#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Le drame se poursuit à Gaza : L’Unrwa asséchée sous pression israélienne

En ce 115è jour de guerre menée par l’entité sioniste contre la bande de Gaza, d’intenses bombardements israéliens se poursuivent alors que la tension sourd en Cisjordanie occupée. La résistance palestinienne a tiré aussi, depuis Khan Younès, une salve de missiles sur Tel Aviv. La situation humanitaire dans l’enclave palestinienne est de plus en plus désastreuse, et neuf pays ont jusqu'ici suspendu tout financement futur à l'Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Le drame se poursuit à Gaza : L’Unrwa asséchée sous pression israélienne

Le dernier bilan établi par le ministère de la Santé fait état de 26 637 martyrs à Gaza depuis le 7 octobre, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre aussi au moins 65 387 blessés. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, citant le Croissant-Rouge palestinien (PRCS), les forces israéliennes ont abattu au moins trois civils alors qu’ils évacuaient un corps près de l’hôpital al-Amal à Khan Younès, l’épicentre des combats dans l’enclave. Pas moins de 14 massacres, ayant occasionné 215 martyrs parmi les civils, ont été l’œuvre de l’armée d’occupation. Au moins 40 martyrs ont succombé à la série de raids sionistes contre le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza pendant la nuit et le matin, rapporte le correspondant d’Al Manar.

L’armée d’occupation continue d’assiéger l’hôpital Al Amal et le complexe médical Nasser à Khan Younes pour le 6ème jour consécutif alors que le ministère de la Santé à Gaza avait lancé un appel de détresse en raison de la situation lamentable dans le complexe médical. Selon le ministère, les générateurs électriques s’arrêteront d’ici 4 jours, en raison d’une pénurie de carburant et les réservoirs d’eau du complexe sont endommagés par des éclats d’obus et des tirs sionistes. Ce qui entraîne des fuites d’eau dans les bâtiments et le service de soins intensifs, ainsi qu’une pénurie d’eau dans le centre de dialyse. Le ministère a indiqué que de nombreux médicaments d’anesthésie et de soins intensifs sont épuisés. Il y a une pénurie aiguë et dangereuse d’unités de sang.

Le 25 janvier, le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, citant ce ministère, a déclaré que l’hôpital Nasser était toujours assiégé et que personne ne pouvait ni entrer ni sortir de l’établissement en raison des bombardements constants à proximité, indiquant que 400 patients dialysés hospitalisés dans ce complexe ont besoin de soutien. Il a ajouté dans un rapport que le personnel de santé a entrepris de creuser des tombes sur la cour de l’hôpital en raison du grand nombre de décès attendus et de la nécessité de gérer les opérations d’inhumation. 150 martyrs y ont été déjà enterrés, selon le ministère de la Santé.

Il a ajouté que l’entrée du siège de la Société du Croissant-Rouge palestinien a aussi été bombardée, tuant au moins trois Palestiniens et blessant deux autres. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré qu’il avait dû demander aux déplacés de donner du sang car il ne peut plus accéder aux banques de sang. Il a ajouté que les équipes médicales ne sont pas en mesure de transférer les blessés graves de l’hôpital Nasser vers les établissements de santé voisins.

Des informations ont indiqué que la zone adjacente à un autre hôpital de Khan Younes, Al-Amal, a été bombardée au milieu de violents combats autour de l’hôpital.

Cette ville du sud de la bande de Gaza fait l’objet d’une offensive israélienne de grande envergure, terrestre et aérienne. Elle est contrée par les différentes factions de la résistance palestinienne. L’armée sioniste admet que 6 de ses soldats ont été blessés lors des combats dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures.

Depuis le 13 octobre dernier, l’armée d’occupation avait sommé les Palestiniens du nord de la bande de Gaza, puis des autres régions, de se rendre vers al-Mawasi, zone sableuse de 14 km2, leur assurant qu’elle est sécurisée. Des milliers s’y sont rendus et de nombreuses familles y ont dressé des tentes. Or, elle est spécifiquement visée par l’offensive israélienne menée contre la totalité de la ville de Khan Younes, considérée comme le bastion du Hamas.

Le 25 janvier dernier a été le jour le plus sanguinaire. Des frappes aériennes y ont été menées sous forme de ceintures de feu, simultanément avec l’incursion au sol de quatre brigades, escortées de véhicules blindés, selon l’édition arabophone le site britannique Independant. Et ses chars ont atteint al-Mawasi.

L’armée israélienne a prétexté cette offensive meurtrière par la mort de 24 de ses militaires, le 22 janvier, dans des combats contre le Hamas. 21 d’entre eux avaient été tués dans une opération du Hamas, dans le camp d’al-Maghazi. Celui-ci se trouve au centre de l’enclave et dans à proximité de Khan Younes. A noter que l’offensive contre Khan Younes avait été lancée à partir du 16 novembre 2023, lorsqu’elle a entrepris de bombarder les périphéries de cette ville, selon Independant.

Le 17 janvier, l’armée d’occupation a lancé contre la ville une série de raids et y a effectué le parachutage de la 98e Division, comprenant des armes, du matériel et du carburant, selon sa version des faits. Le 22 janvier, elle avait dépêché des drones qui ont ouvert le feu sur les déplacés dans leurs tentes.

Un survivant des raids contre les tentes, Maysar al-Ajala, rapporte pour Independant qu’un missile s’est écrasé sur sa tente, y provoquant un feu qui a brûlé son épouse et sa fille. 70 victimes ont été tuées, selon les données du 25 janvier, livrées par le ministère palestinien de la Santé, dont le porte-parole Ashraf al-Qudra dit « il n’y a plus d’endroit sûr à Gaza », et se demande « pourquoi Israël n’a pas averti les déplacés dans cette zone avant l’attaque ».

D’après l’Observatoire Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme, les bombardements israéliens ont visé cinq centres d’hébergement ce jour-là, à savoir l’Université Al-Aqsa, où cinq victimes ont été tuées, le siège du Collège universitaire, où un civil a été tué, ainsi que deux écoles abritant des personnes déplacées et le bâtiment des Nations Unies.

« Des milliers de personnes déplacées dans la région ont dû tenter à nouveau de s’échapper, certaines se sont dirigées vers Rafah dans l’extrême sud, d’autres vers Deir al-Balah, et certaines ont été ciblées par l’armée israélienne alors qu’elles se déplaçaient », explique Rami Abdo, directeur de l’Observatoire euro-méditerranéen. Les gens à Rafah ne s’attendent pas à être épargnés. Dans la soirée, il y a eu des martyrs et blessés dans un bombardement israélien contre la maison de la famille Al-Siksek dans le quartier d’Al-Geneina, à l’est de Rafah.

Selon les dernières informations du samedi soir, l’armée d’occupation a intensifié son offensive aérienne et de son artillerie à Khan Younes pour y débusquer Yahia al-Sinwar, commandant du Hamas à Gaza, et Mohamad al-Deif, commandant des brigades al-Qassam. Dans le quartier Batn al-Samine , ou les combats sont les plus violents avec les factions de résistance palestiniennes, elle a entrepris le bombardement des maisons et des installations. Le quartier al-Amal est aussi le théatre d’affrontements acharnés. Les brigades al-Qassam ont assuré  y avoir visé un véhicule de transport de militaires avec un obus al-Yassin 105. L’armée a prétendu avoir ouvert un soi-disant passage sécurisé en direction d’al-Mawasi. Pendant que les déplacés tentent de fuir cette région !, selon le quotidien al-Sharq al-Awsat.

La Cisjordanie est aussi bouillonnante. Durant les dernières heures, il y a eu 18 massacres au cours desquels 174 palestiniens sont tombés en martyrs et 310 ont été blessés. Ces Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, et de nombreux autres ont été blessés, lors de plusieurs opérations militaires menées en Cisjordanie occupée ce lundi, d’après le ministère de la Santé palestinien. « Un citoyen a été tué par balles » dans la ville de Silwad, dans le centre de la Cisjordanie, portant à cinq le nombre de morts de ce jour. Plus tôt, le ministère avait annoncé la mort de deux hommes à Dura, ou encore d’un adolescent à Teqoa, dans le sud. Un autre est mort à al-Yamoun, près de Jénine dans le nord.

Il y aurait  6 370 personnes arrêtées depuis le début de la guerre à Gaza, en Cisjordanie, où plus de 360 personnes auraient par ailleurs été tuées par les forces israéliennes depuis le 7-Octobre, selon le ministère palestinien de la Santé à Ramallah. L’année 2023 a été l’une des plus meurtrières du conflit pour eux depuis 2005. Le nombre de Palestiniens détenus en Cisjordanie est passé ce lundi à 6 370 prisonniers depuis le 7 octobre 2023, et ce après l’arrestation de 40 Palestiniens par l’armée israélienne dimanche, selon un communiqué commun rendu public par la Commission pour les affaires des prisonniers et anciens prisonniers (gouvernementale) et le Club des prisonniers palestiniens (non gouvernemental).  « Le nombre total d’arrestations après le 7 octobre s’est élevé à environ 6 370, incluant ceux qui ont été maintenus en détention par l’occupation et ceux qui ont été libérés par la suite. » Dans leur rapport annuel, les institutions chargées des affaires des prisonniers ont indiqué que le nombre total de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, jusqu’à fin décembre 2023, s’élevait à environ 8 800 prisonniers, dont plus de 80 femmes.

alors que des médias israéliens signalent la mort d’un soldat des suites des graves blessures qu’il a subies lors d’une attaque à la voiture-bélier près de Haïfa

 

Recommandé pour vous