Le South China Morning Post a cité des universitaires impliqués dans ce projet disant que « l’armée chinoise avait récemment ajouté un scénario de guerre totale lors des tests et de l’évaluation des performances de nouvelles armes ».
Les universitaires ont ajouté que « l’évaluation des armes se concentrait principalement sur les capacités de combat dans un conflit régional », mais l’armée chinoise étudie actuellement un scénario de « guerre totale ». Ils ont souligné au journal chinois que ce que l’on entend par « guerre totale », implicitement, est « la mobilisation de toutes les ressources, capacités et énergies dont dispose le pays pour remporter la victoire ».
Selon les universitaires, cela survient « à un moment où le risque d’un conflit militaire entre la Chine et les États-Unis a atteint son plus haut niveau » depuis des décennies. Ces scénarios tiennent compte non seulement des capacités militaires, mais aussi du rôle de la population civile et de l’économie du pays.
Dans le même contexte, le journal mentionne, citant des sources, que bien que les scénarios de « guerre totale » ne mentionnent pas le nom de l’adversaire potentiel de la Chine, des études sont menées par un groupe d’experts de l’armée chinoise.
Le journal souligne que ces études incluent une liste d’équipements militaires appartenant à un ennemi hypothétique, dont notamment les destroyers Arleigh Burke dont l’US Navy est armée.
Plus tôt, Foreign Policy avait signalé, dans un article, que les Etats-Unis devaient parler des dangers d’une guerre avec la Chine, car un conflit avec elle « serait désastreux ». Et le magazine américain de noter qu’« il semble être largement reconnu que l’intervention américaine à Taiwan est possible, voire probable, bien que certains responsables chinois espèrent dissuader Washington de s’ingérer dans l’île. » L’article ajoute que « le conflit avec la Chine sera désastreux si les tentatives pour réduire l’escalade échouent ».
Auparavant, le site américain Responsible Statecraft avait déclaré que « l’envoi de plus de forces américaines à Taiwan serait risqué ».
« En soutenant Taïwan, les États-Unis risquent de nuire davantage aux relations avec la Chine et d’entraver sa capacité à faire avancer les intérêts américains sur un large éventail d’autres questions, telles que le contrôle des armements et le changement climatique », a-t-il ajouté.
A signaler que le Parlement chinois, soumis à l’autorité du Parti communiste (PCC) au pouvoir, a adopté mercredi 28 juin un texte censé muscler la réponse de la Chine face aux pressions étrangères et qui donne notamment une base légale aux mesures de représailles. Le texte est entré en vigueur samedi 1er juillet et survient au moment où la Chine est aux prises, ces dernières années, avec des sanctions US, en particulier dans le domaine technologique, qu’elle perçoit comme une entrave à son développement.
La « loi sur les relations extérieures est une urgente nécessité pour sauvegarder notre souveraineté nationale, notre sécurité et nos intérêts de développement », a indiqué Wang Yi, patron de la diplomatie chinoise.
Avec cette nouvelle loi, les autorités chinoises souhaitent préserver la souveraineté nationale. C’est aussi un moyen de protéger les intérêts chinois en faisant obstacle aux sanctions internationales. La Chine se verra ainsi dotée d’une base juridique pour mener des représailles face aux menaces extérieures.
D’après le patron de la diplomatie chinoise, cette loi offre au pays un outil de dissuasion vis-à-vis des sanctions. Ce n’est pas le seul intérêt de cette loi, qui reste globalement vague, indique Moritz Rudolf, juriste, spécialiste de la Chine à la faculté de droit de Yale (États-Unis). Cette loi pourra aussi servir à défendre les positions politiques chinoises lorsque le pays refuse, par exemple, de se conformer à un traité international au nom de sa souveraineté. Autre nouveauté : Pékin pourra désormais appliquer des lois nationales en dehors de ses frontières.
Tous ces changements laissent planer quelques doutes, notamment sur les partenariats commerciaux de la Chine. Alors que Pékin multiplie les efforts pour séduire des investisseurs étrangers, cette nouvelle politique extérieure pourrait les dissuader de se tourner vers la Chine.
Le texte est largement perçu comme une réponse aux États-Unis, qui multiplient les coups contre la Chine, en particulier dans le secteur technologique. Le pays est déjà dans le viseur de l’Occident à cause de son soutien à Moscou en pleine invasion russe de l’Ukraine.