Y. al-Sinwar a révélé que « durant la guerre terrestre, les Brigades Al-Qassam ont pris pour cible au moins 5 000 soldats et officiers, dont un tiers ont été tués, un autre tiers grièvement blessé et le dernier tiers handicapé à vie ». Il a ajouté que « 750 véhicules israéliens ont en outre été détruits, totalement ou partiellement » par la résistance.
Et le chef du Hamas de souligner que « Les Brigades Al-Qassam ont détruit l’armée d’occupation et oeuvreront pour l’écraser, et elles ne se soumettront pas aux conditions de l’occupation ».
« Nous apprécions la fermeté du peuple palestinien de la bande de Gaza, qui a fourni des exemples sans précédent de sacrifice, d’héroïsme, de solidarité… Il est du devoir des dirigeants politiques de s’empresser de panser les blessures du peuple et de renforcer sa persévérance », a conclu Y. al-Sinwar.
Lundi, les Qassam ont annoncé avoir bombardé deux attroupements des soldats d’occupation au nord et à l’est de la ville de Khan Younes, alors que les Brigades Al-Quds assurent de leur côté avoir bombardé un convoi de véhicules dans la région de Juhr al-Dik et les attroupements militaires à l’est de Khan Younes avec une salve d’obus de mortier. Dans ce sillage, l’armée d’occupation a annoncé la mort de 2 de ses soldats dans les combats se déroulant au nord de Gaza, ce qui porte le bilan à 489 soldats et officiers tués depuis le 7 octobre. Les Qassam ont annoncé dimanche que 48 soldats israéliens avaient été tués, des dizaines d’autres blessés à des degrés divers en plus de la destruction de 35 véhicules militaires, lors des combats dans la bande de Gaza au cours des quatre derniers jours. Dans un communiqué sur Telegram, les résistants affirment qu’au moins « 24 missions militaires ont été menées au cours desquelles les forces d’invasion sionistes ont été ciblées avec des missiles et des dispositifs ». Les Qassam ont également mené « six opérations de tireurs d’élite visant des soldats ennemis, et ils ont également bombardé des quartiers généraux, des salles de commandement sur le terrain et des concentrations militaires avec des obus de mortier et des missiles à courte portée sur tous les fronts de combat dans la bande de Gaza », selon le communiqué précité.
L’armée d’occupation a annoncé, lundi, la mort de 2 de ses soldats dans les combats se déroulant au nord de Gaza, portant le nombre de ses morts à 489 soldats et officiers depuis le début de l’agression israélienne contre Gaza, le 7 octobre. Plus tôt dans la journée, elle a annoncé la mort d’un officier lors de combats dans le nord de la bande de Gaza, portant le bilan à 15 morts au cours des dernières 24 heures. Il s’agit de l’un des plus lourds bilans enregistrés par l’armée d’occupation israélienne en une période aussi courte depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre.
Dans ce contexte, le Premier ministre israélien a affirmé, dimanche 24 décembre, que l’entité sioniste payait « un très lourd tribut à la guerre » contre la bande de Gaza. « Nous payons un très lourd tribut à la guerre, mais nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à combattre », a déclaré Benyamin Netanyahu lors d’une réunion dimanche matin avec son gouvernement au cours de laquelle il a rendu hommage aux militaires tués. « Nous intensifions la guerre dans la bande de Gaza. Nous continuerons à nous battre jusqu’à la victoire absolue sur le Hamas », a-t-il estimé. « C’est le seul moyen de retrouver nos otages, d’éliminer le Hamas et de garantir que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël », selon ses prétentions.
Boucherie à Al Almaghazi
Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a annoncé, dimanche soir, que 70 Palestiniens avaient été tués à la suite d’un bombardement israélien contre le camp d’Al Maghazi, au centre de la bande de Gaza. « Ce qui se passe dans le camp d’Al-Maghazi est un génocide visant une zone résidentielle bondée dans laquelle se rassemblent un certain nombre de familles venus de différents endroits », a ajouté Ashraf Al-Qudra, porte-parole du ministère, dans un autre communiqué sur la plateforme Telegram.
De son côté, le bureau des médias du gouvernement à Gaza a indiqué dans un communiqué que « des dizaines de victimes dans le massacre commis par l’armée d’occupation (israélienne) dans le camp d’Al-Maghazi, ont été ciblées dans le bombardement de quatre maisons habitées ».
Le Hamas avait dénoncé dans un communiqué « l’horrible massacre dans le camp de réfugiés d’Al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, en bombardant plusieurs maisons. » La même source a souligné qu’il s’agit d’un nouveau crime de guerre, une extension du génocide commis contre les enfants et les civils sans défense. Le Croissant-Rouge à Gaza a assuré, en début de semaine,que les forces d’occupation ont attaqué notre centre médical à Jabalia et détruit nos ambulances.
Depuis le 7 octobre dernier, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre Gaza, qui a fait, jusqu’à dimanche, 20 424 morts, 54 036 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, des destructions massives d’infrastructures et une catastrophe humanitaire sans précédent, selon des sources palestiniennes et onusiennes.
Torture tous azimuts
Entre-temps, des Palestiniens libérés après avoir été arrêtés par l’armée d’occupation israélienne dans la bande de Gaza ont affirmé à l’AFP dimanche avoir été torturés en détention. Ces hommes font partie de centaines de Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne lors de ses opérations terrestres lancées dans la bande de Gaza à partir du 27 octobre et interrogés pour des liens présumés avec le Hamas au pouvoir dans le territoire.
Une vingtaine d’entre eux ont été admis dimanche à l’hôpital Najjar de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza après avoir été libérés. « Ils ont des contusions et des traces de coups sur leurs corps », a déclaré à l’AFP Marwan al-Hams, directeur de l’hôpital.
L’un des détenus libérés, Nayef Ali, 22 ans, présente des traces de contention sur les poignets et des coupures sur le corps, selon des images de l’AFP. Le jeune homme avait, explique-il, été arrêté dans le quartier de Zeitoun dans l’est de la ville de Gaza. « Ils ont séparé les hommes des femmes et nous ont gardés dans une maison dont ils (les soldats israéliens, NDLR) s’étaient emparés », affirme-t-il à l’AFP. « Ils nous ont menotté les mains derrière le dos pendant deux jours. Nous n’avons pas eu à boire ou à manger, ni été autorisés à se servir des toilettes, juste des coups, des coups », a-t-il ajouté.
Selon lui, les détenus ont ensuite été rassemblés dans une zone à la frontière avec Israël où il « faisait un froid glacial ». « Ils ont jeté de l’eau froide sur nous avant de nous transporter vers une prison israélienne où c’était de nouveau torture et coups ».
Un autre détenu libéré Khamis al-Bardini, 55 ans, affirme lui aussi avoir subi des mauvais traitements aux mains des soldats israéliens. « C’était de l’eau froide sur nos têtes toute la nuit et des coups pendant la journée. Ils nous ont ensuite conduits vers une prison dont nous n’en savons pas le nom ni où elle se trouve », témoigne-t-il.
L’armée d’occupation israélienne a été vivement critiquée ces dernières semaines après la diffusion d’images de dizaines de Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza, montrés en sous-vêtements, les yeux bandés et les mains entravées, sous la garde de soldats israéliens. Des images qui renvoient aux pratiques honnies de Daech.
Dimanche, au matin, de nouveaux bombardements ont touché Jabaliya et la ville de Gaza, dans le nord, ainsi que Khan Younès, la grande ville du sud, a annoncé le Hamas. Le nord a jusqu’ici été le théâtre d’énormes destructions, sur cette bande côtière où 1,9 million de personnes ont été forcées de fuir leur domicile, soit 85% de la population, selon l’ONU. L’armée israélienne a annoncé son intention de continuer à frapper dans le sud, à la recherche des responsables du Hamas. Après la ville de Gaza, « nous pivotons vers le sud et nous concentrons nos principales opérations sur un autre bastion du Hamas, Khan Younès », a expliqué Jonathan Conricus, un porte-parole de l’armée sioniste sur la chaîne américaine Fox News. Les combats dans le nord « continueront, peut-être à une intensité moindre », a-t-il ajouté, alors que les missiles, y compris ceux ayant ciblé Tel-Aviv, ont été tirés ces derniers jours depuis cette zone.
Lors d’une conversation téléphonique avec B. Netanyahu, le président américain « a souligné le besoin crucial de protéger la population civile », selon la Maison Blanche. Joe Biden a précisé qu’il n’avait « pas demandé de cessez-le-feu » entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Les Etats-Unis continuent d’afficher un soutien sans faille envers leur allié historique mais récemment, ils insistent de plus en plus pour qu’Israël passe à une phase moins intense de son offensive et privilégie des opérations plus ciblées contre les responsables du Hamas. Tout en bloquant encore des résolutions de cessez-le-feu au conseil de sécurité de l’ONU.
Les Gazaouis rencontrés par l’AFP fustigent eux la communauté internationale. Cette résolution « renforce la décision d’Israël de tuer davantage de civils et prolonge la guerre contre ce peuple en échange d’un peu de nourriture», a dénoncé Rami al-Khalut, un habitant du nord qui a fui à Rafah, dans le sud.
Le Hamas, comme le Jihad Islamique, exigent un arrêt des combats avant toute négociation sur les otages. Israël est ouvert à l’idée d’une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant « l’élimination » du mouvement islamiste.
Le 23 décembre, la branche militaire du Hamas a affirmé avoir «perdu le contact» avec des combattants gardant cinq otages israéliens. Ceux-ci ont probablement « été tués lors d’une frappe israélienne », a-t-elle estimé. Aucune confirmation n’a pu être obtenue auprès d’Israël.
Des milliers d’Israéliens avaient manifesté samedi soir dans tout le pays, réclamant la démission du Premier ministre. On lui reproche son rôle dans la faute gouvernementale et sécuritaire qui a conduit à l’attaque du Hamas du 7 octobre. Les manifestations étaient composées surtout d’habitants des communautés situées près de la frontière avec Gaza et le Liban, évacués de leurs maisons pour des raisons de sécurité, explique le média israélien Haaretz.
Dans un des rassemblements, Yair Golan, ancien député du Meretz, un parti israélien classé à gauche, a déclaré que « cet homme horrible, qui n’a dans son cœur aucune considération politique, sécuritaire ou humaine, si ce n’est son intérêt personnel, a entraîné et continue d’entraîner Israël dans le désastre ».