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Intercept et origine de la Covid-19 : Révélations troublantes sur des subventions US

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Alors que Joe Biden a blâmé fin août les autorités chinoises pour avoir dissimulé des «informations cruciales» sur les origines de la pandémie de Covid-19, le site Intercept annonce, sur la foi de documents officiels, que les États-Unis ont financé des recherches menées en Chine sur le coronavirus et la capacité des chauves-souris à le transmettre.

Le magazine en ligne d’investigation Intercepta dévoilé le 7 septembre plus de 900 pages de documents qui indiquent, selon ses journalistes, que l’ONG EcoHealth Alliance, basée aux États-Unis, a utilisé l’argent fédéral pour financer des recherches sur le coronavirus des chauves-souris menées dans des laboratoires de Wuhan, ville considérée comme le berceau du Covid-19. Deux propositions de subventions ont été financées par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses.
D’après Intercept, le premier document, intitulé« Comprendre le risque d’émergence du coronavirus des chauves-souris », décrit l’effort mené par Peter Daszak, président d’EcoHealth Alliance, pour obtenir des milliers d’échantillons de chauves-souris à la recherche de nouveaux coronavirus ainsi que trouver les personnes qui travaillent avec des animaux vivants.
Selon Richard Ebright, biologiste moléculaire à l’Université Rutgers, qui a pris connaissance des documents, au cours de ces recherches «de nouveaux coronavirus» ont été «construits» puis «testés pour leur capacité à infecter des souris génétiquement modifiées avec des récepteurs de type humain dans les cellules». La subvention, d’un montant de 3,1 millions de dollars, a été initialement accordée à ces recherches pour une période de cinq ans, de mai 2014 à juin 2019. Le financement a été renouvelé en 2019 mais suspendu par l’administration Trump en avril 2020, ajoute le rapport.
«Il s’agit d’une feuille de route pour une recherche à haut risque qui aurait pu conduire à la pandémie actuelle», a déclaré à Intercept Gary Ruskin, directeur exécutif de l’ONG U.S. Right To Know, groupe qui enquête également sur les origines du Covid-19.
Interrogé par le média, Robert Kessler, porte-parole d’Eco Health Alliance, a seulement déclaré qu’il n’avait pas «grand-chose à dire» mis à part que des subventions avaient été demandées «pour mener des recherches» et que «les agences concernées ont estimé qu’il s’agissait d’une recherche importante et l’ont donc financée».
La deuxième subvention, intitulée«Comprendre le risque d’émergence de virus zoonotiques dans les points chauds émergents de maladies infectieuses en Asie du Sud-Est», a été attribuée en août 2020 et s’étend jusqu’en 2025. Rédigée en 2019, la proposition se concentre sur le déploiement de ressources en Asie en cas d’épidémie provenant d’une«maladie infectieuse émergente».
Alina Chan, biologiste moléculaire au Broad Institute, regrette auprès d’Intercept que les documents en question n’aient pas été publiés début 2020 car ils auraient pu changer le déroulement de l’enquête sur la Covid-19.
En effet, alors qu’il est reproché à Pékin de cacher des informations, le gouvernement US a mis du temps à révéler ces propositions de subvention: Intercept avait demandé de les rendre publiques en septembre 2020. Le média n’a pu le faire que maintenant suite à un litige toujours en cours entre lui et les National Institutes of Health en vertu de la Loi pour la liberté d’information (FOIA). Datée de 1966, elle oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents à quiconque en fait la demande, quelle que soit sa nationalité.
Fin mai 2020, J.Biden a appelé les services de renseignement à «redoubler d’efforts» pour expliquer l’origine du Covid-19. 90 jours après, tout comme le demandait le Président, un rapport classé avec les résultats de l’enquête lui a été remis. Or, un résumé rendu public le 27 août indique que les services sont divisés sur la question.
Alors que quatre agences de renseignement et le Conseil national du renseignement estiment avec «un bas degré de confiance» que l’hypothèse d’un premier cas causé par une exposition naturelle à un animal infecté est la plus «probable», une autre agence de renseignement privilège avec «un niveau de confiance modéré» la thèse d’une fuite de laboratoire, «probablement» via «des expérimentations, la manipulation d’animaux, ou des prélèvements par l’Institut de virologie de Wuhan», selon le document cité par l’AFP.
Si les services s’accordent sur le fait que le virus du Covid-19 n’a pas été développé «comme arme biologique», et n’a «probablement» pas été conçu «génétiquement», cela n’a pas empêché J.Biden d’accuser Pékin de dissimuler «des informations cruciales sur les origines de la pandémie».
Réagissant, l’ambassade de Chine aux États-Unis a jugé ce rapport«fondé» sur «une présomption de culpabilité» et qu’il a été rédigé «seulement pour faire de la Chine un bouc émissaire».

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