Une source locale syrienne a rapporté que les forces d’occupation israéliennes ont amené de nouveaux renforts dans les points récemment occupés dans la zone tampon dans le sud du pays. Les renforts israéliens concernent 4 des 9 sites fixes dont l’occupation avait précédemment parlé. Ils ont été stationnés dans les sites de Jabal al-Cheikh (Mont Hermon) dans la province de Damas, d’Al-Hamidiyah dans la province de Quneitra et de la caserne Al-Jazira dans la province de Deraa.
La source ajoute que les renforts comprennent une force d’infanterie appartenant à la Brigade Golani et à l’unité spéciale Shaldag, qui occupait le sommet de Jabal al-Cheikh, en plus de camions démineurs et déneigeurs, et de chars israéliens Merkava. Aucun vol d’avions n’a été enregistré en raison des conditions météorologiques.
Il y a deux jours, une source locale a déclaré à la télévision d’information libanaise al-Mayadeen que les forces israéliennes avaient pénétré dans le village d’Ain al-Nouriya dans la province nord-est de Quneitra, ajoutant qu’elles « ont détruit les restes de deux compagnies de mortiers et de missiles antichars appartenant auparavant à l’armée syrienne ».
Vendredi 7 février, les habitants du village d’al-Mu’allaqa, dans le gouvernorat de Quneitra, ont refusé de recevoir toute aide provenant des forces d’occupation israéliennes, soulignant qu’ils n’ont pas besoin d’aide venant d’une partie qui occupe leurs terres. Khader Obeida, maire du village, a déclaré à l’agence turque Anadolu que les soldats de l’occupation entrent et sortent du village plus de 10 fois par jour, fouillant les maisons et semant la terreur parmi les femmes et les enfants. Il a ajouté que les soldats lui ont proposé des fournitures de secours à distribuer aux habitants, mais que ces derniers ont rejeté l’offre, affirmant qu’ils préféraient recevoir l’aide du gouvernement syrien et des organisations locales qui leur fournissent des services de base.
Mardi 4 février, les forces israéliennes étaient entrées dans le village, accompagnées de véhicules blindés. Elles ont procédé à des perquisitions de maisons, semant la panique parmi les habitants avant de se retirer à nouveau. Il y a quelques jours, The Washington Post indiquait dans un rapport que l’armée israélienne construit des sites de colonisation militaire dans une série de villages syriens qu’elle a occupés après la chute de l’ancien régime syrien en décembre 2024. Le journal US cite les habitants du village de Jabata al-Khashab, dans le gouvernorat de Quneitra, qui expriment leurs craintes que la présence de l’occupation dans ces zones ne soit pas « temporaire », comme les soldats israéliens leur ont dit après avoir occupé le village. Les habitants ont souligné que l’occupation construit des sites et des bâtiments militaires aux abords du village, se demandant : « Comment cela peut-il être une présence temporaire ? » Citant de hauts responsables israéliens, Yedioth Ahronoth avait précédemment écrit, qu’Israël prévoyait de contrôler une zone s’étendant sur 15 km à l’intérieur du territoire syrien et d’établir une « zone d’influence » avec un contrôle des renseignements, à 60 km de profondeur.
Bol d’air russe
C’est dans cette atmosphère que le président russe a eu un entretien téléphonique avec Ahmed el-Chareh, président de transition de la République arabe syrienne. La discussion de mercredi a permis aux deux dirigeants d’aborder la situation en Syrie ainsi que les perspectives de coopération entre Moscou et Damas.
Au cours de l’échange, Vladimir Poutine a souligné l’engagement de la Russie à soutenir l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie. Il a insisté sur la nécessité d’un dialogue inter-syrien impliquant les principales forces politiques et les communautés du pays afin de garantir une stabilisation durable. Les discussions ont également porté sur la situation économique et humanitaire en Syrie. La Russie a confirmé sa volonté de poursuivre son assistance en fournissant une aide humanitaire et en participant à la reconstruction des infrastructures essentielles, notamment les réseaux électriques, les hôpitaux et les routes.
De son côté, A. el-Chareh a salué les « fortes relations stratégiques » entre la Russie et la Syrie, soulignant l’importance de la coopération entre les deux nations dans cette période critique. Par ailleurs, les deux dirigeants ont évoqué le renforcement des relations économiques entre la Russie et la Syrie. Ils ont convenu d’intensifier les échanges commerciaux et de développer des partenariats dans les secteurs clés tels que l’énergie, les transports et l’éducation.
Cet entretien s’inscrit dans la continuité des discussions menées récemment à Damas par une délégation interministérielle russe, venue explorer les opportunités de coopération bilatérale. Un autre point important abordé concerne la présence militaire russe en Syrie, notamment les bases stratégiques de Tartous et de Hmeimim. Moscou a rappelé que ces installations jouaient un rôle central dans la lutte contre le terrorisme et la stabilisation de la région. Le Kremlin a également précisé que les nouvelles autorités syriennes se sont dites prêtes à poursuivre la coopération militaire avec la Russie.
Enfin, V. Poutine et A. el-Chareh ont convenu de maintenir un dialogue régulier et d’approfondir leur coopération dans tous les domaines. Selon le Kremlin, la conversation a été « constructive, professionnelle et substantielle », illustrant la volonté des deux pays de renforcer leurs relations malgré les récents bouleversements politiques en Syrie.