L’incendie qui en a résulté a blessé deux travailleurs, a ajouté V. Gladkov, tandis que certains quartiers de la ville, située près de la frontière ukrainienne, ont été évacués. «Huit réservoirs de carburant sont actuellement en feu», a fait savoir le ministère russe des situations d’urgence, cité par l’agence de presse TASS, qui précise que le dépôt pétrolier de Belgorod compte pas moins de 27 réservoirs.
Les secouristes, «quelque 194 personnes et 59 unités d’équipement», ont rapidement été déployés pour intervenir sur le site, rapporte également TASS, au moment où les résidents des bâtiments adjacents au dépôt ont commencé à être évacués.
Des images partagées sur les réseaux sociaux semblaient montrer des hélicoptères s’éloignant du site en feu. Le gouvernement ukrainien n’a pas encore revendiqué cette attaque.
Belgorod, qui abrite 369 000 personnes, se trouve à seulement 25 miles de la frontière ukrainienne et à 80 miles de la ville de Kharkiv.
Si cela est confirmé, ce sera la deuxième fois que l’Ukraine attaque à l’intérieur de la Russie. Fin février, les forces ukrainiennes ont visé la base aérienne de Millerovo, à 100 miles de Louhansk, les missiles ayant causé des dégâts à nombre d’hélicoptères sur le tarmac.
Conflit « prolongé »
Le recentrage de l’effort de guerre russe sur le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit « prolongé », a prévenu la veille de l’attaque ukrainienne un haut responsable du Pentagone.
Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (nord) et ont « abandonné » l’aéroport militaire de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, mais « nous continuons à penser que c’est un repositionnement », a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l’anonymat. « Nous n’avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux, ou qu’ils sont écartés définitivement des combats », a-t-il ajouté. « Ce que nous continuons à penser, c’est que ces forces seront ré-équipées et renvoyées en Ukraine (…) pour continuer le combat conformément à ce que nous pensons être leur objectif, c’est-à-dire globalement l’Est », notamment les régions séparatistes de Lougansk et Donetsk, dans le Donbass, a-t-il ajouté.
Mais « les Ukrainiens connaissent très très bien le territoire », a-t-il noté, rappelant que cela fait huit ans qu’un conflit larvé oppose les séparatistes aux forces ukrainiennes dans cette zone. « Ce n’est donc pas parce qu’ils lui donnent la priorité, qu’ils y renforcent leurs effectifs et qu’ils y mettent plus d’énergie, que ce sera facile pour eux », a-t-il prévenu. « Cela pourrait présager un conflit plus long, plus prolongé », a-t-il ajouté.
Les bombardements des forces russes se poursuivent, notamment sur Kiev, Tcherniguiv, Izioum, Kharkiv, Marioupol et le Donbass, selon ce responsable US.
Les forces russes tentent en effet de prendre en tenaille l’armée ukrainienne déployée depuis 2014 le long d’une ligne de front passant à proximité de Donetsk au sud, et Lougansk à l’est, jusqu’à Izioum au nord-ouest de Donestk.