La démarche menée par A. Miranda a été avalisée par les représentants de Sumar, Podemos, Bildu, la Gauche républicaine catalane et le Parti nationaliste basque (PNV). Ils demandent au Haut-représentant de l’UE de se prononcer sur « le grave affront diplomatique » du président Emmanuel Macron, estimant que « toute position unilatérale de soutien à l’une des parties risque de conduire la région à une confrontation qui mettrait encore davantage la région en danger ». Les eurodéputés espagnols affirment que la position d’E. Macron « totalement favorable au Maroc, démontre le manque de respect du droit international, le manque de respect des accords sur le Sahara occidental et un manque de légitimité (…) Le Sahara n’appartient pas au Maroc, comme le précisent les différentes résolutions des Nations Unies ».
Les eurodéputés se disent convaincus que le prochain verdict en appel de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) sur la légalité des accords conclus entre le Maroc et l’UE, incluant le Sahara « donnera sûrement raison au Front Polisario ».
Au lendemain de la reconnaissance française de la marocanité du Sahara, J. Borrell avait réagi en assurant à la presse que la position des Vingt-Sept sur la question du Sahara restait « inchangée ». « Il est de la responsabilité de chaque Etat membre de réagir en fonction de ses propres positions », avait souligné le chef de la diplomatie de l’UE.
A. Miranda est connue pour sa défense des positions du Polisario. En décembre 2023, elle avait invité J. Borrell à mettre en place, au sein du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), une division chargée exclusivement de la question du Sahara. Une requête rejetée en son temps.
Lors du débat sur la résolution appelant à la libération des journalistes détenus au Maroc, en janvier 2023, elle avait ignoré le sujet inscrit alors à l’ordre du jour pour aborder la question du Sahara. « En refusant de former des commissions d’enquête sur la torture et les violations des droits de l’Homme commis par le Maroc au Sahara, le Parlement européen est complice de l’occupant marocain », a-t-elle soutenu.