Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, a ordonné « à un comité de haut rang de lancer une enquête sur la cause du crash de l’hélicoptère présidentiel » qui a tué neuf personnes, dont le président et le ministre des Affaires étrangères, selon l’agence de presse Isna. L’épave de l’hélicoptère disparu a été découverte à l’aube sur le flanc d’une montagne qu’il aurait heurtée pour une raison encore inconnue, selon des médias. Il s’était envolé dans des conditions météorologiques difficiles.
L’hélicoptère avait disparu, dimanche 19 mai, en début d’après-midi alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard. L’épave a été découverte, lundi 20 mai à l’aube, et les secours ont rapidement indiqué qu’il n’y avait « aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère » étaient en vie, selon la télévision d’Etat. L’équipe de secours a confirmé la mort en martyr du président Ebrahim Raïssi, son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan de l’Est, Malek Rahmati, l’imam de la prière de vendredi de Tabriz, Mohammad-Ali Al-Hashem et d’autres membres de la délégation présidentielle. Selon les secours, les corps des victimes de l’accident d’hélicoptère, dont celui du président, ont été récupérés.
L’hélicoptère qui transportait le chef de l’exécutif iranien et son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian aux côtés d’autres personnes a rencontré quelques difficultés et a été contraint d’effectuer un « atterrissage brutal », dimanche 19 mai 2024 dans la ville de Jolfa, dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan de l’Est. L’appareil, un Bell 212, faisait partie d’un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, grande ville du nord-ouest, d’où E. Raïssi devait rejoindre Téhéran. L’Iran exploite divers hélicoptères dans le pays, mais les sanctions internationales ont rendu difficile l’obtention de pièces de rechange. Ahmed Vahidi, ministre de l’Intérieur, a évoqué la possibilité d’un « atterrissage brutal » de l’appareil présidentiel, sans donner de détails.
E. Raïssi s’est rendu dimanche dans la province d’Azerbaïdjan oriental, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l’Azerbaïdjan occidental, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Au cours d’une conférence de presse commune, il a de nouveau apporté son soutien à la Résistance palestinienne face à Israël. « Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman », a-t-il notamment déclaré.
Le gouvernement iranien a pour sa part annoncé le martyre du chef de l’Etat, affirmant la poursuite de la voie du serviteur du peuple. « Le président Raïssi n’a pas hésité à servir le pays et à veiller à son développement et à sa prospérité ». Et le gouvernement iranien d’ajouter: « Nous présentons nos condoléances au peuple iranien et au chef de la révolution et de la République, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, pour cette tragédie ».
La télévision d’Etat a diffusé, lundi matin, des chants religieux en montrant des photos du président. « Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême », a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant « le martyre » des victimes.
La perspective de découvrir vivants le président de 63 ans, élu en 2021, et les huit autres passagers, avait progressivement diminué durant la nuit. Parmi eux figuraient le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du président et trois membres d’équipage. La télévision d’Etat avait diffusé dans la soirée des images de fidèles en train de prier pour la santé du président dans les rues de Téhéran et dans plusieurs mosquées, dont celle de la ville sainte de Mashhad (nord-est), cité natale d’E. Raïssi.
A la demande de Téhéran, Moscou avait annoncé envoyer en Iran une cinquantaine de spécialistes des opérations de sauvetage, des véhicules tout-terrain ainsi qu’un hélicoptère. Le président Vladimir Poutine s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Iran en Russie, selon l’agence de presse officielle Tass.
Plusieurs pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Koweït) ont apporté leur soutien à Téhéran et offert de l’aide dans les recherches, au même titre que la Syrie et l’Irak. La Turquie a déployé 32 secouristes et un drone de vision nocturne qui a été opérationnel durant la nuit, tandis que l’Union européenne a annoncé avoir activé, à la demande de l’Iran, « le service de cartographie de réponse rapide Copernicus EMS » pour épauler Téhéran dans les recherches.
E. Raïssi, qui présidait la République islamique depuis près de trois ans, avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour. La Constitution prévoit que, en cas de décès, le président est remplacé par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, en attendant la tenue d’une élection présidentielle dans les 50 jours. L’article 131 de la Constitution de la République islamique prévoit que, « en cas de décès, de destitution, de démission, d’absence ou de maladie d’une durée supérieure à deux mois du président », c’est « le premier vice-président qui assumera les pouvoirs du président ». Mohammad Mokhber, 68 ans, a été nommé par E. Raïssi comme premier vice-président en août 2021, après la présidentielle. Il est né à Dezfoul dans la province du Khouzestan (sud-ouest), où il a occupé plusieurs postes officiels.
Ali Bagheri, négociateur en chef iranien du dossier du nucléaire, a été nommé lundi à la tête de la diplomatie de l’Iran à titre provisoire après le décès du ministre des Affaires étrangères, H. Amir-Abdolahian. A. Bagheri a été désigné « responsable du comité des relations extérieures du gouvernement », a annoncé Ali Bahadori Jahromi, porte-parole du gouvernement.
Considéré comme un proche du guide suprême Ali Khamenei, A. Baghéri, 56 ans, avait été nommé en septembre 2021 vice-ministre des Affaires étrangères et négociateur en chef chargé du dossier nucléaire. Après la conclusion de l’accord en 2015, il avait reproché à plusieurs reprises à l’ancien gouvernement du président Hasan Rouhani d’avoir accepté des restrictions sur le programme nucléaire du pays et d’avoir permis aux « étrangers » d’accéder aux sites iraniens. En septembre 2023, il a défendu les négociations avec l’Occident et critiqué « ceux qui, sous couvert de défense des valeurs, tentent de donner à la négociation un aspect antivaleurs ». Ces individus « veulent en réalité priver la République islamique d’un outil clé et important pour garantir les intérêts nationaux », avait déclaré A. Bagheri, cité par des médias locaux. Les négociations sont au point mort depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018, à l’initiative du président d’alors, Donald Trump.
A rappeler que le Leader de la Révolution islamique a présenté ses condoléances à l’occasion de la mort en martyr du président Ebrahim Raïssi, son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan de l’Est, Malek Rahmati, l’imam de la prière de vendredi de Tabriz, Mohammad-Ali Al-e Hashem et d’autres membres de la délégation présidentielle.
Après l’annonce de la mort en martyr du président et de ses compagnons dans un accident d’hélicoptère, le lundi 20 mai, les messages de condoléances affluent de la part des responsables des pays du monde entier. Vladimir Poutine a rendu hommage au président iranien Ebrahim Raïssi, le qualifiant de « politicien remarquable » et de « véritable ami » de la Russie. « Ebrahim Raïssi était un politicien remarquable (…) En tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations de bon voisinage entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique », a indiqué le président russe, dans un télégramme de condoléances diffusé par le Kremlin. Pour sa part, Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a déclaré dans son message : « Nous nous souviendrons toujours de ces personnalités politiques éminentes comme de véritables patriotes de la RII qui ont fermement défendu les intérêts de leur pays et qui ont sacrifié leur vie au service dévoué de la patrie. » La Fédération de Russie a également mis en berne le drapeau de l’Iran en signe de respect et de solidarité avec l’Iran.