Selon le correspondant d’al-Manar, deux autres raids de drones ont été perpétrés plus tard dans une vallée qui sépare les localités Kfar Sir, Froune et Srifa. Un deuxième martyr est tombé.En face, l’armée israélienne a annoncé avoir tué mardi le responsable des « systèmes aériens » du Hezbollah libanais dans une « frappe de précision » dans la région de Nabatieh, dans le sud du Liban.« Hassan Abbas Ezzedine était le chef des systèmes aériens de l’unité régionale Badr » du Hezbollah et « dirigeait les efforts de reconstruction de l’unité, considérablement affaiblie » après plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, jusqu’à la trêve du 27 novembre 2024, a précisé l’armée sioniste dans un communiqué.
Ces violations ont été au menu de la rencontre, mardi, entre Nabih Berri, chef du parlement libanais, et les représentants du comité de supervision quinquennal chargé de faire respecter le cessez-le-feu au Liban entré en vigueur fin novembre, mais qui n’a pas été respecté par Israël.
Selon l’ambassadeur égyptien Ala’ Moussa, la rencontre s’est axée dans sa majeure partie autour du sud du Liban et sur la manière de faire accélérer le retrait israélien qui maintient une présence de ses troupes dans 5 collines stratégiques. Tel-Aviv devrait relâcher 6 otages libanais sur les 11 qui ont été enlevés durant ces derniers mois.
Hassan Jouni, général de brigade libanais à la retraite a déclaré au site arabophone d’Al-Manar que les violations israéliennes ne cessent de s’aggraver et « de prendre une forme encore plus agressive à tel point qu’Israël se comporte au Liban comme s’il était en état de guerre unilatéral ». Evoquant les raids qui avaient été perpétrés la semaine passée sur toute la géographie libanaise ainsi que le ciblage des personnes, il estime que « tout ceci montre qu’Israël continue la guerre sans aucun respect pour aucun accord ou engagement ».
Le plus étrange, d’après lui, est le silence du comité de surveillance chargé de faire appliquer la résolution 1701 et qu’il accuse de « laxisme » ainsi que l’absence de position officielle à l’encontre de ces violations. « L’Etat devrait déployer des efforts diplomatiques plus intenses » a-t-il conseillé, recommandant d’aller au-delà des Etats-Unis et de saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Selon lui, l’ennemi israélien adhère à un principe fondamental, celui de posséder la puissance et la force, et ne respecte aucune résolution ni loi internationale. « La preuve en est ce qui se passe en Syrie, où il n’y avait aucune menace, mais Israël a profité du moment de faiblesse de l’État syrien et de la société syrienne en raison des transformations politiques fondamentales qui se sont produites, pour étendre l’occupation, déchirer les accords internationaux, envahir des terres, frapper l’armée syrienne, et maintenant il a commencé à interférer dans le tissu syrien », a-t-il ajouté.
Rappelant la déclaration du ministre israélien de la Guerre, qui a déclaré, « ne faire confiance qu’à l’armée israélienne » et non aux accords, H. Jouni en déduit que « sur la base de cette philosophie, la philosophie de la puissance, Israël n’est dissuadé que par la force ». Toutefois, il juge la situation actuelle d’« extrêmement difficile », car toute la région est en train de changer. Assurant que la position régionale et internationale est plutôt favorable à Israël afin qu’il réalise ses ambitions, il en a conclu que le recours à la force devrait passer par une révision de cette guerre et ses résultats. Raison pour laquelle les efforts diplomatiques devraient être entièrement exploités pour examiner les résultats ».
Le Hezbollah résistera…
Dans l’une de ses récentes sorties médiatiques, le numéro un du Hezbollah a déclaré qu’Israël avait accepté un cessez-le-feu avec le Liban après avoir subi de lourdes attaques de la part des combattants de la Résistance. Cheikh Naïm Qassem a affirmé que la capacité de la Résistance à frapper la résidence du Premier ministre israélien démontrait qu’elle était en mesure d’atteindre le cœur du régime israélien.
Interrogé sur la résolution 1701 qui a abouti au cessez-le feu au Liban, N. Qassem a expliqué que le Hezbollah n’a pas engagé de négociation « par faiblesse ». La Résistance « aurait pu bombarder n’importe quel endroit de l’entité, mais notre décision a été de bombarder des sites militaires, car si nous bombardions des sites civils, nous aurions fourni à l’ennemi un prétexte pour frapper au hasard ».
Concernant l’accord de cessez-le-feu, le numéro un du Hezbollah a déclaré qu’il « n’y a pas d’accord secret ni de clauses sous la table, et dans cet accord, le mot ‘au sud du fleuve Litani’ est mentionné cinq fois. » Ajoutantque « cet accord fait partie de la résolution 1701 visant à mettre fin à l’agression, et Israël doit se retirer. »
Le Cheikh a en outre assuré que le Hezbollah ne cessera jamais de résister à Israël. « la Résistance va bien et perdurera, bien qu’elle ait été blessée, et a offert de grands sacrifices », a-t-il fait valoir. Il a dans ce contexte averti que si les forces d’occupation restent sur le sol libanais, elles seront confrontées au Hezbollah ainsi qu’à l’armée et au peuple libanais. « Même si vous restez dans cinq positions (à la frontière du sud-Liban), combien de temps allez-vous rester ? Cette Résistance ne vous permettra pas d’y rester », a-t-il rappelé dans une mise en garde claire à l’occupant sioniste.