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Le parlement irakien investi par les Sadristes : Instabilité politique à Bagdad

En Irak, des manifestants ont pris d’assaut le bâtiment du parlement dans la zone verte, au centre de Bagdad. Cette offensive des partisans de Moqtada Sadr visait à protester contre la nomination de Mohammad al-Shia al-Sudani au poste de Premier ministre.

Le correspondant de la chaine satellitaire libanaise d’Al-Mayadeen a rapporté que les manifestations qui ont lieu à proximité de la Chambre des représentants dans la zone verte, au centre de Bagdad, sont l’œuvre des « partisans du mouvement sadriste »

Mouhammad al-Halbousi, président du Parlement irakien, a appelé les manifestants à préserver la paix civile et a ordonné aux forces de protection du Parlement de ne pas les attaquer, alors qu’ils avaient envahi jusqu’à l’enceinte du parlement.

Moustafa Al-Kazemi, Premier ministre irakien, a appelé, en sa qualité de commandant en chef des forces armées, les manifestants à se retirer immédiatement de la zone verte et de la Chambre des représentants, à respecter la stabilité du pays et à ne pas violer la propriété publique et privée.

Dans un communiqué produit à cette occasion, il a souligné que « les forces de sécurité s’engageront à protéger les institutions de l’État et les missions internationales, et à prévenir toute perturbation de la sécurité et de l’ordre public ». A la Chambre des représentants, les forces de protection ont également exigé que les manifestants ne violent pas les biens publics.

Nouri al-Maliki, ex-Premier ministre irakien et chef de la coalition « État de droit », a estimé dans un communiqué que « l’entrée de manifestants toutes confessions confondues dans les cours du Parlement est une violation flagrante du droit légitime de manifester. » Appelant à ce que « le gouvernement irakien doit assumer ses responsabilités constitutionnelles en protégeant la sécurité et la situation sociale et en évitant l’effusion de sang parmi les Irakiens », il a ajouté que « les manifestants doivent se retirer immédiatement, respecter le droit légal de manifester et ne pas être entraînés dans des appels à la confrontation avec les forces de protection ».

Saleh Mouhammad al-Iraqi, un des proche de Moqtada al-Sadr, a qualifié ces manifestations comme « un merveilleux message spontané réformiste populaire », tout en ajoutant à l’adresse des manifestants : « Si vous voulez vous retirer, je respecterai cette décision. »

Un cadre de la coordination en Irak a assuré « qu’après avoir franchi les étapes pour commencer à former un gouvernement national, des mouvements suspects et des appels au chaos et à la sédition ont été observés ». Il a ajouté que « le fait de permettre aux manifestants d’entrer dans la zone gouvernementale et de prendre d’assaut le Parlement et le manquement des forces concernées à faire leur devoir suscite des soupçons », accusant « le gouvernement intérimaire d’avoir l’entière responsabilité de la sécurité des départements gouvernementaux, des missions diplomatiques et des biens publics ».

« Notre peuple irakien doit être plus conscient » et néanmoins « méfiant » à l’égard des « machinations des ennemis et doit affronter toute sédition », a-t-il encore spécifié.

M. al-Sadr, a appelé les manifestants à regagner leurs domiciles. « Leur message a été délivré et ils ont terrifié les corrompus », a-t-il déclaré.

Le secrétariat du cadre de coordination en Irak a annoncé lundi la nomination de Mouhammad Al-Shiya Al-Sudani au poste de Premier ministre. Les dirigeants du cadre ont souligné que « le candidat ne sera pas affilié à un certain parti, mais plutôt il est le candidat de toutes les forces du cadre ».

M. Al-Sudani (52 ans) était auparavant membre du parti Dawa, de l’Organisation pour l’Irak et de la coalition État de droit dirigée par N.i al-Maliki, avant de démissionner lorsque son nom a été présenté comme candidat au poste du premier ministre en 2019. Il a été membre du Conseil des représentants irakien à trois reprises, dont la dernière en 2021, et a occupé des postes ministériels, notamment celui du Travail et des Affaires sociales entre 2014 et 2018, et celui des Droits de l’homme entre 2010 et 2014 , selon une biographie publiée par son bureau. Il a également occupé le poste de gouverneur de Maysan, au sud de l’Irak.

Il convient de noter que le bloc du mouvement sadriste au Parlement irakien a présenté sa démission le 12 juin, dans une démarche que le chef du mouvement a qualifié de « sacrifice pour le bien de la patrie et du peuple afin de ne pas plonger dans un destin inconnu. » En mai, M. al-Sadr a annoncé que son bloc parlementaire n’avait pas réussi à former un gouvernement majoritaire national, indiquant qu’il s’était placé « dans l’opposition et avait cédé la place à d’autres blocs parlementaires pour former un gouvernement ».

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