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Le périmètre des bombardements élargi à Gaza : L’armée sioniste liquide sciemment les civils

L'armée israélienne a étendu, en ce début de semaine, ses opérations dans la bande de Gaza, où le bilan des civils palestiniens s'alourdit avec en filigrane de nouveaux signes d'un conflit qui fait tache d'huile dans la région avec des attaques de part et d’autre dans le sud-Liban, des incidents en Irak et en mer Rouge. En Cisjordanie, l’autre front en Palestine occupée, le ministère de la santé fait état de 464 martyrs tués par les soldats et les colons israéliens, occupée dont 256 depuis le 7 octobre.
Le périmètre des bombardements élargi à Gaza : L’armée sioniste liquide sciemment les civils

Dimanche soir, Un dirigeant des Brigades al-Qassam, bras armé du Hamas a assuré que les forces israéliennes ont retiré 70% des forces qu’elles avaient investies au nord de la bande de Gaza. Il a attribué cette décision à l’échec de leurs opérations militaires face aux frappes de la résistance. Selon le quotidien libanais al-Akhbar, le responsable a indiqué que ce retrait avait été entamé les premiers jours de la trêve provisoire qui avait été décrétée le 24 novembre et qui avait duré 7 jours. Il a aussi précisé que l’opération terrestre israélienne se concentre pour le moment au sud de la bande de Gaza en même temps que des manœuvres à son nord.

Selon la chaine qatarie al-Jazeera, les images satellitaires prises entre le 24 et le 30 novembre ont montré que 56% à 60% des véhicules ont été retirés des régions de Beit Hanoune et Beit Lahia au nord et de Wadi Gaza au centre. La baisse du nombre des véhicules lourds est compensée cependant par des véhicules légers, indique le média qatari.

En revanche, constate al-Akhbar, aucune progression des forces israéliennes n’a été enregistrée ni à Beit Hanoune, ni Beit Lahia ni à l’est du quartier Zeytoun par rapport à la ligne de démarcation établie avant la trêve.

Au 59ème jour de l’agression israélienne sauvage contre la population civile dans la bande de Gaza, l’armée sioniste tente d’étendre son opération terrestre contre le Hamas dans l’ensemble de la bande de Gaza. L’armée « opère partout où le Hamas a des bastions », a déclaré tard dimanche soir Daniel Hagari, porte-parole.

La soldatesque israélienne reste toujours concentrée sur des raids aériens.

Dans la nuit, une frappe sur une entrée de l’hôpital Kamal Adwan, situé dans le nord de Gaza, a fait plusieurs morts selon l’agence palestinienne Wafa, le gouvernement du Hamas accusant dans un communiqué l’armée israélienne d’une « grave violation » du droit humanitaire international.

Contactée par l’AFP pour savoir si elle avait bien bombardé le périmètre de cet hôpital, l’armée israélienne n’a pas répondu dans l’immédiat. Israël accuse le Hamas d’avoir installé des infrastructures dans ou sous des hôpitaux et d’utiliser les civils comme des boucliers humains. Etonnant dans la mesure où le même procédé est aussi usité en Cijordanie où les centres sanitaires sont bombardés par l’occupant.

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé dimanche que 15.523 personnes, dont 70% de femmes et d’enfants, ont trouvé la mort depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, menés en riposte à l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre.  « Durant les heures passées, seuls 316 morts et 664 blessés ont pu être sortis des décombres et amenés dans des hôpitaux, mais beaucoup d’autres sont encore sous les décombres », a précisé Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé, un bilan qui s’alourdit depuis la fin de la trêve.

Tel-Aviv a fait état lundi de cinq soldats tués, dont trois dimanche, depuis la reprise des combats vendredi.  Depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a mené « environ 10.000 frappes aériennes », a-t-elle indiqué dimanche. L’ampleur de ces frappes équivaut à plusieurs fois à ceux de Nagasaki et Hiroshima.

Dans le sud de la bande de Gaza, les frappes ont visé massivement depuis vendredi la grande ville de Khan Younès où l’armée sioniste ordonne aux habitants d’en partir.  Dimanche, des habitants ont fui la ville, à pied, entassés dans des charrettes ou en voiture, leurs affaires empilées sur le toit, selon des images de l’AFP. La veille, l’occupation a sommé les Palestiniens d’évacuer plusieurs régions dont Jabalia, Shoujaiya, Zaytoun, la vieille ville de Gaza, ainsi que 7 quartiers de Bani Souhaila et 12 quartiers dans la région al-Qarara, et d’autres à l’est de Khan Younes.

Tôt lundi, l’armée israélienne a par ailleurs lancé des opérations dans différents secteurs de la Cisjordanie occupée, notamment à Jénine, où une trentaine de véhicules militaires sont déployés, selon l’agence palestinienne Wafa.

A rappeler que dans la seule journée de samedi 2 décembre 200 raids israéliens ont été menés, selon les responsables palestiniens à Gaza. Dans l’après-midi, le ministère de la Santé de Gaza a précisé que le nombre des martyrs s’est élevé depuis le 7 octobre à 15.207, dont 6.150 enfants et 400 femmes. Le ministère a aussi recensé plus de 40.652 blessés. Le chiffre de disparus sous les décombres dépasse les 6.500.

Dans les hôpitaux, les scènes des enfants amputés et des bébés déchiquetés sont d’une férocité sans égale.

Selon le New York Times, citant un haut-responsable israélien, l’armée sioniste va mener une opération de haute intensité dans les semaines prochaines dans la bande de Gaza, puis une autre opération d’une intensité moindre. Ce responsable israélien a ajouté que la fin de la guerre ne sera pas ouverte et l’administration US est au courant des plans israéliens et les approuve tout en mettant en garde concernant les tués civils.

Sur le terrain, des centaines de civils ont été tués depuis la reprise de l’offensive israélienne vendredi contre la bande de Gaza.

Les correspondants de presse sur le terrain constatent que ce sont surtout des séries successives de feu intensifs qui marquent les raids israéliens, utilisés pour éliminer les quartiers résidentiels entiers. Le plus récent des massacres a été perpétré dans la soirée, sur une maison à Beit Lahia au nord-est de la bande de Gaza. Les images transmises montrent des corps des martyrs jonchant le sol, dont des enfants et des femmes. Dans la journée, les raids israéliens avaient détruit 5 maisons à proximité de son cimetière.

Le Hamas exige un cessez-le-feu

Le plus grand massacre a été perpétré dans un quartier de Shoujaiya à l’est de la ville de Gaza où les avions israéliens ont détruit 50 bâtiments résidentiels sur la tête de leurs résidents. Le Bureau médiatique du gouvernement de Gaza a dit s’attendre à ce que le chiffre des martyrs et des blessés s’élève à plus de 500. Il y a eu aussi plus de 100 martyrs dans des raids ayant visé une maison hébergeant des familles et des déplacés dans la région de Falouja dans le camp de Jabalia au nord-est de la bande de Gaza. Des martyrs et des blessés ont été dénombrés  dans le quartier de Shoujaiya. 20 martyrs au moins ont été déplorés après le raid contre une maison appartenant à la famile Chahadé dans le quartier Zeytoune à l’est de la ville de Gaza. Une école hébergeant des déplacés à Deir al-Balah dans le centre a été bombardée par l’artillerie israélienne. Six raids successifs ont été menés à proximité de l’hôpital Nasser. L’entourage de l’hôpital indonésien au nord, et de l’hôpital Chouhada al-Aqsa à Gaza ont également été ciblés.

Fayez Dwayri, chroniqueur militaire de la chaine qatarie Al Jazeera a dit s’attendre à ce que l’offensive israélienne soit plus ample et plus violente que la précédente qui avait eu lieu avant la trêve provisoire. Selon lui, les forces d’occupation israéliennes qui avaient isolé le nord de la bande de Gaza de son centre et sud œuvrent maintenant pour isoler le centre dont les camps de Nuseirat, al-Breij, et Deir al-Balah. Il a dit aussi prévoir que Khan Younes située au sud-est sera aussi isolée de Rafah au sud-ouest.

Selon lui, c’est à partir de l’est de Khan Younes que l’offensive terrestre devrait être menée pour cette deuxième partie de l’offensive israélienne.

Saleh Al-Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, a déclaré à Al Jazeera qu’aucun autre prisonnier ne sera échangé avec ‘Israël’ avant la conclusion d’un cessez-le-feu à Gaza. Ajoutant que les personnes détenues actuellement par le Hamas sont des soldats et des civils israéliens ayant précédemment servi dans l’armée israélienne. Il a affirmé « qu’ils ne seraient pas libérés à moins qu’il n’y ait un cessez-le-feu et que tous les prisonniers palestiniens ne soient libérés ». le responsable a insisté que « cette décision est définitive ».

 Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a annoncé lundi sur le réseau social X (ex-Twitter) être arrivée dans la bande de Gaza, y dénonçant les souffrances « intolérables » de la population. « Je suis arrivée à Gaza, où les souffrances de la population sont intolérables. Je réitère notre appel urgent pour que les civils soient protégés conformément aux lois de la guerre et que l’aide puisse entrer sans entrave. Les otages doivent être libérés et le CICR autorisé à leur rendre visite en toute sécurité », a-t-elle écrit.

Résistance acharnée à Gaza

Une trêve était entrée en vigueur le 24 novembre entre ‘Israël’ et le Hamas et a expiré le 1er décembre. Elle a permis la libération de 80 captifs israéliens, des femmes et des mineurs, et de 240 prisonniers palestiniens, également des femmes et des mineurs.

Les Brigades al-Qassam ont révélé lundi avoir visé 13 chars et véhicules de transport israeliens sur l’axe oriental de Gaza au moyen d’obus anti char al-Yassin 105 et un char qui s’infiltrait à l’est de Beit Lahia au nord de la bande de Gaza. Elles ont rendu compte de salves de roquettes en direction de Tel Aviv, des colonies Ashkelon, Magin, et le kibboutz de Nirim à l’aide de roquettes de courte portée de calibre 114mm, et des attroupements de militaires dans la position militaire de Sofa.

Elles ont fait état de combats au corps à corps à la distance zéro dans le quartier Cheikh Radwan où des soldats ont été tués ou blessés.

Les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont pour leur part annoncé que leurs combattants mènent aussi des combats violents sur les axes de progression au nord de la bande et à l’est de Gaza assurant avoir frappé des véhicules israéliens avec des obus Tandem et RPG.

Il est aussi question de combats violents entre les résistants palestiniens et l’armée d’occupation à proximité de la rue al-Mansoura dans le quartier Shoujaiya à l’est de Gaza. Dans l’après-midi, la résistance palestinienne a rendu compte de durs combats dans  la région Falouja dans le camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza au cours desquels des véhicules israéliens ont été frappés et des soldats israéliens tués ou blessés.

La veille, les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, avaient annoncé que leurs combattants ont tendu une embuscade à des dizaines de soldats de l’occupation israélienne rassemblés à l’est de Juhr al-Dik. « Nos moudjahidines ont repéré, à l’aube d’aujourd’hui, un attroupement de 60 soldats d’occupation à l’intérieur des tentes à l’est de Juhr al-Dik. Ils ont donc posé 3 bombes antipersonnel autour de leur positionnement », précisent-elles dans un communiqué publié dimanche. « Les engins ont explosé contre les soldats d’occupation à 4h30 du matin, après quoi l’un des moudjahidines s’est avancé pour achever les membres restants de la force. Pour leur part, les moudjahidines se sont retirés vers leurs positions en toute sécurité après avoir tué un grand nombre des soldats d’occupation ».

Samedi, les même Brigades avaient également tendu une embuscade à une force d’infanterie israélienne stationnée à l’intérieur d’un bâtiment dans la zone d’Al-Tawam, au nord-ouest de Gaza. Les combattants d’Al-Qassam ont usé d’engins antipersonnel, d’obus anti-fortifications et de mitrailleuses lourdes dans cette attaque qui a fait des morts et des blessés parmi l’escouade israélienne.

La résistance palestinienne a également ciblé deux véhicules au nord de la ville de Gaza avec des missiles « Al-Yassin 105 », outre un bulldozer israélien D9 à Juhr al-Dik. Elle a également annoncé que ses combattants étaient parvenus à liquider un soldat, au nord de la ville de Gaza. A l’est de Beit Hanoun, les moudjahidines ont ciblé une cellule de commandement et de reconnaissance israélienne avec 4 obus antipersonnel. Et ont également visé, avec un système des missiles à courte portée de 114 mm « Rajum », les attroupements des forces d’occupation dans les colonies de Zakim et Kissoufim, ainsi qu’à l’est de Deir al-Balah et dans le centre de la bande de Gaza.

Avant cela, Al-Qassam avait ciblé des attroupements des véhicules d’occupation israéliens au nord de la région centrale de la bande de Gaza, soulignant que le ciblage avait été effectué via 3 drones suicide de type Zawari.

Les Brigades Al-Qassam ont en outre diffusé des images vidéos des tirs des salves de roquettes contre la ville occupée de Tel Aviv en réponse aux massacres sionistes contre les civils à Gaza. Les médias israéliens ont qualifié ces tirs des plus violents depuis 3 semaines.

Il convient de noter que l’armée d’occupation a revu à la hausse le bilan de ses morts. Selon Tsahal, « 77 soldats ont été tués lors des combats terrestres à Gaza ».

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