Dans un communiqué publié jeudi, évoquant les fuites de presse selon lesquelles l’ennemi compte ajourner son retrait et rester une durée plus longue, le Hezbollah a insisté « qu’il ne faut pas laisser de marge pour les prétextes qui prolongent la durée de l’occupation. »
Alors que le cessez-le-feu conclu pour 60 jours devrait arriver à terme dimanche 26 janvier, l’armée d’occupation laisse entendre qu’elle voudrait prolonger sa présence au sud du Liban où elle poursuit ses violations. Des sources de l’ONU dans le sud du Liban ont assuré pour le journal libanais al-Akhbar qu’elle a informé le comité supervisant la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu qu’elle devait rester « plus longtemps » dans le secteur oriental, mais qu’elle a l’intention de se retirer complètement du centre et de l’ouest du pays dans les trois prochains jours. Citant une source proche de ce dossier, le Haaretz a lui aussi rapporté qu’Israël a demandé aux Etats-Unis de reporter de 30 jours la date du retrait de son armée du sud du Liban. Une source diplomatique française lui a fait part que les Etats-Unis, la France, le Liban et Israël mènent des discussions intensives sur cette question.
Lors d’une interview à la radio de l’armée israélienne, Michael Herzog, ambassadeur israélien aux États-Unis, a confirmé qu’Israël menait des discussions avec l’administration Trump dans le but de prolonger la présence de son armée. Il a ajouté que l’administration US est consciente des besoins d’Israël en matière de sécurité et qu’il espère que des accords seront conclus à cet égard. Cependant, le diplomate a affirmé que « ce n’est pas réglé » et a déclaré que « la formulation de l’accord permet une certaine flexibilité ». Il a expliqué que l’objectif des discussions avec les responsables de l’administration Trump est de « prolonger le temps nécessaire pour permettre à l’armée libanaise de déplacer ses forces et de mener à bien sa mission conformément à l’accord ».
L’armée libanaise s’est plaint, à diverses occasions, des entraves israéliennes à son déploiement. N’empêche, pour le Hezbollah, « tout dépassement de la période de 60 jours est considéré comme une violation flagrante de l’accord et une persistance à empiéter sur la souveraineté libanaise et à entrer dans un nouveau chapitre de l’occupation qui oblige l’État à y faire face par tous les moyens et méthodes garantis par les conventions internationales dans tous les domaines et chapitres pour restaurer la terre et l’arracher aux griffes de l’occupation. »
« Toute violation de l’accord et des engagements, et toute tentative de les contourner sous de faux prétextes, ne sera pas acceptable », a-t-il déclaré, appelant à « un engagement strict qui n’accepte aucune concession ».
L’armée israélienne poursuit sans relâche depuis le 26 novembre dernier ses violations au Liban. Elles sont estimées à plus de 618, dont 17 pour la seule journée de mardi 22 janvier. Elles comprennent des survols de drones, des incursions dans certaines zones, des bombardements, des raids, des incendies de maisons, de bâtiments ou de véhicules, les destructions des routes à l’aide de bulldozers, des opérations de ratissage et des tirs de chars et de mitrailleuses. Dans la journée de jeudi des chars israéliens étaient encore en vadrouille dans les faubourgs ouest de la localité frontalière de Mays al-Jabal, et des tirs en rafales étaient menées par l’armée sioniste sur des maisons. Plus, un drone a lancé des bombes incendiaires sur une maison dans la périphérie de la localité d’al-Qantara. L’occupation a aussi dynamité des maisons du Projet-800 dans le village de Houla provoquant d’énormes explosions et des régions dans le village Kfarkela, son artillerie a pilonné la vallée de Marj’eyoun. Par ailleurs l’armée libanaise a permis aux habitants de la localité de Naqoura, de visiter leurs maisons et biens dans le cadre des tournées qu’elle organise dans le secteur occidental.