Initié par le Front Marocain de Soutien à la Palestine et Contre la Normalisation (FMSPCN), par des associations, des partis et des syndicats, le cortège s’est ébranlé à 10h30, de Bab Al Had au Parlement. Cette mobilisation impressionnante, coïncidant avec la commémoration de la Journée mondiale des droits de l’Homme, a vu une multitude de manifestants défiler sans relâche dans les rues de Rabat.
Une grande banderole dénonce « l’Holocauste de Gaza » et exige l’« abrogation de la normalisation » avec l’entité sioniste. Le royaume s’est engagé depuis la fin de l’année 2020 des relations multiformes avec Israël en contrepartie de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc au Sahara occidental. « Nétanyahou, tueur d’enfants », ont crié haut et fort les manifestants qui ont ainsi répondu à l’appel lancé par le « groupe d’action nationale pour la Palestine » qui compte des formations de gauche ainsi que le Parti de la justice et du développement (islamiste) qui, durant son mandat à la tête du gouvernement, avait scellé les fameux accords d’Abraham.
Fin novembre, le roi Mohammed VI a dénoncé les autorités israéliennes pour les « flagrantes violations des dispositions du droit international et du droit humanitaire ». « Nous réaffirmons notre rejet et notre condamnation de toutes les exactions commises, de la politique de punition collective, de déplacement forcé et de toute tentative visant à imposer un nouveau fait accompli », avait souligné le souverain dans un message adressé aux Nations unies.
A signaler que parallèlement à la colère du peuple marocain, depuis Genève, le Maroc a appelé à la désescalade urgente et concrète et à garantir la protection des civils et des structures hospitalières de la bande de Gaza, en proie aux offensives aériennes et terrestres d’Israël depuis plus de deux mois. Dans la déclaration du royaume lors de la session extraordinaire du Conseil Exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Omar Zniber, ambassadeur représentant permanent à Genève, a souligné la nécessité de veiller à assurer l’acheminement fluide et en quantités suffisantes des aides humanitaires, de matériel et d’équipement médicaux, au profit des populations de la région.
Le diplomate a relevé que l’OMS a le devoir de maintenir, dans les jours et mois à venir, ce rôle de premier plan, pour atténuer les effets dévastateurs de la guerre dans la bande de Gaza, à travers notamment la mobilisation des ressources nécessaires pour financer les besoins sanitaires immédiats ainsi que la réhabilitation et la reconstruction du système de santé dans le territoire de la Palestine occupée, et à Gaza en particulier.
La coordination avec les acteurs internationaux de l’aide humanitaire et du développement est plus que jamais souhaitable, pour fournir une assistance humanitaire au peuple palestinien et à garantir l’allocation de ressources humaines et financières afin d’atteindre d’urgence ces objectifs, qui passent également par un renforcement des partenariats avec d’autres agences des Nations unies, telles que l’UNRWA et les partenaires dans le territoire palestinien occupé, a soutenu le diplomate marocain. Ce dernier a en outre assuré que la présente session extraordinaire se tient dans un contexte d’extrême précarité socioéconomique et sanitaire dans les territoires palestiniens occupés, et d’un effondrement sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza, après de longues semaines d’affrontements armés dans la Bande de Gaza, causant des milliers de morts et de blessés parmi une population civile désarmée, et la destruction, d’une rare violence, d’infrastructures et d’installations médicales. « Ayant à l’esprit l’obligation de respecter et de faire respecter, en toute circonstance, le droit international humanitaire, nous nous trouvons tous à un tournant décisif qui commande à tous fermeté et responsabilité pour mettre un terme aux agressions israéliennes », a conclu le diplomate marocain.