Les États-Unis déclarent être en train d’évaluer les risques pour leur sécurité nationale à la suite des fuites de documents secret-défense révélées par le New York Times. Ces documents révèlent en effet une partie des coulisses de l’espionnage américain en ces temps de guerre en Ukraine. Ils démontrent formellement que les services de renseignement US ont infiltré l’armée russe, jusqu’au commandement militaire, dont l’objectif était entre autres de manipuler les opinions, notamment en Afrique.
Selon le Washington Post, qui a pu consulter une partie de ces documents confidentiels, les services US avaient connaissance de projets internes de la GRU, la direction générale des renseignements de l’état-major des forces armées russes, notamment la préparation d’une campagne de propagande dans plusieurs pays africains. Elle aurait été destinée à discréditer les États-Unis et la France et à orienter l’opinion publique contre les dirigeants soutenant l’aide à l’Ukraine. Selon un rapport des services américains, consulté par le Washington Post, l’objectif du renseignement militaire russe était aussi de propager dans des médias africains des récits défavorables à l’Ukraine et à son président, Volodymyr Zelensky.
Autre aspect de cette fuite, un document confidentiel montre que le groupe Wagner a cherché à acheter des armes turques. Début février, des employés du groupe paramilitaire russe ont rencontré des contacts turcs pour acquérir armes et équipement pour les actions du groupe en Ukraine et aussi au Mali. Le rapport indique, toujours selon le Washington Post, que le président de la transition, Assimi Goïta, a confirmé que le Mali pouvait acheter des armes à la Turquie au nom de « Vagner », orthographe utilisée dans le rapport. La note censée rester confidentielle ne dit cependant pas clairement quel était le niveau de connaissance des autorités gouvernementales turques au sujet de cette démarche – la Turquie est une alliée officielle de l’Otan – et si la transaction a été menée à terme.