« Un missile de haute précision doté de munitions hautement explosives a été lancé vers un lieu de réunion avec des commandants et des formateurs occidentaux, dans un restaurant de la ville de Krivoï Rog », a fait savoir la Défense russe tout en précisant que « l’opération a entraîné la mort de 85 officiers ukrainiens et formateurs occidentaux ».
Simultanément, la Russie a annoncé la destruction de 107 drones ukrainiens dans l’espace aérien de plusieurs régions du pays, dont la capitale Moscou, pendant la nuit, à l’aide de systèmes de défense aérienne. Le ministère russe a indiqué que « l’Ukraine a tenté de mener une attaque de nuit sur le territoire russe à l’aide de drones ».
Rosaviatsia, Agence fédérale russe du transport aérien, a déclaré « qu’elle a temporairement suspendu les vols dans les aéroports de Moscou pour des raisons de sécurité, en raison de tentatives d’attaques de drones, puis a levé les restrictions ». L’Agence a rapporté que « les forces russes ont réussi à libérer les villes d’Usbinovka et de Rozovka dans la République populaire de Donetsk ».
En réponse aux attaques des forces armées ukrainiennes contre des cibles civiles, les forces russes frappent régulièrement les lieux où se trouvent le personnel, le matériel, les mercenaires et les infrastructures de l’Occident en Ukraine. Début mars, le ministère de la Défense a fait état d’une frappe utilisant le système de missiles Iskander-M sur le terrain d’entraînement militaire de Novomoskovski dans la région de Dniepropetrovsk, où les militaires de la 157e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne suivaient une formation. La frappe a tué jusqu’à 150 personnes, dont une trentaine d’instructeurs étrangers. Plus tôt, le 23 février, l’armée russe a frappé les sites des camps d’entraînement des cadres supérieurs des forces armées ukrainiennes. En outre, les infrastructures des aérodromes militaires, des dépôts de carburant et des points de déploiement temporaire des forces armées ukrainiennes dans 142 districts ont été touchés. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a souligné à plusieurs reprises que les militaires n’avaient pas frappé de maisons résidentielles ni d’institutions sociales.
RIA Novosti a signalé par ailleurs que le nombre total de soldats ukrainiens portés disparus dans la région de Koursk dépasse les 7 000 hommes. L’agence de presse russe donne l’exemple d’une brigade dont les documents indiquent au moins 600 portés disparus. Mais cette brigade avait reconstitué ses effectifs à deux reprises pendant toute la durée de son incursion dans la région de Koursk. « Avec un effectif total d’environ 4 000 hommes, la brigade (trois bataillons et une compagnie de reconnaissance) compte environ 1 100 militaires. Il s’avère que, d’après les documents, un soldat d’assaut sur deux de la brigade est porté disparu au combat », a indiqué la source de RIA Novosti, précisant qu’en réalité, les pertes de l’armée ukrainienne pourraient être beaucoup plus élevées.
Malgré la situation critique des unités ukrainiennes dans la région de Koursk, Kiev n’a pas l’intention de les secourir. Le commandement des forces armées ukrainiennes interdit à ses soldats complètement encerclés et bloqués de se rendre, a affirmé un mouvement clandestin russe à RIA Novosti. « Ils laissent mourir dans des sous-sols même les soldats grièvement blessés ou récemment mobilisés. La plupart de ces militaires n’ont ni moyens de communication, ni médicaments, ni provisions », a précisé la source. De plus, selon le mouvement clandestin russe, les troupes ukrainiennes ne sont pas en mesure de recevoir des renforts. Lorsque les troupes demandent de l’aide, le commandement ukrainien répond qu’« aucune aide n’est prévue ».
En août 2024, le régime de Kiev a tenté d’attaquer la région de Koursk, près de la frontière entre la Russie et l’Ukraine. L’offensive a été rapidement arrêtée. L’armée russe a libéré progressivement les territoires occupés. Au début du mois de mars dernier, les militaires russes ont pu libérer plus de 30 localités en quelques jours, y compris la plus grande des localités capturées, Soudja. Selon les dernières données du ministère russe de la Défense, au cours des combats dans la région de Koursk, le régime de Kiev a perdu plus de 71 940 militaires, 404 chars et des milliers d’autres équipements. Des unités ukrainiennes se trouvent encore sur le territoire russe, mais l’armée russe mène des opérations pour les éliminer.
L’œil de Washington
Sur un autre plan, on signale que la Défense américaine cherche un prestataire chargé de travailler dans les archives militaires de la Russie. La communauté des experts voit cette initiative comme une tentative d’obtenir des informations sur les pertes subies par la Russie dans les guerres et les conflits récents. Russia Today a appris que le Pentagone, par l’intermédiaire d’une de ses unités — l’Agence pour les prisonniers de guerre et les personnes portées disparues — a lancé un appel d’offres pour trouver un prestataire chargé de travailler dans les archives militaires de la Russie. La réalisation de ce contrat est prévue dans le cadre de la Commission russo-américaine sur les prisonniers de guerre et les personnes disparues, créée en 1992. Le cahier de charges prescrit que le prestataire doit recevoir l’accès aux archives et aux données personnelles des collaborateurs travaillant sur le territoire de la Russie.
Selon les termes du contrat, le prestataire s’engage à mettre à disposition un directeur de recherche et deux chercheurs. Ils travailleront à Moscou et procéderont à l’analyse de documents figurant dans les archives russes, les bases de données en ligne, les bibliothèques et d’autres sources en russe. Parmi les sources données en référence dans le cahier des charges figurent les Archives centrales du ministère de la Défense, les Archives historiques militaires d’État russes et les Archives d’État de la Fédération de Russie. Le prestataire devra établir des rapports détaillés en russe et en anglais, mener des pourparlers avec des responsables américains et russes, notamment des diplomates, des militaires haut placés et des responsables de services publics. Le cahier des charges met l’accent sur le fait que le prestataire doit remplir les conditions définies par le gouvernement russe pour travailler sur les documents d’archives. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 avril 2025.
Selon le capitaine de vaisseau de réserve Vassili Dandykine, expert militaire, l’intérêt des États-Unis pour les archives russes peut s’expliquer par leur intention d’évaluer indirectement les pertes subies par l’armée russe lors des récents conflits. « Depuis l’effondrement de l’URSS, en particulier après le transfert des données d’archives sous Bakatine [le dernier directeur du KGB], les Américains ont déjà eu accès à un certain nombre de documents. Il est possible que dans le cas présent, il s’agisse de trouver des informations sur les personnes déplacées, y compris les citoyens américains qui se sont retrouvés sur les territoires occupés par les troupes soviétiques après la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, l’objectif consisterait très probablement à obtenir l’accès à des informations sur les pertes subies par la Russie dans les conflits récents », a ajouté l’expert.