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Le Gabon à la croisée des chemins : B. Oligui Nguema investi président de la transition

Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort de Libreville, a prêté serment lundi, après le coup d'État du 30 août au Gabon, contre le président Ali Bongo. Il est désormais président de la transition dont il n'a pas fixé la durée, promettant d'installer des « institutions plus démocratiques » avant des « élections libres ».
Le Gabon à la croisée des chemins : B. Oligui Nguema investi président de la transition

Des militaires putschistes avaient annoncé le 30 août la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d’une heure après la proclamation de sa réélection lors de l’élection du 26 août, estimant qu’elle avait été truquée. Le lendemain, ils avaient proclamé le général Oligui, 48 ans, président d’un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

« Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain », « de préserver les acquis de la démocratie », a déclaré devant des juges de la Cour constitutionnelle le général de brigade en costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite de l’armée qu’il commandait.

Le général a également promis des « élections libres » et « transparentes » à l’issue de la période de transition et s’est engagé à amnistier les « prisonniers d’opinion ». La famille Bongo dirigeait sans partage depuis plus de 55 ans ce petit Etat d’Afrique centrale, parmi les plus riches du continent grâce à son pétrole, mais dont la richesse était accaparée par une élite accusée de « corruption massive » et de « mauvaise gouvernance ». A. Bongo, 64 ans, en résidence surveillée depuis le putsch, avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait déjà dirigé le pays plus de 41 ans. Le « patriarche » était aussi l’un des piliers de la « Françafrique », système de cooptation politique, chasses gardées commerciales et corruption entre la France et certaines de ses ex-colonies du continent.

Avant cette cérémonie, le chef de la junte a multiplié les rencontres avec les élites économiques et politiques. Après avoir rencontré des représentants du Patronat et des leaders politiques, le général a tenu à rassurer les hommes des médias. Le président de la transition a déclaré qu’il veut garantir la liberté de la presse. « N’ayez pas peur », a-t-il insisté, en reconnaissant que la presse a beaucoup souffert. « La presse, c’est le quatrième pouvoir, nous allons vous rendre vos lettres de noblesse. Faites votre travail, faites-le bien », a-t-il recommandé.

Le général a d’entrée rappelé qu’une de ses premières mesures a été le rétablissement de RFI, TV5 et France 24 coupés par le régime déchu.  Helmut Moutchinga Boulingui, directeur général de Radio Gabon, apprécie. « Je pense qu’il s’est approprié les souffrances de la presse, je pense qu’il y a une très grande libération pour un professionnalisme qui peut aider la transition à aller de l’avant ». Le message a fait mouche y compris auprès de la presse privée. Désiré Ename est le directeur de publication des Échos du Nord, il est également le président au Gabon de l’Union internationale de la presse francophone UPF. « J’ai plutôt été positivement impressionné, a-t-il laissé entendre.

Le général a par ailleurs profité de la circonstance pour donner son avis sur le débat concernant la reprise du processus électoral interrompu ou l’organisation de nouvelles élections. « Pour nous, l’élection est dissoute. Elle est dissoute, parce qu’elle était pipée », a-t-il déclaré. Une pique lancée aux formations de l’opposition qui invitaient à un recomptage des voix…

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