Les Brigades al-Qassam, branche militaire du mouvement Hamas, ont annoncé samedi avoir détruit un bulldozer D9 et un char Merkava à Jabalia. Les résistants hamsaouis ont par ailleurs engagé de violents combats avec les forces d’assaut israélienne dans le camp. Pour leur part, les Brigades d’Al Qods, branche militaire du Jihad islamique, signalent avoir détruit un char Merkava et 2 véhicules militaires du côté de Hay Zeitoun. Comme elles ont annoncé avoir détruit un drone israélien dans la zone.
Auparavnat, les Qassam assurent avoir détruit deux chars israéliens Merkava, le premier après l’avoir visé avec un engin explosif à l’est du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, et le second avec un obus Al-Yassin 105, près de l’école Shadia à l’ouest du camp. Des images ont documenté comment les combattants palestiniens ont attiré des forces spéciales israéliennes dans une maison piégée, près du carrefour Al-Saftawi, à l’ouest du camp de Jabalia. A leur tour, les Brigades Al-Qods ont déclaré avoir éliminé une force d’infanterie israélienne, lors d’un affrontement à la distance zéro dans la zone Abou Sharar, au milieu du camp de Jabalia. Elles ont diffusé des images de soldats et de véhicules d’occupation attaquant le camp de Jabalia, en plus du bombardement des colonies Sderot et Nir Am dans la bande de Gaza.
Dans le cadre de la coopération entre les différentes ailes militaires des factions de la résistance palestinienne, les Brigades du martyr Abou Ali Moustafa, branche militaire du Front populaire de libération de la Palestine, et les Brigades Nasser Salah al-Din, branche militaire des comités de résistance, ont détruit deux sites de commandement et de contrôle appartenant à l’occupation, à coups d’obus de mortier. Le premier est situé dans l’axe Netzarim, au sud-ouest de la ville de Gaza, et le second se situe à Juhr al-Dik, au nord du gouvernorat central.
Hommage à Y. Sinwar
Le Hamas a diffusé un communiqué par la voix de son responsable Khalil al-Hayeh dans lequel il a annoncé le martyre du chef de son bureau politique Yahia Sinwar, tué ainsi que ses compagnons le mercredi 16 octobre dans des accrochages avec des militaires de l’armée d’occupation à Tal Sultan au sud de Rafah. Le leader martyr est décrit comme « l’un des hommes les plus nobles et les plus courageux, un homme qui a consacré sa vie pour l’amour de la Palestine et a donné son âme pour l’amour de Dieu sur le chemin de sa libération. »
« Il s’est élevé comme un héros martyr, dans un combat frontal, sans battre en retraite, dégainant son arme, affrontant et affrontant l’armée d’occupation en tête des rangs, se déplaçant entre toutes les champs de combat, inébranlable, attaché à la terre fière de Gaza, défendant la terre de Palestine et ses lieux sacrés, et inspirant en attisant l’esprit de fermeté, de patience, de sang-froid et de résistance », poursuit K. al- Hayeh.
Résumant le parcours de sa lutte, il rappelle que « le moudjahid a entamé son chemin dans le mouvement Hamas dès son plus jeune âge, s’impliquant dans ses activités djihadistes, puis pendant ses 23 années de captivité, défiant son geôlier sioniste, et puis après sa libération dans le cadre de l’accord de loyauté envers le peuple libre, il a continué ses sacrifices, sa planification et son jihad jusqu’à ce que ses yeux ont été exaucés par l’opération Déluge d’al-Aqsa, le 7 octobre 2023, le jour du grand déluge qui ébranla les profondeurs de l’entité et révéla la fragilité de sa prétendue sécurité. s’en sont suivies les épopées de la fermeté légendaire de notre peuple et de la valeur de notre résistance victorieuse, jusqu’à ce qu’il a atteint la position la plus honorable et la plus haute distinction et s’est élevé auprès de son Seigneur comme témoin, martyr, satisfait de l’effort et du don qu’il a offert. »
Rappelant que Y. Sinwar fait partie du convoi des martyrs sur la voie de cheikh Ahmad Yassine, le fondateur du mouvement de résistance, le Hamas assure « qu’il restera fidèle à l’engagement des dirigeants fondateurs jusqu’à la réalisation des aspirations de notre peuple à la libération totale, au retour (des Palestiniens à leur patrie, ndlr) et à l’établissement de l’Etat palestinien sur la totalité du sol national palestiniens avec al-Qods comme capitale ».
Evoquant l’affaire des captifs israéliens, K. al-Hayeh a réitéré la position selon laquelle « ils ne seront libérés que lorsque le cessez-le-feu sera établi à Gaza, le retrait (israélien) sera achevé et les détenus palestiniens libérés des geôles de l’occupation ».
Assurant vouloir poursuivre « la voie du Hamas et l’esprit du Déluge d’al-Aqsa », le communiqué conclut en adressant le salut au martyr Yahia Sinouar : « Que la paix soir sur toi Abou Ibrahim, l’ascète, l’adorateur et le pieux. Que la paix soit sur le prisonnier. Que la paix soit sur le moudjahid. Que la paix soit sur le martyr. Que la paix soit sur toi lorsque l’histoire rapportera que tu as écrit la première ligne de la guerre de libération et de la fin de l’occupation ».
Au rappeler qu’au moins 42 519 personnes sont mortes dans la bande de Gaza selon le nouveau bilan communiqué par le ministère de la Santé palestinien samedi. Au moins 19 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué qui n’inclut pas le bilan de 33 morts lors d’une frappe nocturne sur le camp de réfugiés de Jabaliya, ajoutant que 99 637 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023. La Défense civile de la bande de Gaza a indiqué samedi que plus de 400 personnes étaient mortes depuis le début de l’offensive de l’armée israélienne sur le nord du territoire, le 6 octobre. Celle-ci dit viser des combattants du Hamas qui tentent d’y reconstituer leurs forces. « Nous avons trouvé plus de 400 morts dans les différents secteurs visés du gouvernorat de Gaza-Nord, qui inclut la ville de Jabaliya et son camp de réfugiés, les villes de Beit Lahia et Beit Hanoun, depuis le début de l’opération militaire », a précisé à l’AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cet organisme dépendant du mouvement islamiste palestinien.
L’agence palestinienne Wafa signale qu’au moins 11 personnes ont été tuées lors d’une frappe israélienne sur une maison dans le camp de réfugiés d’al-Maghazi, au centre de Gaza. L’agence, citant des sources médicales, rapporte qu’en plus des personnes tuées, d’autres ont été blessées et que plusieurs personnes sont toujours portées disparues sous les décombres.
L’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa à Deir al-Balah, où les victimes ont été emmenées, a confirmé leur nombre. Un journaliste de l’Associated Press a compté les corps à l’hôpital.
Les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré que les forces israéliennes avaient encerclé et bombardé l’hôpital indonésien dans la ville de Beit Lahia, au nord du territoire, samedi à l’aube. Cela confirme une information d’al Jazeera. « Les chars israéliens ont complètement encerclé l’hôpital, coupé l’électricité et bombardé l’hôpital, ciblant les deuxième et troisième étages avec de l’artillerie », a déclaré Marwan Sultan, directeur de l’établissement. « Le personnel médical et les patients courent de graves risques », a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le ministère de la santé de Gaza a également déclaré qu’Israël avait visé les étages supérieurs, ajoutant qu’il y avait « plus de 40 patients et blessés en plus du personnel médical ». Des « tirs nourris » en direction de l’hôpital et de sa cour ont provoqué un « état de grande panique » parmi les patients et le personnel, a ajouté le ministère.
La Turquie entre en jeu
A signaler qu’une délégation du Hamas était à Istanbul où elle a été reçue par le chef de la diplomatie turque. Hakan Fidan a discuté avec ses hôtes de l’éventualité d’un cessez-le-feu.
Selon une communiqué écrit publié vendredi par le ministère turc des Affaires étrangères, H. Fidan a rencontré Mohammed Darwish Ismail, président du conseil de la choura du Hamas, et des membres du bureau politique du Hamas. Ils ont discuté de la situation actuelle des négociations en vue de parvenir à un accord de cessez-le-feu qui permettrait l’échange de prisonniers. Au cours de la réunion, la situation humanitaire dans la région, en particulier dans le nord de Gaza, a été à l’ordre du jour.
Le chef de la Diplomatie turque a déclaré que son pays utilisera tous les moyens diplomatiques pour mobiliser la communauté internationale contre la catastrophe humanitaire à Gaza. L’état d’avancement des négociations en vue d’un accord de cessez-le-feu permettant l’échange de prisonniers a également été abordé au cours de la réunion. Le processus de réconciliation inter-palestinienne a également été abordé.
H. Fidan a également présenté ses condoléances aux responsables du Hamas pour la mort du chef du bureau politique du Hamas, Yahya Sinwar, lors d’une attaque israélienne.
La veille, en recevant les journalistes en déplacement en Russie pour couvrir le sommet des BRICS, la question de Gaza n’a pas été éludée par Vladimir Poutine qui a assuré que Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, sera présent lors du sommet.
Le maitre du Kremlin a expliqué, vendredi, que les Israéliens pensent qu’en résolvant certains problèmes d’ordre économique, les problèmes dans la régions seront résolus, relevant pour sa part, que la question palestinienne ne peut être résolue que sous l’angle économique. « Nous devons parler de la façon de reconstruire cette terre, de la façon de faire revenir les personnes qui l’ont quittée. Les Palestiniens ne vont pas quitter cette terre, c’est leur terre, nous devons le comprendre », a-t-il expliqué, rappelant que le Quartet pour le Moyen-Orient avait travaillé sur le sujet avant que les Etats-Unis sabotent le processus engagé.
Commentant la tension militaire croissante entre l’Iran et Israël, V. Poutine a déclaré qu’il était en contact avec les deux pays, et dit vouloir croire qu’une baisse de la tension est encore possible.