J. Sullivan, a déclaré jeudi qu’après la chute du président syrien, Bachar el-Assad, Israël était maintenant « plus fort », l’Iran « plus faible » et que les affidés de Téhéran avaient été « décimés ». « Nous ferons en sorte que le Hamas ne puisse plus jamais menacer Israël comme il l’a fait le 7 octobre, jamais. L’équilibre des forces au Moyen-Orient a considérablement changé (…). Israël est plus fort, l’Iran est plus faible, (et) ses affidés sont décimés », a déclaré J. Sullivan lors d’une conférence de presse à l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, après avoir rencontré le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou. Excès d’optimisme ? En tout cas, Paul Pillar, ancien responsable de la CIA, a affirmé que « la famille Assad dirige la Syrie depuis 1970 et que, par conséquent, perturber la structure en place depuis plus d’un demi-siècle doit avoir des répercussions qui compromettent la stabilité ». Dans un article publié par le site américain National Interest, l’auteur a estimé que « le changement de régime en Syrie ne représente pas un coup dur à l’axe comme on le prétend », notant que « le pont terrestre entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah n’est qu’un élément des alliances régionales de l’Iran ».
Il a souligné que « l’idée selon laquelle l’axe dirigé par l’Iran est la principale source des problèmes du Moyen-Orient doit être abandonnée », estimant que ce « diagnostic de violence et d’instabilité dans la région n’a jamais été exact », ajoutant que cela « est censé devenir de plus en plus clair alors que le monde est au bord de la crise. Il est sur le point d’assister à de nouveaux problèmes liés à l’arrivée en Syrie d’un régime qui n’a aucun lien avec l’Iran ou son axe ».
L’auteur a noté que « l’une des principales causes d’inquiétude aujourd’hui est la nature de Hayaat Tahrir al-Cham », la décrivant comme une « organisation djihadiste radicale affiliée à Al-Qaïda, et qui est toujours placée sous surveillance par le Département d’État américain ».
P.Pilar a indiqué que « le groupe a cherché à présenter un visage plus pragmatique et modéré au cours de la période récente, mais il n’y a aucune raison de conclure que cela reflète un véritable changement dans la nature du groupe, plutôt que d’être une stratégie pour gagner du soutien et limiter l’opposition, tout en essayant de contrôler toute la Syrie ».
L’auteur a estimé que « le mouvement taliban en Afghanistan pourrait représenter un cas similaire, dans la mesure où il a tenté d’adopter un langage modéré alors qu’il était encore en recherche de reconnaissance et de soutien international, avant de revenir à ce qu’il était lors de son arrivée au pouvoir ».
L’ancien responsable de la CIA a conclu « qu’un régime sous le contrôle de Hayaat Tahrir al-Sham sera au même niveau de tyrannie que la famille Assad, » ajoutant que « ce changement au niveau du régime ne change pas l’équilibre de pouvoir entre régime démocratique et régime tyrannique au Moyen-Orient ».