusion d’un accord pour échanger les détenus. C’est Khalil Al-Haya qui pilote la délégation de la résistance palestinienne se rendant en Egypte où une délégation de hauts responsables US sont attendus dès lundi.

C’est donc forts d’un acquis militaire de plus sur le terrain que les négociateurs palestiniens se rendent au Caire. En effet, l’armée d’occupation israélienne s’enlise dans la bataille de Khan Younes au sud de la bande de Gaza où la bataille se poursuit pour le 5eme mois consécutif.

Les Brigades al-Qassam, bras armé du Hamas, ont annoncé la mort de 11 militaires israéliens dans des opérations spéciales réalisées samedi sur l’axe de Khan Younes. Les Qassam ont indiqué que dans l’une de ces opérations, leurs combattants ont visé dans la région al-Zanna à l’est, 3 chars israéliens Merkava avec des obus anti chars al-Yassin 105. Par la suite, lorsque des éléments des forces de secours israéliennes sont intervenus pour leur venir en aide, ils sont tombés dans un champ de trois mines anti personnes préparé à l’avance selon la version du Hamas qui a indiqué qu’il y a eu 9 tués israéliens et que les combats se poursuivaient.

Dans la seconde opération, 5 autres militaires ont été tués à distance zéro lorsque les résistants ont attaqué un véhicule de transport de soldats israéliens dans le quartier al-Amal à l’ouest de Khan Younes.

Dans une troisième opération qu’elles ont annoncée, un char israélien a été visé à l’aide d’obus al-Yassin 105 et une force d’infanterie a été ciblée par un engin. Il y a eu des tués et des blessés, selon les Brigades al-Qassam.

Le correspondant d’al-Jazeera a rendu compte que trois hélicoptères de l’armée israélienne ont atterri dans la zone pour récupérer les tués et les blessés israéliens.

Pour leur part, les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont fait part du pilonnage au mortier d’un attroupement de soldats l’occupation dans les axes de progression au centre de Khan Younes.

Les Brigades Abou Ali Moustafa du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) ont-elles aussi rendu compte d’une opération au cours de laquelle leurs combattants ont visé un char dans la région d’al-Matahen, à l’est de la ville de Khan Younes avec des obus de mortier.

Khan Younes est l’épicentre des combats depuis le 1er décembre 2023, date à laquelle l’armée d’occupation a entamé le siège de ce gouvernorat et avoir mené des raids aériens de grande envergure, déclarant y avoir détruit 50 cibles. Le 3 décembre, les forces d’occupation ont entamé l’offensive terrestre, escortées par des véhicules blindés. Deux jours plus tard, elles ont annoncé qu’elles sont arrivées dans la ville de Khan Younes, indiquant que ce fut le jour de combat le plus violent depuis le début de l’offensive terrestre le 29 octobre. Depuis les combats se poursuivent, auxquels participent toutes les factions de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza.

L’armée israélienne a assuré y avoir détruit des dépôts d’armements, des tunnels, un atelier de fabrication de drones, des infrastructures souterraines, … La journée la plus sanguinaire pour l’armée d’occupation a été le 24 janvier lorsque 21 militaires israéliens ont péri dans l’explosion et l’effondrement d’un bâtiment dans la ville.

A la fin du mois de février, l’armée d’occupation était sur point d’annoncer la prise finale de Khan Younes et le retrait de ses troupes. Elle avait auparavant déclaré l’éradication de la brigade de Khan Younes du Hamas et avoir terminé le nettoyage des zones ouest suite à des raids aériens. Mais les Brigades al-Qassam ont assuré que leurs combattants y sont revenus après avoir visé des soldats retranchés dans une maison.

 

Résistance forte

A la mi-mars, Omer Cohen, commandant de la brigade des commandos de l’armée d’occupation a reconnu que ses forces mènent depuis deux semaines des combats dans le quartier Hamad à Khan Younes « comme nulle part ailleurs ». Dans un entretien avec le quotidien Haaretz, il a souligné que « le Hamas dispose ici de moyens plus importants pour conduire ses forces ». Selon lui, le quartier est « rempli de combattants palestiniens et d’un arsenal de combat plus perfectionné dont des explosifs de haut niveau. Alors que le Hamas a perdu dans des zones importantes de la bande de Gaza sa capacité de gestion et de contrôle, ici dans ce quartier (Hamad), les formations de combats continuent d’agir », a-t-il affirmé.

Le commandant de l’Unité Igoz de reconnaissance de la Brigade Golani a lui aussi admis la difficulté de la situation. « Lorsque tu entres dans la banlieue de Hamad, tu vois que c’est un nid de frelons pour les terroristes », selon ses termes. Interrogé par al-Jazeera sur le cours de la guerre depuis son lancement, l’expert militaire et officier à la retraite al-Falahi a déclaré que la guerre a connu trois étapes cruciales. D’après lui, la première a été celle de « l’offensive stratégique lancée par l’armée d’occupation » et la seconde étape celle de « l’équilibre stratégique entre les deux protagonistes ». Pour l’heure, « nous entamons l’étape la plus dangereuse. C’est la bataille d’épuisement et d’usure des deux protagonistes. La résistance estime qu’elle doit préserver le plus possible ses capacités militaires et ses infrastructures car la bataille pourrait perdurer », a-t-il affirmé, expliquant que « les factions de la résistance s’attellent pour réaliser les opérations les plus précises et qui causent le plus de pertes directes possibles, dans le nord, le centre et le sud». En revanche, « les forces d’occupation tentent de donner l’impression qu’elles se trouvent dans ces régions en poursuivant le bombardement aérien et en procédant à des infiltrations limitées dans des zones géographiques avant de se retirer », poursuit-il. « Que ce soit dans le nord, dans le centre ou dans le sud, les forces israéliennes présentes ne sont pas capables d’assoir leur contrôle dans ces zones qui sont étendues, car les capacités nécessaires de leur déploiement leur font défaut pour le moment pour de nombreuses raisons dont le front du nord (avec le Liban), celui de la Cisjordanie, en plus du fait qu’elles se préparent pour une bataille en direction de Rafah », a-t-il conclu.

Pour sa part, l’armée d’occupation israélienne a rapporté que son unité Guivati poursuit ses opérations militaires dans le quartier al-Amal et que « des forces effectuent des opérations d’assaut et de perquisition dans des bâtiments terroristes ». Elle a indiqué avoir trouvé 40 engins piégés et près d’une tonne de produits explosifs. L’armée d’occupation a révélé que ses soldats mènent des combats frontaux contre les combattants palestiniens indiquant en avoir tué 4 d’entre eux. Dans la soirée de samedi, un communiqué annonce la mort d’un colonel du corps des parachutistes dans le sud de Gaza.

Oscar Camps, directeur de l’ONG Open Arms a qualifié Gaza de « laboratoire dystopique où le sang des gens coule tandis que les technologies de guerre sont testées et perfectionnées, dirigées par des algorithmes de plus en plus automatisés qui permettent de diluer toute responsabilité humaine, en utilisant la technologie et en banalisant le mal ».

« Maintenant, les États s’empressent d’exprimer leurs condoléances aux familles, mais ils ne font pas preuve de la même précipitation pour arrêter l’envoi d’armes vers ce laboratoire de destruction », a ajouté O. Camps. « Combien d’humanité doit encore être perdue dans ce génocide ? », a-t-il lancé.

Tel-Aviv Psycho

Israël a reconnu mardi avoir mené par erreur la frappe aérienne qui a tué sept membres du personnel de WCK qui déchargeaient de la nourriture amenée par mer dans la bande de Gaza, zone en guerre depuis le 7 octobre. Et a limogé deux des militaires jugés responsables du massacre. En attendant, WCK et Open Arms se sont repliées de Gaza.

A signaler que la guerre dans laquelle l’entité israélienne s’est retrouvée engluée après son équipée génocidaire dans la bande de Gaza en ressent les effets. Ainsi, Eran, service d’assistance téléphonique pour la santé mentale a publié vendredi des statistiques pour les six premiers mois de la guerre. L’organisation a qualifié ces chiffres de « significatifs et inquiétants ».

Au cours des six derniers mois, depuis le 7 octobre, Eran a reçu 172 000 demandes de soutien en matière de santé mentale par téléphone ou en ligne. La moyenne est de 33 000 par mois, avec un nombre plus élevé que la moyenne (44 000) au cours du premier mois de la guerre. Le nombre moyen d’appels quotidiens depuis le début de la guerre est de 920.

Pour la seule journée du 7 octobre, l’organisation a traité plus de 3 500 appels entrants. Ce chiffre est à comparer aux 500 appels qu’il reçoit un samedi ordinaire.

Le nombre d’appels émanant d’hommes, catégorie de population dont les appels à la hotline sont généralement peu fréquents, a augmenté de 10 % par rapport au nombre habituel d’appels. De nombreux appels provenaient de soldats (hommes et femmes) en service régulier ou de réserve, comme en témoigne le fait que 41 % des appels reçus par la ligne d’assistance téléphonique provenaient de personnes âgées de 18 à 35 ans.

Le nombre d’appels d’enfants et d’adolescents de moins de 17 ans a augmenté de 125 % par rapport à la même période l’année dernière. Cette augmentation a été particulièrement évidente au cours des premières semaines de la guerre. Eran a constaté une augmentation de 950 % des appels concernant l’anxiété, les traumatismes et les pertes de proches par rapport aux mêmes six mois en 2022-2023. Alors que la guerre s’éternise, les appels pour dépression, solitude et détresse émotionnelle générale augmentent. Sur les 38 240 jeunes de moins de 24 ans qui ont appelé le service d’assistance téléphonique, 60 % étaient des femmes et 40 % des hommes. Un tiers de ces appels concernait l’anxiété et les traumatismes. Un appel sur cinq concernait une angoisse mentale profonde…

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