Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé vendredi que quatre patients étaient morts après des coupures d’électricité qui ont provoqué l’arrêt de la distribution d’oxygène dans un hôpital de Gaza après que les forces israéliennes en ont pris le contrôle. « Les générateurs du complexe hospitalier se sont arrêtés et l’électricité a été coupée » dans l’hôpital Nasser de Khan Younès, a précisé le ministère dans un communiqué. Il a ajouté craindre pour la vie de neuf autres patients en soins intensifs et à la pouponnière de l’hôpital, et tenir « les forces israéliennes pour responsables de la vie des patients et des équipes » sur place. Le ministère avait indiqué la veille que plusieurs centaines de personnes – patients, personnel médical et autres civils – se trouvaient encore à l’intérieur du complexe hospitalier. L’armée israélienne avait expliqué le même jour avoir lancé une « opération ciblée » sur l’hôpital Nasser après avoir eu des « renseignements crédibles » indiquant que le Hamas y aurait retenu des otages « et qu’il y aurait peut-être des corps d’otages » sur place. Tsahal a ensuite précisé dans la soirée n’avoir « pas encore trouvé de preuves » de cela dans le complexe, mais y avoir saisi « des armes, des grenades et des obus de mortier ».
Après plus de quatre mois de guerre entre Israël et le Hamas, les violences se concentrent sur le sud de la bande de Gaza assiégée et dévastée, entre Khan Younès et Rafah, dernière ville du secteur, adossée à la frontière fermée avec l’Égypte. L’hôpital Nasser a accueilli ces dernières semaines des milliers de civils fuyant la guerre, dont une partie l’ont fui ces derniers jours dans des conditions chaotiques à mesure que le feu des combats entre l’armée et la résistance palestinienne se rapprochait.
A signaler que l’entité sioniste a dénoncé, dans le sillage de l’offensive contre Rafah, la requête « injustifiable » de Pretoria devant la Cour Internationale de Justice. Plus, Benyamin Netanyahu a rejeté une reconnaissance internationale d’un Etat palestinien qui est, selon le chef du gouvernement ultra, synonyme d’encouragement au « terrorisme » palestinien. Rien d’étonnant dès lors que la Knesset approuve, en première lecture, l’interdiction du travail de l’UNRWA en Israël et à Al-Qods occupée. Il a suffi que Tel-Aviv dénonce les accointances, non avérées, entre cette agence onusienne et le Hamas pour que les USA décident de geler le financement de ladite structure qui apporte tout le soutien aux réfugiés Palestiniens non pas seulement dans la bande de Gaza, mais aussi dans les pays arabes d’accueil, dont la Jordanie, la Syrie et le Liban, entre autres. Une « punition » américaine qui a entrainé d’autres au sein de la sphère occidentale. L’Irlande assure avoir fourni 21,5 millions de dollars à l’UNRWA. Un geste qui pourrait inverser la tendance actuelle depuis que l’arme des sanctions a été actionnée par l’administration Biden.
Lula da Silva, président du Brésil, a dénoncé ce qu’il considère comme une « punition collective » à Gaza. Ce pays qui fait partie des BRICS, au même titre que l’Afrique du Sud, à l’origine de la poursuite de l’entité sioniste devant la CJI à La Haye, pourrait apporter plus à la cause palestinienne en mobilisant les composantes de ce que l’on appelle « Sud Global », en opposition à l’ordre occidental mené par les USA, pour une action diplomatique d’envergure. Les membres des BRICS pourraient être incités à geler tout lien avec l’entité sioniste jusqu’à la fin des hostilités à Gaza. La Chine et la Russie pourraient suivre le mouvement d’autant plus que leurs démarches au sein du Conseil de sécurité de l’ONU ont, toutes, été soumises au véto américain.
Sur le terrain, la résistance palestinienne continue à croiser le fer contre les forces d’occupation. L’armée d’occupation israélienne a annoncé la mort d’un soldat abattu lors des combats à Gaza. Combats qui se déroulent aussi bien dans la zone Nord qu’au Centre de Gaza, outre le Sud vers lequel converge l’effort de guerre israélien. En ce vendredi, une salve de missiles a ciblé des colonies et des concentrations des forces israéliennes dans l’enveloppe de Gaza. Autant dire que les déclarations victorieuses annoncées par Tel-Aviv ne résistent pas longtemps aux faits de guerre particulièrement singuliers de la résistance palestinienne. Car en dépit d’une puissance de feu inégalée, l’armée d’occupation est constamment harcelée, mortellement, par les diverses factions palestiniennes qui combattent à Gaza.
Les Brigades Al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, ont annoncé que « leurs moudjahidines ont mené une attaque d’artillerie et d’obus sur une ligne de ravitaillement et de positionnement des soldats d’occupation, à l’est et au nord-est de la ville de Khan Younes ». Comme elles ont diffusé des scènes d’action de leurs moudjahidines, dans le cadre d’une opération conjointe avec les Brigades Ansar, ciblant des sites militaires israéliens, dans le nord de la bande de Gaza, avec des obus de mortier.
De leur côté, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa ont annoncé que « leurs combattants se sont engagés dans de violents affrontements avec les soldats de l’occupation, sur les fronts de combat de la ville de Khan Younes ». Et affirmé « avoir ciblé et saisi un drone quadricoptère israélien dans l’axe des combats à Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza ».
Quant aux Brigades al-Moudjahidines, branche militaire du Mouvement des Moudjahidines palestiniens, elles ont annoncé « avoir pris pour cible une force de l’armée d’occupation qui se positionnait au sommet d’une tour à l’ouest du camp de Qatatua, à l’ouest de Khan Younes, avec un tir missile Saeir, tuant et blessant ses membres ». Et ont diffusé des scènes montrant le ciblage d’un soldat israélien dans l’une des tours Taiba, au sud du quartier japonais, à l’ouest de la ville de Khan Younes.
L’armée d’occupation qui minore ses pertes a officiellement reconnu que 571 officiers et soldats ont été tués depuis le 7 octobre, dont 233 tués dans des combats terrestres à l’intérieur de la bande de Gaza.