Durant tout le week-end dernier, les sept composantes de l’opposition syrienne ont multiplié les réunions pour produire un document commun sur la relance des négociations avec Damas.
« Les contextes internationaux et régionaux » et la situation en Syrie « sont propices à la reprise de négociations directes […] dans le cadre d’un programme et d’un calendrier précis », indique un communiqué publié dimanche par le Haut comité des négociations (HCN) qui regroupe les principaux représentants de l’opposition au régime syrien. A l’issue d’une réunion de deux jours à Genève, le HCN a appelé « à soutenir les efforts des Nations unies » pour prendre les mesures nécessaires en vue d’une « solution politique globale », conformément à cette résolution de l’ONU, en référence à la décision 22/54.
L’opposition qui ne s’est pas réunie depuis plus de trois ans appelle donc à reprendre les discussions avec le régime sous l’égide de l’ONU. Le HCN a estimé que la réintégration du régime dans le giron arabe comportait « le risque » de voir le régime rejeter toute solution politique.
Si le Qatar ou l’Égypte étaient à Genève ce week-end, ni l’Arabie Saoudite, ni les Émirats arabes unis n’ont envoyé de délégations. Les deux parrains traditionnels de l’opposition ont repris leurs relations diplomatiques avec la Syrie. Autant dire que leur choix est fait. Même la Turquie, principal soutien des rebelles contrôlant des régions du nord de la Syrie, semble plus disposée à se rapprocher de Damas qui exige, pour toute normalisation, le départ des troupes turques des régions syriennes où elles se cantonnent.
A signaler aussi que Damas et Bagdad vont renforcer leur coopération en matière d’aide humanitaire et de lutte contre le trafic de drogue, ont annoncé les chefs de la diplomatie des deux pays dimanche à Bagdad, alors que Damas sort de son isolement diplomatique. La visite en Irak de Fayçal Mokdad, ministre syrien des Affaires étrangères, intervient au moment où le président syrien Bachar el-Assad se défait peu à peu de son statut de persona non grata et retourne sur la scène régionale après plus d’une décennie d’isolement.
Les deux responsables ont également évoqué la question des réfugiés syriens qui ont quitté leur pays à cause de la guerre, fuyant vers les pays voisins: la Jordanie, le Liban et l’Irak, notamment. « Nous avons reçu environ 250.000 réfugiés, dont la plupart se trouvent dans des camps au Kurdistan d’Irak », a rappelé M. Hussein.
La prochaine étape, selon lui, « portera sur l’aide humanitaire et la manière de l’acheminer vers la Syrie », où le séisme du 6 février a fait plus de 6.000 morts, surtout dans les zones rebelles du nord et nord-ouest du pays toujours morcelé par la guerre. Remerciant l’Irak pour sa « solidarité » après le tremblement de terre, F. Mokdad s’est félicité de la « progression » des relations bilatérales. « Nous allons continuer à coopérer pour combattre le terrorisme et éliminer le danger que représente la drogue », a-t-il ajouté.
Dimanche, F. Mokdad s’est entretenu aussi avec Mohammad Chia el-Soudani, Premier ministre et Abdel Latif Rachid, président, selon Ahmad el-Sahaf, porte-parole du ministère des Affaires étrangères irakien.