Voilà autant de chiffres qui illustrent l’état de crispation dans laquelle se trouve la société israélienne sur fond de mises en garde d’une implosion de l’entité sioniste près de 8 décennies après sa création.
Sur les 7 millions et 106 mille habitants juifs israéliens, plus de deux millions de personnes envisagent de quitter la Palestine occupée, conseillent à leurs enfants de le faire, ou ont entrepris ses préparatifs en réclamant un passeport étranger. Ces chiffres dévoilés par un sondage réalisé par l’Israel democratic institut illustrent l’état de pessimisme de la société israélienne menacée de scissions depuis l’avènement du nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu, formé d’une coalition entre le Likoud et des partis d’extrême droite et religieux ultra-orthodoxes et sa décision amplement contestée d’introduire une réforme judiciaire.
Selon le sondage, 43% des Israéliens jugent cette réforme plutôt mauvaise ou très mauvaise. Et précise que le taux de ceux qui veulent émigrer est le plus élevé parmi les partis du centre-gauche, beaucoup plus que parmi les partis de droite et les haridims.
Interrogés sur les raisons de cette décision, les sondés avouent être préoccupés par la situation sécuritaire qui connait une dégradation importante aussi bien dans les territoires palestiniens occupés de 1948 que ceux de 1967.
Seulement 37% sont optimistes quant à la situation sécuritaire. Les autres le sont nettement moins. Ils étaient 46% à le croire le mois de janvier dernier.
Selon i24, cette situation rappelle celle qui avait prévalu après la seconde guerre du Liban, en 2006.
Autre chiffre jugé inquiétant pour les Israéliens est celui des juifs français qui émigrent en Israël. Il est en baisse de 42%, indique le quotidien israélien Israel Hayom. Sachant que les juifs français ont été pendant longtemps ceux qui effectuaient le plus leur aliya.
L’une des explications avancées est liée au comportement d’Itamar ben Gvir, ministre « ultra » de la Sécurité nationale qui fait de plus en plus peur aux Israéliens comme le montre bien un autre sondage réalisé par la chaine de télévision israélienne Channel 13. Selon lui, une majorité d’Israéliens souhaitent que le Premier ministre le limoge. Depuis sa désignation, la scène israélo-palestinienne est le théâtre d’une escalade des violences considérable, en raison surtout de ses décisions répressives d’une agressivité accrue contre les Palestiniens. Il a décrété de nouvelles lois contre les détenus palestiniens provoquant une intifada dans les centres de détention israélien qui en est son 29eme jour. Il réclame une loi pour ôter la nationalité israélienne des familles des auteurs palestiniens des opérations de résistance. Depuis sa désignation, le rythme des destructions des maisons des Jérusalémites a augmenté.
Et il envisage aussi pour le mois de Ramadan une mesure qui risque de faire exploser la situation : l’interdiction aux Palestiniens de se rendre à la mosquée d’al-Aqsa, afin laisser la voie libre aux colons israéliens pendant les fêtes de Pâques juives. Une mesure réclamée par les groupuscules du temple.
Kubi Shaptaï, commissaire de la Police israélienne, a qualifié cette attitude de « destructrice pour son appareil », a rapporté la radio israélienne.
Shlomo Ahorenski, ancien commissaire, l’a décrit comme « celui qui marche avec une boite d’essence et des allumettes, brûlant tous les recoins et qui va surement provoquer une 3eme intifada pendant laquelle il y aura des morts et des tués. » La semaine passée, I. Ben Gvir avait démis un commissaire de police dans la région de Tel Aviv mais la conseillère juridique l’a restituée.
Le ministre accuse les officiers de police de ne pas exécuter ses ordres concernant ceux qui avaient protesté contre la réforme juridique.
Au sein de la police israélienne, la fronde se fait de plus en plus grande contre le ministre ultra.