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L’Europe a mal à son autonomie vis-à-vis des USA : E. Macron en quête de leadership

Le journal américain Politico a rapporté dimanche que le président français considère que le grand danger qui pèse sur l’Europe est de « s’engager dans des crises qui ne sont pas les siennes ». Cette liberté de ton, saluée par Pékin, n’a pas manqué de faire réagir Washington. Les Américains restent circonspects face à l’hôte de l’Elysée qui, la veille de son départ en Chine, avait discuté avec Joe Biden.
L’Europe a mal à son autonomie vis-à-vis des USA

Dans une interview accordée au journal à bord de son avion, Emmanuel Macron a affirmé que l’Europe devait « réduire sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis » et éviter d’être entraînée dans une confrontation entre la Chine et les Etats-Unis à propos de Taïwan. L’hôte de l’Elysée a réitéré sa théorie de « l’autonomie stratégique » pour une Europe que la France conduirait à devenir une « troisième grande puissance ». Il a estimé que le « grand danger » auquel l’Europe est confrontée est qu’elle est « engluée dans des crises qui ne sont pas les siennes, ce qui l’empêche de construire son indépendance stratégique ».
« Le paradoxe est que si ces crises sont vaincues par la panique, nous pensons que nous deviendrons de simples partisans des USA. La question à laquelle les Européens doivent répondre est de savoir si nous avons intérêt à précipiter une crise à Taïwan ? Non », souligne E. Macron. A ses yeux, « le pire, c’est la conviction que nous, les Européens, devrions nous réduire au rôle de simples vassaux sur cette question et nous inspirer de l’agenda américain et de la réaction exagérée de la Chine ».
Le président français a également fait valoir que « l’Europe a accru sa dépendance vis-à-vis des États-Unis dans les domaines des armes et de l’énergie, or, elle doit désormais se concentrer sur le renforcement des industries de défense européennes ». Et suggéré que l’Europe réduise sa dépendance vis-à-vis de « l’extraterritorialité du dollar américain ». « Si les tensions s’intensifient entre les deux superpuissances… nous n’aurons ni le temps ni les ressources pour financer notre indépendance stratégique », a-t-il encore précisé.
Il est à noter que le président français avait appelé, en décembre dernier, les pays européens à être plus décisifs et plus forts au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et à réduire la dépendance vis-à-vis des États-Unis dans le domaine de la sécurité. Auparavant, le site chinois CGTN a évoqué dans un article les ambitions d’E. Macron d’atteindre une plus grande indépendance stratégique européenne et de réduire la dépendance vis-à-vis de Washington.

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