Les dépenses militaires du Japon progressent depuis dix ans, mais restaient bridées à 1% du PIB. Pour l’exercice 2023-2024, elles devraient représenter un nouveau record, soit l’équivalent de 39 milliards d’euros.
Le Japon s’interroge sur l’objectif de 2% du PIB pour sa sécurité depuis des années. Augmenter les dépenses militaires va à l’encontre de la Constitution pacifiste et de la vocation défensive des forces japonaises. L’invasion de l’Ukraine par la Russie permet au Premier ministre de justifier le doublement du budget de la défense sur cinq ans.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les Japonais, dans leur majorité, se disent favorables à une telle hausse. Ils deviennent plus réalistes, perçoivent les menaces que représentent, pour le pays, la Chine, la Corée du Nord et la Russie. Ils redoutent que la guerre d’agression de l’Ukraine incite la Chine à envahir Taïwan. Ils sont pour l’acquisition d’une capacité de « contre-attaque » avec des armes pouvant détruire des sites de lancement de missiles nord-coréens.
Reste à savoir si le Japon a les moyens de doubler son budget de la défense. L’endettement du pays est colossal, plus de deux fois et demie la taille de son économie. Les coûts liés au vieillissement de la population et à la pandémie sont considérables. Et la récente faiblesse du yen n’arrange rien.