Le ministère américain de la Justice a indiqué, vendredi, que le gouvernement des États-Unis avait saisi le Suez Rajan, pétrolier opéré par un armateur grec, et son chargement de 980 000 barils de pétrole brut, qui aurait été vendu par les puissants Corps des Gardiens de la Révolution iraniens (CGRI) à la Chine. Cette vente aurait violé les sanctions américaines et internationales et les États-Unis ont obtenu un mandat au début de l’année pour la saisie. Le 19 avril, le propriétaire du navire, Suez Rajan Ltd, a plaidé coupable de violation de sanctions et a écopé d’une amende de 2,5 millions de dollars. L’opérateur grec du navire, Empire Navigation, a ensuite accepté de coopérer avec les autorités américaines et a ordonné au vaisseau, qui se trouvait alors en Asie du Sud-Est, d’emmener sa cargaison de pétrole vers les États-Unis.
À l’époque, les autorités US n’avaient pas voulu confirmer qu’elles prenaient le contrôle du pétrolier et que ce dernier faisait route vers les États-Unis. Quelques jours plus tard, l’Iran saisissait deux pétroliers. L’un battant pavillon des Iles Marshall – l’Advantage Sweet – naviguait vers les États-Unis dans le Golfe d’Oman. L’autre, opéré par un armateur grec, le Niovi, se rendait de Dubaï à Fujairah.
Les États-Unis avaient accusé l’Iran de « harcèlement » et « d’interférence avec les droits de navigation dans les eaux régionales et internationales ». Les saisies avaient fait monter la pression dans la région du Golfe. Début juillet, l’armée américaine a dit avoir bloqué deux tentatives de plus par la marine iranienne de saisir des pétroliers commerciaux dans les eaux internationales au large d’Oman.
Selon le ministère de la Justice, les entités impliquées dans l’affaire du Suez Rajan ont « essayé de cacher l’origine du pétrole en ayant recours à des transferts de bateau à bateau » et en masquant la localisation et l’identité des navires. L’affréteur du navire aurait par ailleurs utilisé le système financier américain pour faciliter le transport du pétrole iranien, en violation des sanctions contre l’Iran. Les États-Unis ont entamé les démarches pour devenir officiellement propriétaires du chargement, d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars, qui sera ensuite vendu.