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Le Pérou toujours en ébullition : La présidence sur la défensive…

La présidente péruvienne a appelé mardi à une « une trêve nationale » alors que les manifestations réclamant son départ et la dissolution du Parlement ne faiblissent pas et ont déjà fait 46 morts.
Le Pérou toujours en ébullition

« J’appelle ma chère patrie à une trêve nationale » pour « rétablir le dialogue », « fixer un agenda pour chaque région » et « développer » le pays, a déclaré Dina Boluarte lors d’une intervention devant la presse étrangère. « Je ne me lasserai pas d’appeler au dialogue, à la paix et à l’unité », a-t-elle ajouté, répétant presque mot pour mot une phrase déjà prononcée le 20 janvier lors d’une intervention télévisée.

« Je n’ai pas l’intention de rester au pouvoir », a-t-elle dit, assurant vouloir respecter la Constitution et se retirer lors des élections qui ont été avancées à 2024. « Ma démission résoudrait-elle la crise et la violence ? Qui assumerait la présidence de la République ? », a-t-elle interrogé. Visiblement émue, D. Boluarte a aussi demandé « pardon pour les morts ». « Dina Boluarte appelle au dialogue et envoie 500 militaires dans la région de Puno », tacle à sa Une La Republica. Dans cette région proche de la frontière avec la Bolivie, où les manifestations et la répression ont été particulièrement intenses depuis début décembre, le couvre-feu a été prolongé de dix jours,. Les militaires envoyés pour faire appliquer la mesure ont été ralentis par les blocages de routes.

Voilà un mois et demi que les manifestants demandent inlassablement sa démission, la dissolution du Parlement et la création d’une Assemblée constituante. Les troubles ont commencé le 7 décembre après la destitution et l’arrestation du président de gauche Pedro Castillo, accusé d’avoir tenté un coup d’État en voulant dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir.

Dans les rues de la capitale, quelques milliers de personnes ont encore défilé, dont cette manifestante du centre du pays.

La crise est aussi le reflet de l’énorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres qui soutenaient le président Castillo et voyaient son élection comme une revanche sur ce qu’elles considèrent comme le mépris de Lima. Selon les autorités, 85 routes étaient bloquées par des barrages mardi dans neuf des 25 régions du Pérou. Et la polémique monte autour d’une phrase prononcée par la cheffe de l’État lors d’une conférence de presse : « Puno, ce n’est pas le Pérou ». La présidence précise qu’elle expliquait alors qu’elle devait veiller à la sécurité de l’ensemble des habitants du pays, et pas seulement de cette région, mais elle a dû présenter des excuses : « Ce n’est ni de la discrimination ni du mépris », écrit le Palais présidentiel dans un communiqué.

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