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Israël expulse sans autre forme de procès : S. Hamouri assure depuis Paris que « le combat continu »

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Israël a expulsé, dimanche, l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, qui était détenu sans accusation formelle depuis mars 2022, a annoncé le ministère israélien de l'Intérieur. L’expulsé palestinien a atterri à Paris a affirmé que « le combat continue ». Amnesty International considère l’expulsion de l'avocat comme une grave violation des droits humains. La France condamne et juge « contraire au droit » cette expulsion.

S. Hamouri « a été expulsé ce matin vers la France à la suite de la décision de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked de lui retirer son statut de résident», a indiqué le ministère israélien de l’Intérieur dans un communiqué. Agé de 37 ans, il avait été condamné en mars 2022 à trois mois de détention administrative, mesure controversée permettant à Israël d’incarcérer des suspects sans accusation formelle.

L’avocat franco-palestinien a été accueilli par sa femme Elsa et plusieurs dizaines de personnes, dont des élus, des représentants d’ONG et partisans de la cause palestinienne, rapporte l’AFP. Soupçonné par Israël de liens – ce qu’il nie – avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation jugée terroriste par l’État sioniste et l’Union européenne, S. Hamouri avait appris fin novembre qu’il allait être expulsé en décembre vers la France. « C’est une journée heureuse pour une famille qui se réunit, mais pour le peuple palestinien c’est une triste journée », a déclaré à l’AFP Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, en qualifiant l’expulsion de l’avocat né à Jérusalem-est de « crime d’apartheid ».

 « Aujourd’hui, je suis arraché de ma patrie brutalement par cette force occupante, qui continue ce nettoyage ethnique depuis 1948. Je suis convaincu que cette machine de destruction qui s’appelle Israël recule seulement devant un projet de résistance palestinien », a dit S. Hamouri, après avoir remercié les personnes l’ayant soutenu pendant ses « mois d’emprisonnement ». « Ce n’est pas parce que l’État d’Israël m’a expulsé qu’on ne va pas revenir », a-t-il affirmé devant la presse, très ému et la gorge nouée.

Son expulsion avait été d’abord reportée à la suite d’audiences devant la justice militaire, ses avocats remettant en cause son ordre d’expulsion et aussi la révocation de son statut de résident de Jérusalem-Est. Né dans cette partie de la Ville sainte, annexée et occupée par l’État hébreu, S. Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d’un permis de résidence, que les autorités israéliennes ont révoqué, ce qu’il conteste. Or, début décembre, les autorités israéliennes ont confirmé la révocation de son statut ouvrant ainsi la voie à une expulsion imminente malgré une nouvelle audience prévue le 1er janvier.

Depuis vendredi soir, les indications d’une expulsion dimanche matin s’étaient multipliées, la députée arabe israélienne Aïda Touma-Slimane ayant d’ailleurs écrit samedi au ministre de la Défense Benny Gantz pour empêcher l’expulsion, toutefois décrétée par la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked. L’expulsion de S. Hamouri intervient à l’approche d’un changement d’administration en Israël, avec une passation de pouvoir attendue dans les prochains jours entre la coalition hétéroclite du centriste Yaïr Lapid et un gouvernement mené par Benjamin Netanyahu et ses alliés des partis ultra-orthodoxes et d’extrême droite. « C’est un formidable accomplissement d’avoir pu provoquer, juste avant la fin de mon mandat, son expulsion », a commenté A. Shaked.

Dans un communiqué publié dans la matinée par le ministère des Affaires étrangères, la France a condamné l’expulsion par Israël de l’avocat Salah Hamouri, la jugeant « contraire au droit ». « Depuis sa dernière arrestation, la France s’est pleinement mobilisée, y compris au plus haut niveau de l’État, pour faire en sorte que les droits de M. Salah Hamouri soient respectés, qu’il bénéficie de toutes les voies de recours et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né, réside et souhaite vivre », rappelle le Quai d’Orsay.

 

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