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La Suède dans l’OTAN : Stockholm a assimilé l’appel de Moscou

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Malgré les demandes de l'opposition sur fond de conflit ukrainien, Magdalena Andersson s'est opposée à la tenue d'un débat sur l'entrée de son pays dans l'OTAN, expliquant qu'une candidature de Stockholm risquerait d'aggraver les tensions en Europe.

La Premier ministre sociale-démocrate suédoise, Magdalena Andersson, a écarté le 8 mars les appels de l’opposition en faveur d’un débat parlementaire sur l’entrée du pays dans l’OTAN après l’offensive russe en Ukraine. «Si la Suède devait faire le choix de soumettre une candidature à l’entrée dans l’OTAN dans la situation actuelle, cela déstabiliserait un peu plus cette région d’Europe et augmenterait la tension», a-t-elle déclaré à la presse après une rencontre avec des dirigeants de partis d’opposition.
La Russie avait quant à elle mis en garde, le 25 février, contre cette perspective. «Il est clair que l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN qui est tout d’abord, comme vous le comprenez bien, un bloc militaire, aurait de graves répercussions politico-militaires auxquelles notre pays serait obligé de répondre», avait alors déclaré Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe.
La Suède, qui n’a participé à aucune guerre depuis 1814 et dont la politique étrangère exclut toute participation à une alliance militaire, s’est néanmoins rapprochée de l’Alliance atlantique ces dernières années. Le lancement de l’offensive russe en Ukraine le 24 février y a suscité de nombreux appels en faveur d’une entrée du pays dans l’OTAN, dont celui d’Ulf Kristersson, chef de file du parti des Modérés, qui a appelé le gouvernement à ouvrir un débat national sur le sujet, à l’image de celui déjà entamé en Finlande.
Selon un sondage de l’institut Demoskop publié le 4 mars par le quotidien Aftonbladet, 51% des Suédois se disent favorables à l’entrée dans l’OTAN, soit neuf points de plus qu’en janvier. «C’est urgent», a estimé Ulf Kristersson auprès de l’agence de presse TT, ajoutant : «On ne peut pas s’abriter derrière un paravent en espérant que la tempête nous épargne pour se retrouver surpris par une décision finlandaise dans un mois ou deux.»
La Finlande et la Suède ont noué une coopération militaire étroite et une éventuelle entrée de l’un des deux pays dans l’OTAN accroîtrait la pression sur l’autre pour faire de même. En amont de la réunion du Conseil européen des 10 et 11 mars à Versailles, les gouvernements des deux pays ont écrit une lettre aux autres membres de l’UE dans laquelle ils rappellent «l’importance de la clause de solidarité de défense commune du traité de Lisbonne», a également déclaré la dirigeante suédoise lors d’une conférence de presse. Cette clause, définie à l’alinéa 7 de l’article 42 du traité de 2009, implique qu’«au cas où un Etat membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir», a-t-elle rappelé.
Les contours exacts de cette solidarité militaire au sein de l’UE, plus récente que l’article 5 de l’OTAN, restent toutefois flous et son caractère contraignant fait débat. Début février, avant l’intervention russe en Ukraine, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, était venue en Finlande rappeler l’existence de cette clause, assurant de la «solidarité complète» de l’UE.
Par ailleurs, le principe d’une coopération trilatérale renforcée entre les Etats-Unis, la Finlande et la Suède a été acté lors d’une entrevue entre le président finlandais Sauli Niinistö et son homologue américain Joe Biden à Washington le 5 mars. Un soutien américain en cas d’attaque russe contre un des deux pays ne fait toutefois pas l’objet d’une garantie publique formelle.

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