« Les pluies ont causé de graves dommages aux tentes abritant des milliers de personnes déplacées, l’eau pénétrant à l’intérieur des tentes et endommageant les biens et les matelas », a déclaré le porte-parole, Mahmoud Basal, dans un communiqué. « La situation laisse présager une véritable catastrophe humanitaire s’il n’y a pas d’intervention immédiate », a-t-il averti.
Les fortes pluies de dimanche ont affecté plusieurs zones de l’enclave palestinienne, en particulier le centre et le sud de la Bande de Gaza. Le porte-parole a appelé les Nations unies et la communauté internationale à intervenir rapidement pour fournir des tentes et des caravanes aux civils déplacés à Gaza pour affronter l’hiver.
Le ministère de la Santé a annoncé lundi un nouveau bilan de 44. 235 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d’un an. Le communiqué indique que 104 638 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. La veille dimanche, « Les forces israéliennes ont tué 35 personnes et en ont blessé 94 autres lors de quatre massacres de familles », a déclaré le ministère. « De nombreuses personnes sont toujours piégées sous les décombres et sur les routes, les secouristes étant dans l’incapacité de les atteindre », a-t-il ajouté.
Le bureau des médias du gouvernement palestinien dans la bande de Gaza a affirmé dimanche que l’armée israélienne faisait de l’hôpital Kamal Adwan et de son personnel médical une cible de destruction et de meurtres, soulignant que ces actions constituaient « des crimes de guerre et une brutalité combinés ». Son communiqué rappelle que « depuis le début du génocide à Gaza le 7 octobre 2023, l’armée d’occupation israélienne a pris pour cible le système de santé de manière planifiée et délibérée, en détruisant et en incendiant des hôpitaux et des centres de soins, les mettant hors service ». Et d’ajouter que « l’armée israélienne a également tué plus de 1 000 médecins et infirmiers et arrêté plus de 310 d’entre eux. Certains ont subi des tortures ou exécutés dans les prisons, outre l’interdiction de l’arrivée de fournitures médicales, de délégations sanitaires et des centaines de chirurgiens dans la bande de Gaza ».
« Depuis le début de l’opération d’occupation militaire dans le nord de Gaza, le 5 octobre, les hôpitaux ont été une cible déclarée de l’armée. Elle les a bombardés, les a assiégés, les a pris d’assaut, a tué des médecins et des infirmiers et a blessé d’autres personnes après les avoir ciblés directement. Certains autres ont été arrêtés, ce qui confirme son intention de détruire le système de santé pour provoquer sa paralysie », a ajouté la même source.
Le 5 octobre, l’armée israélienne a lancé une invasion terrestre dans le nord de la bande de Gaza, sous prétexte « d’empêcher le mouvement Hamas de reprendre son pouvoir dans la région ». Tandis que les Palestiniens affirment qu’Israël veut occuper le nord de la bande de Gaza et en faire une zone tampon après avoir déplacé ses habitants, sous la menace de bombardements sanglants continus et d’un siège strict qui empêche l’entrée de nourriture, d’eau et de médicaments.
Le bureau a indiqué que « les attaques se sont intensifiées de manière significative, car elles se sont concentrées sur l’hôpital Kamal Adwan au cours des deux dernières semaines, l’hôpital étant soumis à des bombardements continus avec des obus et des bombes larguées par des avions militaires, en plus de tirs directs sur les chambres de l’hôpital ».
« Il y a deux jours, l’occupation a blessé un certain nombre de membres du personnel médical de l’hôpital, et le dernier crime de l’occupation a visé le directeur de l’hôpital, Houssam Abu Safiya, après qu’il ait quitté la salle d’opérations, l’occupation ayant lancé une bombe sur son passage, ce qui l’a touché directement, dans un terrible crime », ajoute le communiqué.
Le bureau des médias a condamné le ciblage par Israël du système sanitaire et du personnel médical, ainsi que l’interdiction de l’entrée des traitements et des fournitures médicales. Il a également tenu Israël, l’administration américaine, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France « pour l’entière responsabilité juridique, morale et historique de ces crimes systématiques commis par l’occupation israélienne avec leur soutien et leur participation ».
La communauté internationale reconnaît de plus en plus que la Bande de Gaza est le théâtre d’un génocide, des organisations et des dirigeants ayant qualifié les événements de tentative délibérée de destruction d’une population.
Jeudi, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés dans la Bande de Gaza. Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour « crime de génocide », en raison de la guerre meurtrière qu’il mène contre la Bande de Gaza.
Nouvelle alerte de l’UNRWA
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa) a déclaré que les Palestiniens de Gaza « n’ont pas assez de nourriture ni d’eau potable », à la lumière du génocide israélien qui dure depuis plus d’un an et d’une politique de famine préméditée contre la Bande de Gaza. C’est ce qui ressort d’une publication, lundi, sur le compte de l’agence sur la plateforme X, au nom de sa porte-parole officielle à Gaza, Louise Wateridge.
« Les habitants de Gaza sont sans abri, ils n’ont pas assez de nourriture et n’ont pas accès à l’eau potable », a déclaré L. Waterdridge. « La situation dans la Bande de Gaza est pire que jamais. Les gens se battent pour obtenir des morceaux de pain, tandis que le prix d’un sac de farine a dépassé les 200 dollars », contre 16 dollars avant la guerre, a-t-elle ajouté.
La porte-parole de l’agence a confirmé que « les bombardements et les raids (israéliens) ne s’arrêtent jamais. Chaque jour qui passe, voire chaque heure, les souffrances des gens, ici, s’aggravent ».
Ces déclarations interviennent alors que le génocide israélien dans la Bande de Gaza se poursuit pour le 416ème jour bombardements et de destructions massives et d’une famine meurtrière emportant des dizaines d’enfants et de personnes âgées dans l’une des pires catastrophes humanitaires au monde. Les Palestiniens de Gaza souffrent d’une politique de famine, l’armée israélienne faisant obstruction à l’arrivée de l’aide humanitaire dans la Bande, un constat confirmé par de nombreuses institutions onusiennes et internationales. La communauté internationale appelle, pourtant, Israël à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza pour prévenir la famine, en vain.
La famine s’est propagée dans la plupart des régions de la Bande de Gaza à la suite du siège israélien, en particulier dans le nord, suite à l’extermination et à la famine continues, tandis que toutes les régions de la Bande de Gaza connaissent une catastrophe humanitaire sans précédent, coïncidant avec l’arrivée de l’hiver pour la deuxième année consécutive, avec environ deux millions de Palestiniens déplacés, dont la plupart s’abritent dans des tentes.
Gommer l’Histoire
Hani Al-Hayek, ministre palestinien du Tourisme et du patrimoine, a déclaré lundi que l’armée israélienne avait pris pour cible plus de 188 sites archéologiques dans la Bande de Gaza depuis le début de la guerre génocidaire, le 7 octobre 2023. S’exprimait lors d’un symposium organisé à Ramallah, sur le thème « La destruction du patrimoine culturel à Gaza », il a précisé que « 188 sites archéologiques de la bande de Gaza ont été complètement ou partiellement détruits à la suite de l’agression israélienne en cours depuis le 7 octobre 2023 ». Il a souligné que de nombreux musées contenant des découvertes et des objets ont été ciblés, outre les mosquées et les églises historiques.
Le ministre palestinien a accusé « l’occupation israélienne de cibler délibérément des sites archéologiques et historiques dans le but d’effacer l’histoire du peuple palestinien, car les sites archéologiques et historiques constituent une partie importante de l’identité nationale du peuple palestinien et sont la meilleure preuve de notre histoire en tant que peuple palestinien sur cette terre ».
Il a qualifié ce qui se passe à Gaza de « tentative de l’occupation israélienne d’imposer une nouvelle réalité, dont le but est de détruire tout ce qui est palestinien, à commencer par l’Homme et jusqu’à la pierre ».
Selon les dernières statistiques du Bureau d’information du gouvernement à Gaza, depuis le 7 octobre 2023, Israël a détruit totalement ou partiellement environ 206 sites archéologiques et patrimoniaux sur un total de 325 sites dans la Bande, notamment la mosquée Omari, la troisième plus grande mosquée en Palestine, fondée il y a plus de 1 400 ans, et l’église Saint-Porphyre, qui est la plus ancienne église de Gaza et la troisième plus ancienne église du monde, puisque sa fondation remonte au cinquième siècle après JC.