S’exprimant dimanche 24 juillet au siège de la Ligue arabe au Caire, S. Lavrov a souligné le caractère dangereux des armes biologiques.
Il n’y a pas si longtemps, Eligor Krylov, le commandant des forces de soutien aux attaques chimiques et biologiques affiliées aux forces armées russes, a annoncé que le département de la Défense US menait 10 projets sur le sol ukrainien pour travailler sur la propagation de maladies dangereuses et infectieuses. Il a averti que l’apparition de ces maladies peut avoir des effets économiques mondiaux en précisant qu’un échantillon d’agents infectieux sera également envoyé sur le sol américain pour examen.
Lors de son discours, le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou n’avait rien à cacher sur les opérations de la Russie en Ukraine, et que l’envoi d’armes à l’Ukraine par l’Occident confirme maintenant les préoccupations légitimes de Moscou par rapport à la sécurité. Il a rappelé que « l’intégrité de l’Ukraine était garantie par les accords de Minsk, mais le régime de Kiev n’a pas rempli ses obligations et a plutôt tenté de le détruire, et l’Union européenne n’est intervenue d’aucune manière pour empêcher cette action. » Toutefois, S. Lavrov a ajouté que « l’Union européenne n’a même pas exprimé sa préoccupation concernant la violation de l’accord commise par le régime de Kiev, ainsi que la situation dans le Donbass. » En relevant aussi que « les garanties de sécurité que nous réclamions assuraient la sécurité de l’Europe, mais l’OTAN a répondu à cette demande de la Russie en envoyant des armes meurtrières à l’Ukraine. »
« Aucun pays ne peut garantir sa sécurité aux dépens de la sécurité des autres pays », a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères tout en ajoutant que « la Russie était préoccupée par les plans expansionnistes de l’OTAN, et ce pacte militaire a ignoré les préoccupations de sécurité de la Russie concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance. » Il a de même rappelé que « le régime de Kiev a délibérément interdit de parler russe dans l’est de l’Ukraine, les autorités ukrainiennes se sont délibérément engagées dans le racisme et l’inimitié avec la Russie. »
Plus loin dans ses propos, le chef de la diplomatie russe a indiqué que son pays «n’a pas clos le dialogue avec l’Ukraine, et c’est l’Occident qui fait obstruction au processus de négociations entre la Russie et l’Ukraine. »
Sergueï Lavrov a dénoncé l’action de l’armée ukrainienne pendant la guerre et notamment l’utilisation des civils comme boucliers humains. Selon lui, l’Union européenne a complètement manqué à ses obligations et Kiev a non seulement violé l’accord de Minsk, mais a bombardé les zones où étaient présentes les forces de l’opposition.
Sur un autre plan, le chef de la diplomatie russe a rassuré ses partenaires égyptiens après l’accord sur des «couloirs sécurisés» pour les exportations de grains d’Ukraine et de Russie qui doit éloigner les risques d’insécurité alimentaire en Afrique notamment. «Nous avons confirmé l’engagement des exportateurs russes de produits céréaliers à respecter toutes leurs obligations», a précisé S.Lavrov, lors d’une conférence de presse après des pourparlers avec Sameh Choukri, son homologue égyptien. «Le président Vladimir Poutine a également souligné cela lors d’une récente discussion téléphonique avec le président égyptien (Abdel Fattah) al-Sissi», a rappelé S. Lavrov qui entame une tournée devant également le conduire en Ouganda, en Éthiopie et au Congo. L’accord signé vendredi à Istanbul entre la Russie et l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, prévoit l’instauration de «couloirs sécurisés» afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands, que Moscou et Kiev s’engagent à ne pas attaquer.
Il doit permettre d’exporter 20 à 25 millions de tonnes de grains bloquées en Ukraine et de faciliter les exportations agricoles russes, réduisant ainsi le risque d’une crise alimentaire mondiale, en particulier en Afrique.
La Russie a obtenu la garantie que les sanctions occidentales ne s’appliqueront pas, ni directement, ni indirectement, à ses exportations de produits agricoles et d’engrais.
«Le secrétaire général (de l’ONU) a pris la responsabilité de lever ces restrictions illicites, prises par les Etats-Unis et l’Union européenne, contre les chaines logistiques et financières (russes)», a réaffirmé dimanche S. Lavrov depuis le Caire. Par ailleurs, il a salué une «satisfaction mutuelle» concernant les relations entre Moscou et Le Caire, et évoqué la construction en cours de la première centrale nucléaire en Egypte, confiée à Moscou.