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Les négociations du Caire au point mort : La CIA tente de vaincre la déception palestinienne et le dépit israélien

Alors que les pourparlers en cours au Caire pour négocier l’arrêt de la guerre dans la bande Gaza, et par conséquent ses pendants qui sur le terrain s’étendent de l’Irak au Yémen, en passant par la Syrie et le Liban, semblent s’enliser, les Américains tentent de combler le fossé apparu entre Palestiniens et Israéliens. La CIA ferraille, lundi, dans ce sens. La résistance palestinienne s’accroche à ses revendications alors qu’Israël menace d’envahir Rafah considérée par les sionistes comme le dernier rempart du Hamas. En attendant, le génocide continue contre les Gazaouis.
Les négociations du Caire au point mort : La CIA tente de vaincre la déception palestinienne et le dépit israélien

Washington qui tente de sauver les pourparlers qui se déroulent en Egypte jouent sur diverses partitions. Il en va ainsi des déclarations faites par John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale US ; sur le retrait de l’armée israélienne du sud de la bande de Gaza. A ses yeux, il s’agit « juste d’une pause et un réaménagement de ses forces ». Pourtant, le département d’Etat assure, lui, qu’il est contre tout investissement de la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte. Pourtant, depuis Tel-Aviv, le premier ministre israélien a déclaré lundi qu’une date avait été fixée pour une offensive sur la ville de Rafah qui, selon Israël, est l’un des derniers bastions du Hamas dans la bande de Gaza.  La victoire sur le mouvement islamiste palestinien « exige l’entrée dans Rafah et l’élimination des bataillons terroristes qui s’y trouvent. Cela se fera – il y a une date », a précisé Benyamin Netanyahu dans une déclaration vidéo. Rejoignant en cela les desiderata du sinistre ultra sioniste Itmar Ben Gvir qui promet, en cas de recul de son chef à la tête du cabinet, de faire tomber le gouvernement.

En attendant de voir plus clair, la résistance palestinienne fait savoir depuis Le Caire que les négociateurs israéliens manœuvrent toujours au lieu de faire des propositions valables. Et sur le terrain, à Gaza, le bain de sang continue. Le dernier bilan établi par le ministère de la Santé en fait foi. Au cours des dernières 24 heures, le nombre des martyrs a bondi pour atteindre les 32.207 alors que les blessés dépassent les 79.000… Tenant tête avec d’autres composantes face à l’invasion sioniste, les Brigades al-Qassam ont fait parvenir un message des plus clairs à l’armée d’occupation : « Plus vous entrerez dans la bande de Gaza plus vous brûlerez dans ses ruelles ».

A rappeler que quelques heures après les embuscades réussies à Khan Younes au cours desquelles 14 militaires israéliens ont été tués, l’armée d’occupation a décidé de retirer toutes ses troupes du sud de la bande de Gaza. Une décision prise à l’improviste sans avoir été annoncée au préalable. « L’armée a retiré toutes ses forces terrestres du sud de la bande de Gaza, excepté une seule brigade », a assuré son porte-parole à l’agence Reuters. Les médias israéliens ont précisé que la division 98 a retiré ses trois brigades après 4 mois de combats, faisant remarquer que c’est la première fois que cela se passe depuis le début de l’offensive terrestre.

Désormais, il ne reste plus dans la bande de Gaza que la division 162 et la brigade Nahal, laquelle est chargée de la mission de sécuriser le passage de Netzarim pour empêcher les Palestiniens de revenir chez eux au nord, toujours selon ces médias hébraïques. Dans cette zone, force est de souligner qu’en ce début de semaine, un char Merkava a été détruit par un obus alors que les attroupements israéliens ont été visés par des mortiers.

Le retrait est intervenu avant que ne se tienne la réunion du cabinet de guerre, destinée entre autres à discuter de l’envoi, une énième fois, d’une délégation au Caire pour négocier les termes d’un cessez-le-feu à Gaza. Une délégation du Hamas s’y est rendu dimanche. Selon Israel Hayom, le cabinet a décidé d’envoyer une délégation présidée par les chefs du Mossad et du Shin Bet. « J’ai précisé à la Communauté internationale qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu avant le retour de tous les otages », a déclaré le Premier ministre israélien pendant cette réunion. Selon B. Netanyahu, « la guerre se poursuivra et nous sommes à un pas de réaliser la victoire. Le coût que nous avons payé a été certes douloureux, mais nous avons éliminé 19 brigades sur les 24 du Hamas et avons éliminé de hauts dirigeants ».

Ce n’est pas la première fois que l’armée israélienne annonce son retrait de Khan Younes.  Ayant entamé l’offensive début décembre, elle devait la terminer au bout de deux mois. Mais ce n’est qu’en février, qu’elle a entamé un premier retrait, après avoir assuré l’avoir nettoyé. Lorsqu’elle s’est rendue compte que le Hamas et les factions s’y trouvaient encore, elle est revenue et depuis, Khan Younes était devenu l’épicentre des combats.

Les opérations de samedi dans la région d’al-Zanna et le quartier al-Amal, les plus douloureuses après celles de janvier au cours desquelles 21 militaires israéliens avaient péri, montrent que le Hamas est toujours aussi présent et performant. Quelques heures après le retrait israélien, la radio de l’armée israélienne a signalé que 5 roquettes ont été tirées depuis Khan Younes en direction des colonies de l’enveloppe de Gaza.

Commentant la décision de retrait israélien, les Brigades al-Qassam ont assuré que « l’occupation a été contrainte de mettre fin à ses opérations sans réaliser ses objectifs ». En tête de ces objectifs figurait l’élimination du Hamas. « L’occupation est entrée dans la plupart des régions de la bande de Gaza et les a détruites entièrement et elle se vante d’avoir démantelé le Hamas. Mais chaque fois que l’occupation revenait vers une région où la résistance était censée avoir été éliminée, elle a été surprise par une résistance ferme et de qualité », a poursuivi le bras armé du Hamas.

L’armée israélienne a justifié son retrait de Khan Younes au motif de vouloir entamer l’étape « C » qui devrait comprendre « les perquisitions et les opérations ponctuelles basées sur les informations d’intelligence ». « Nous nous apprêtons pour poursuivre les opérations à Deir al-Balah et Rafah. Nous pouvons revenir à Khan Younes s’il le faut », a-t-elle souligné. Elle a aussi fait remarquer que « l’une des raisons du retrait est de laisser de la place pour les déplacés qui seront sommés de quitter Rafah ». En outre, l’armée israélienne a joint sa voix à celle du Premier ministre faisant remarquer « qu’il n’y a aucun lien entre les pressions américaines exercées sur Israël et le retrait de Khan Younes ».

Ces allégations semblent contredire les rapports des médias américains. CNN a fait part que lors de son dernier contact téléphonique avec B. Netanyahu, le président américain l’a menacé « de conséquences désastreuses si Israël ne change pas la façon de sa guerre ». Le réseau américain rapporte aussi que Joe Biden l’a averti que les USA pourraient revenir sur leur soutien à Tel Aviv si « les conditions des civils à Gaza ne sont pas améliorées ».

Un responsable israélien a confié sous le couvert de l’anonymat pour le site américain Axios que cet appel téléphonique a été « le plus difficile depuis le début de la guerre », et que B. Netanyahu et ses adjoints ont été surpris par la demande de Biden de cessez-le-feu à Gaza qui soit séparé de la libération des captifs.

Samedi, les médias américains avaient rendu compte que 40 sénateurs américains, dont Nancy Pelosi, cheffe des Démocrates ont réclamé la suspension des armes à Israël afin de le pousser à admettre le cessez-le-feu.

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