« Chaque jour, il devient clair que faire confiance aux Américains relève d’une stupidité, d’une sottise, d’une ignorance et d’une négligence des intérêts de la nation, de la patrie et du peuple », c’est ce qu’a déclaré, mardi 8 mars, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, Il a en outre appelé à tirer des leçons des évènements qui se passent en Ukraine. « Les USA et les Britanniques ont poussé l’Ukraine vers la guerre …», a-t-il affirmé tout en appelant les dirigeants libanais à ne pas se soumettre aux diktats US et à se comporter comme des maitres et non comme des esclaves des USA.
H. Nasrallah a fustigé, dans ce contexte, la position officielle du Liban qui a condamné l’opération russe en Ukraine, affirmant que le communiqué officiel du ministère libanais des Affaires étrangères a été envoyé à l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth où il a été remodelé pour qu’il soit plus ferme à l’égard de la Russie.
Il y a quelques mois, tout le monde a vécu l’expérience du retrait des USA de l’Afghanistan. L’image de l’avion à laquelle s’attachait des Afghans est toujours à l’esprit, devait-il ajouter. Et de rappeler que le président afghan qui a fui son pays Asraf Ghani a déclaré plus tard que « son erreur était d’avoir fait confiance aux USA et à leurs alliés internationaux ». Il lui disait qu’il est interdit de s’asseoir avec les taliban, alors que pour eux il est permis.
Aujourd’hui, tout le monde sait que les USA et le Royaume Uni en particulier qui ont poussé l’Ukraine vers la gueule du dragon et la guerre. l’Allemagne était réticente et la France plus ou moins. Aujourd’hui, martèle H. Nasrallah, vous pouvez entendre le président ukrainien, son Premier Ministre et son ministre des Affaires Etrangères se plaindre et exprimer leur désespoir : Ils nous ont laissé combattre seuls. Ils n’enverront aucun de leurs soldats ou de leurs avions en Ukraine. Il s’agit d’une leçon pour ceux qui parient sur les USA. Même la demande d’imposer une zone d’exclusion, ils leur ont répondu qu’ils ne pouvaient pas. Ils leur disent : c’est à vous de combattre, et nous imposons des sanctions et un embargo contre la Russie.
« Je dis aux responsables libanais, aux forces politiques et à la population: la soumission aux diktats US ne sauvera pas le Liban, mais ne fera qu’augmenter ses malheurs. Si vous voulez satisfaire les USA, vous ne pourrez pas. Leurs exigences n’ont pas de limites. Ce n’est pas comme ça que les choses marchent. Tirez des leçons des expériences des autres pays » a clamé le leader du Hezbollah. « Jadis, certains partis (pro-US) sommaient le gouvernement à la Neutralité. De quelle neutralité vous parlez ? Quand l’Etat a pris une position en faveur des USA. Ils se sont tous tus. Le Hezbollah n’est pas avec la politique de neutralité. Il y a des situations qui nécessitent de hausser le ton, d’autres de s’abstenir… », devait-il préciser.
Pour H. Nasrallah, « la neutralité et la distanciation ne sont que des prétextes pour s’affranchir de leurs responsabilités humanitaires, religieuses, et nationales. A savoir les responsabilités envers le conflit arabo-israélien, envers les refugiés palestiniens, la guerre universelle contre la Syrie, l’agression contre le peuple arabe au Yémen. »
Et d’interpeller les officiels libanais et leurs soutiens. « En échange de quoi vous faites tout cela ? Qu’est-ce que vous attendez des USA ? Le gaz de l’Egypte, et l’électricité de la Jordanie, comme vous a promis l’ambassadrice américaine ? » Et d’ajouter que « le département d’Etat US n’a jusqu’à présent présenté aucun document écrit protégeant la Jordanie et l’Egypte des sanctions de la Cézar, pour le passage de l’électricité et du gaz via la Syrie. Jusqu’à ce moment, tout ce que l’ambassadrice américaine a dit sur l’électricité est du mensonge et de tromperie. »
H. Nasrallah n’a pas manqué de rappeler l’appel à l’Est fait naguère et jamais entendu par la classe politique libanaise. Pour l’histoire, il a rappelé que «depuis un an et demi, quand nous avons appelé à se diriger vers l’Est (pour réduire la crise au Liban), beaucoup d’entreprises chinoises et russes ont présenté des offres au Liban. Mais la réponse du Liban à ces offres a été négative, par crainte des USA. Une société pétrolière russe a négocié avec le gouvernement passé et actuel d’une offre de la mise en place n’importe où au Liban d’une raffinerie, sans demande de garanties, qui assure tous les besoins du Liban en dérivés pétroliers. Grâce à cette raffinerie, le Liban pourra produire en six mois 150 mille barils par jour, et il deviendra un exportateur de dérives pétroliers. En plus de cela, cette transaction est en livres libanaises. Après un an et demi de négociations, le Liban n’a toujours pas donné de réponse. Pourquoi vous n’acceptez pas de telle offre qui est dans l’intérêt du Liban ? En fait, c’est l’ambassade US qui est derrière le refus du Liban. Avec cette mentalité, nous ne pourrons pas sauver le Liban et résoudre les crises liées à l’électricité, au pétrole, et à autres. Les USA sanctionnent, interdisent et n’acceptent pas les alternatives. »
Et de marteler : « de quelle hégémonie du Hezbollah sur l’Etat vous parlez ? Si le Hezbollah dominait la prise de décision au Liban, cette raffinerie qui produit 160 000 barils de pétrole brut aurait été mise en place depuis un an et demi. Et le Liban serait devenu suffisant et exportateur, au su et au vu de l’ambassade US qui ne vaut rien devant l’intérêt du peuple Libanais. »
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Le Liban à la croisée des chemins : H. Nasrallah dénonce le suivisme des Américains
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