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Israël dans le doute : L’armée, au cœur du pouvoir d’occupation, déstabilisée

La radio de l’armée d’occupation israélienne a révélé, mardi, de nouveaux détails sur l’échec de son opération militaire à Naplouse qui visait des cadres du groupe de résistance palestinien Fosse aux Lions.
L’armée, au cœur du pouvoir d’occupation, déstabilisée

La radio israélienne rapporte que « l’opération qui a été menée dans la vieille ville de Naplouse il y a quelques jours visait deux Palestiniens auteurs d’une attaque près de la colonie de Shavei Shomron qui avait entraîné la mort d’un sergent israélien ». Précisant que la « force spéciale s’est infiltrée dans la vieille ville et a tenté d’assiéger une maison dans laquelle se trouvaient deux militants de la Fosse aux Lions. Des obus ont été tirés sur la maison dans laquelle ils s’y étaient réfugiés, mais ils ont réussi à s’échapper, et l’opération a échoué ».

Selon cette même source citée par les sites palestiniens, l’armée d’occupation israélienne s’efforce depuis plus de deux mois de les atteindre. Les forces d’occupation ont échoué, mercredi 7 décembre, à commettre un massacre contre des cibles de haut rang de la résistance. Les forces spéciales israéliennes, déguisées en marchands de vêtements, s’étaient infiltrés dans la vieille ville, à six heures du matin, pour cibler l’un des fondateurs les plus recherchés de la Fosse aux Lions.

Dans le sillage de cet échec, Benny Gantz, ministre israélien de la Sécurité, a émis ses appréhensions quant aux défis qui menacent l’entité sioniste et plus précisément la baisse accrue de recrutement au sein de l’armée, faisant craindre « la plus grande bombe sécuritaire et sociale pour Israël »

L’armée sous tension

Dans une interview au journal Israel Yahom Gantz, il a déclaré qu’ « Israël est confronté à de nombreux défis en termes de sécurité nationale, en commençant par l’Iran, en passant par l’arène palestinienne, et en terminant par la gouvernance et la sauvegarde du front intérieur » tout en précisant que « depuis la création de l’État, l’armée israélienne a été son point focal concernant tous les défis, les guerres, les opérations et la colonisation dans le Néguev et la Galilée, en plus du logement temporaire pour les immigrés ».

Y. Gantz a révélé que l’armée connait ces dernières années une baisse continue des taux de recrutement, estimant qu’elle est devenue « l’armée de la moitié du peuple ». « Ce n’est pas seulement un problème démographique, mais plutôt le résultat les décisions du leadership », a-t-il souligné. « Au cours des deux dernières années, j’ai essayé de faire avancer un nouveau modèle de service pour les 57 prochaines années, un modèle qui maintient les besoins de l’armée israélienne et préserve notre sécurité. Nous voulions mener une période minimale de service obligatoire pour chaque citoyen », a poursuivi le ministre israélien de la Sécurité tout en regrettant que « le récent gouvernement ait freiné la progression du programme pour des raisons politiques et personnelles ».

A ses yeux, « cela pourrait s’avérer être une occasion manquée historique », a-t-il mis en garde. « Israël est un petit pays avec d’énormes défis, et violer le contrat entre l’État et ses citoyens et surplomber le service dans l’armée pourrait devenir, à moyen terme, la plus grande bombe sécuritaire et sociale pour Israël », a-t-il averti.

« La majorité des jeunes en 2050 ne serviront pas dans l’armée israélienne ni ne se porteront volontaires dans la fonction publique », s’est-il inquiété, rapporte le journal Israel Hayom, selon lequel B. Gantz insiste qu’il « faudrait s’inquiéter pour le pays dans son ensemble, ainsi que pour l’armée ».

D’après les données du Israel Hayom publiées en juillet 2022, il apparaît qu’en 2020, entre 2.400 et 2.500 jeunes hommes se sont soustraits au service dans l’armée israélienne, tandis que le nombre a augmenté en 2021 pour atteindre environ 3.100 jeunes hommes.

Et B. Gantz de reconnaitre ne pas avoir  «réussi à faire avancer suffisamment le plan de service. Si nous ne préservons pas l’armée du peuple, il n’y aura pas de sécurité, il n’y aura pas de bloc civil ni de force sociale, et cela nous coûtera cher ».

En novembre, rappelle-t-on, un sondage réalisé par la Coalition des mouvements de jeunesse israélienne a rapporté que le tiers des jeunes israéliens ne veulent pas rejoindre l’armée. Ce qui été qualifié par la chaine de télévision israélienne Channel 12 « de données dangereuses qui font saigner les cœurs ». Le sondage révèle aussi que « le tiers des jeunes israéliens croient qu’Israël n’existera pas dans 25 ans ».

L’errance de retour

 Ces révélations interviennent au moment où un nouveau mouvement juif tente de recruter 10.000 Israéliens pour quitter Israël après les résultats des élections qui ont ramené Benjamin Netanyahu au pouvoir.

Le journal Maariv indique lundi 12 décembre que c’est le groupe baptisé « Quitter le pays ensemble » qui a fixé comme premier objectif à environ 10.000 immigrés israéliens, ajoutant que « l’un de ses dirigeants, Yaniv Gorlick, était un activiste clé dans les manifestations contre Benjamin Netanyahu et est considéré comme un militant social de premier plan contre l’imposition de la religion ».

Le journal cite un autre activiste Mordechai Kahana, un homme d’affaires israélo-américain, qui assure qu’« après des années de contrebande de Juifs des zones de guerre au Yémen, en Afghanistan, en Syrie et en Ukraine vers Israël, j’ai décidé d’aider les Israéliens à partir pour les États-Unis ».

M. Kahana, ajoute le journal israélien, « fait partie d’un groupe d’Israéliens américains qui se sont présentés aux récentes élections pour le Congrès sioniste mondial, et qui a finalement recueilli suffisamment de voix pour envoyer un représentant au Congrès en Israël ».

 « Les membres du parti israélo-américain pensaient que j’étais un peu extrémiste, et je leur ai dit qu’il était temps d’offrir une alternative au mouvement sioniste au cas où la situation en Israël continuerait à se détériorer », précise-t-il au journal. « Je ne veux pas que notre pays soit détruit, mais que se passera-t-il s’il est détruit ? » s’est-il interrogé en assurant voir « une grande haine et je vois les Iraniens avec des missiles de précision pointés sur Israël. Il y a deux mille ans c’était exactement pareil. »

M. Kahana a suggéré, toujours selon le journal « de donner la moitié de l’argent au Fonds national pour l’éducation juive en Amérique du Nord, parce que nous sommes la moitié du peuple juif ». Le journal Maariv précise que « Kahana a reçu des dizaines de demandes d’assistance d’Israéliens dans le domaine de l’immigration, en particulier de la part de ceux qui dirigent de petites entreprises technologiques qui souhaitent déplacer leurs locaux aux États-Unis ». Il avait déclaré à l’époque avoir « vu des gens dans un groupe WhatsApp parler d’Israéliens qui immigrent vers la Roumanie ou en Grèce, mais personnellement, je pense qu’il serait plus facile pour eux d’immigrer aux États-Unis. J’ai une immense ferme dans le New Jersey et j’ai proposé aux Israéliens de m’y rejoindre afin de la transformer en une colonie ».

M. Kahana a écrit qu’« avec un tel gouvernement en Israël, le gouvernement américain doit permettre à chaque Israélien qui possède une entreprise ou une profession requise aux États-Unis, comme les médecins ou les pilotes, d’immigrer aux États-Unis. » Selon le journal israélien « Kahana pense que le peuple juif ne saura jamais comment gouverner Israël et que son destin est de vivre dans la diaspora ». Il rapporte qu’il avait confié que « le Second Temple a été détruit à cause d’une haine similaire à ce qui se passe en Israël en 2022 ».

À noter que le niveau des débats en Israël s’est tendu sur les conséquences attendues de la formation du nouveau gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu, en particulier sur l’armée israélienne et la situation en Cisjordanie, surtout que deux portefeuilles ministériels disposant de prérogatives considérables ont été confiées aux chefs des partis « Sionisme religieux » et « Pouvoir juif », Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir. Ce qui ne tarderait pas à accélérer le rythme de la colonisation et par conséquent déstabiliser davantage la vie quotidienne des Palestiniens à al-Quds et en Cisjordanie occupées.

En outre, durant le Mondial du Qatar, les Israéliens ont du se rendre à l’évidence, non sans stupeur, que la cause palestinienne était toujours vivante dans le cœur des peuples arabes qui refusent toujours leur implantation en Palestine et n’accepteront jamais la normalisation avec eux.

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